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Accord d’Alger 2015 : une tragi-comédie

lundi 4 mai 2015, par Assane Koné

Pourquoi diviser Un Peuple - Un But -Une foi ? Est la question centrale que le collectif MALI TE TILA pose dans un document d’analyse critique du contenu de l’accord d’Alger. L’accord d’Alger 2015 est au dessus de la constitution Malienne, l’accord est anticonstitutionnel : il divise le Mali en Nord et sud, Accord économique ou accord de paix ? , Azawad : une falsification de l’histoire, la régionalisation ou décentralisation poussée = autonomie = fédéralisme, les contradictions et contre-vérités du préambule, l’accord est raciste et ségrégationniste, le sénat, une institution de plus, l’Etat Malien s’engage, les bandits armés se désengagent, lourdeur administrative et financière, la tutelle internationale du Mali, l’accord viole le code de justice militaire, sont autant de points abordés dans cette analyse. Lisez le document que nous publions dans son intégralité.

I. Contexte

La communauté internationale nous oblige à négocier sur notre sol avec des gens qui ont pris des armes contre l’Etat. Je rappelle que nous sommes un pays indépendant. L’Etat Malien est contraint de négocier avec un groupe armé qui s’en vante, dans quelle comedia dell’arte sommes-nous dixit Ibrahim Boubacar Keita (IBK) Président de la République du Mali dans le journal le monde du 04/12/2013 .

Contraint à négocier, le Gouvernement du Mali, la Coordination des mouvements des Forces patriotiques de Résistance (CMFPR) et les Mouvements armés du nord en l’occurrence le Mouvement national de Libération de l’Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA), le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) ont entamé des pourparlers pour le retour de la paix dans le septentrion Malien. Le Processus de négociation a été conduit par une médiation internationale avec l’Algérie comme chef de file.

La première phase des pourparlers, organisée du 16 au 24 juillet 2014, a abouti à la signature, le 24 juillet 2014, à Alger, par toutes les Parties prenantes au processus de négociations, d’une Feuille de route consensuelle et d’une Déclaration de cessation des hostilités.

Les deuxième, troisième, quatrième et cinquième phases ont été engagées respectivement les 1er septembre 2014, octobre 2014, 20 Novembre 2014, 17 février 2015. C’est au terme de la cinquième et dernière phase des Pourparlers inter-Maliens, que la Médiation a soumis aux Parties le document portant « Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger » pour qu’elles y apposent leur paraphe, en attendant la cérémonie de signature prévue en terre Africaine du Mali, au cours du mois de mars 2015.

Il ressort également des mêmes propos tenus par Ibrahim Boubacar Keita (IBK) dans le journal le monde du 04/12/2013 que nous sommes dans une comedia dell’arte.
La commedia dell’arte est un genre de théâtre populaire italien où des acteurs masqués improvisent des comédies marquées par la naïveté, la ruse et l’ingéniosité.

En effet, depuis que le MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad) et ses alliés de tout acabit ont pris les armes pour des revendications outrancières, le Mali est devenu une scène théâtrale ou se joue une comédie tragique dont l’issu est le démantèlement de la République.

Les acteurs de cette comédie tragique sont : la communauté internationale, les groupes armés et aussi le gouvernement du Mali. Ces acteurs par leurs comportements et agissements éprouvent un mépris total envers le peuple Malien qu’ils manipulent et trompent.

Considéré par le gouvernement et la communauté internationale comme un bon accord de paix, un accord équilibré ; la majorité des Maliens qui ont pris connaissance du contenu du document le trouve nauséabond, répugnant, méprisant, tout simplement inacceptable.

Il est de notre devoir de mener une analyse approfondie de l’accord d’Alger 2015 qui comprend un préambule, 7 titres, 20 chapitres et 3 annexes. Par cette contribution, nous mettrons en évidence les germes de la dislocation du Mali et tirerons quelques leçons qui s’imposent.


II. Analyse critique du contenu de l’accord

1. L’accord d’Alger 2015 est au dessus de la constitution Malienne.

Selon le Larousse, on appelle constitution : "le texte qui pour une société politique donnée forme un ensemble de règles de droit considéré comme suprême, placé au sommet de la hiérarchie des normes et à ce titre, première source de droit interne. Toute loi, pour être valable, doit être jugée conforme à la Constitution."

L’accord d’Alger est-il conforme aux dispositions de la constitution Malienne en ses articles 115 et 118 ?

Art 115 : " Les traités de paix, de commerce, les traités ou accords relatifs aux organisations internationales ceux qui engagent les finances de l’Etat, ceux qui sont relatifs à l’état des personnes, ceux qui comportent cession, échange ou adjonction de territoire, ne peuvent être approuvés ou ratifiés qu’en vertu de la loi. Ils ne prennent effet qu’après avoir été approuvés ou ratifiés. Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n’est valable sans le consentement du peuple."

Art 118 : "Aucune procédure de révision de la constitution ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire."

Nul n’ignore que la souveraineté du Mali ne s’applique pas sur toute l’étendue de son territoire ; une grande partie de la région de Kidal est sous le contrôle des mouvements sécessionnistes. Par conséquent il est porté atteinte à l’intégrité du territoire du mali. En vertu de l’article 118 aucune révision constitutionnelle ne peut être engagée.

Nonobstant ces dispositions constitutionnelles l’accord d’Alger version 2015 stipule, article 3 :

"Les Institutions de l’Etat Malien prendront les dispositions requises pour l’adoption des mesures réglementaires, législatives, voire constitutionnelles nécessaires à la mise en œuvre des dispositions du présent Accord, en consultation étroite avec les Parties et le soutien du Comité de suivi prévu par le présent Accord."

Il est aussi dit dans l’annexe 1 :

"En attendant la mise en place des mesures prévues dans le présent Accord, les mesures intérimaires, ci-après, sont convenues. Elles doivent être mises en œuvre durant une période intérimaire qui prend effet immédiatement après la signature de l’Accord global et définitif de paix, et devant s’étaler sur une durée allant de dix-huit à vingt et quatre mois."

Une période intérimaire sera ouverte immédiatement après la signature du présent Accord. Durant cette période, et en attendant l’adoption et l’entrée en vigueur des dispositions légales et de gouvernance énoncés dans le présent Accord, des mesures exceptionnelles en ce qui concerne l’administration des régions du nord du Mali sont prises et mises en œuvre.

Afin d’assurer la continuité de l’Etat, les institutions actuelles poursuivront leur mission jusqu’à la mise en place des organes prévus dans le présent Accord.

  L’adoption diligente des textes constitutionnels, législatifs et réglementaires pour permettre la mise en œuvre des dispositions de l’Accord ;
  Le gouvernement prendra toutes les dispositions nécessaires pour faire adopter par l’Assemble nationales, dans les 12 mois, une nouvelle loi électorale."

En attendant l’adoption des différents textes, le gouvernement est appelé à violer la constitution pendant deux ans maximum (période intérimaire) par le biais de mesures exceptionnelles dès la signature de l’accord pour les régions du Nord. Ainsi, on met le peuple Malien devant le fait accompli. Par cette technique, les autorités Maliennes couperont court à tout débat constitutionnel et useront de l’argument "paix" pour modifier la constitution à leur guise. La vigilance est de rigueur.

Sinon, par quelle autre magie ces dispositions réglementaires, législatives, voire constitutionnelles requises seront prises sachant qu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire ? L’accord étant au dessus de la constitution, il est donc anticonstitutionnel ; ce seul fait suffit à rendre nul et non avenu cet accord.

2. L’accord est anticonstitutionnel : il divise le Mali en Nord et sud

L’article 2 de la constitution du Mali prohibe toute discrimination fondée sur sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique

En outre, l’un des symboles important, fondement de la République du Mali est sa devise " Un peuple – Un but –Une foi". Or dans l’accord, les termes "Nord du Mali", "régions du Nord", "populations du Nord" apparaissent 41 fois tandis que les "autres régions" sont mentionnées seulement 3 fois. Jugez en vous-même !

Article 4 : "Les dispositions de portée nationale arrêtées dans le présent Accord seront mises en œuvre prioritairement dans les régions du Nord du Mali, sans préjudice des mesures spécifiques convenues pour cette partie du pays. Ces dispositions sont applicables aux autres régions du pays"

Article 5 : " Des mesures destinées à assurer une meilleure gouvernance
 une plus grande représentations des populations du Nord au sein des institutions Nationales"
 la mise en place d’un système de défense et de sécurité basé sur les principes d’unicité, d’inclusivité et de représentativité "

Article 6 : "- Les Parties conviennent de mettre en place une architecture institutionnelle permettant aux populations du nord, dans un esprit de pleine citoyenneté participative, de gérer leurs propres affaires, sur la base du principe de libre administration et assurant une plus grande représentation de ces populations au sein des institutions nationales.

Au niveau local, assurer une meilleure représentation des populations du Nord du Mali dans les institutions et grands services publics, corps et administrations de la République "

Article 16 : " rendre plus attrayante la fonction publique des collectivités territoriales, prioritairement dans les régions du nord du Mali ;
favoriser le recrutement dans la fonction publique des collectivités territoriales, dont les effectifs seront majoritairement réservés aux ressortissants des régions du Nord "

Annexe3 : "Au titre des programmes de relance de l’économie locale, il sera procédé à ce qui suit : la promotion des industries extractives (recherche, exploration et exploitation) dans les régions du nord."

"Au titre de l’amélioration de l’accès aux Services Sociaux de Base, il sera procédé à ce qui suit : renforcement de l’accès des étudiants issus du Nord aux programmes de bourses d’études de coopération"

Quelle est la définition juridique de ressortissant du Nord ? A partir de combien de génération est-on ressortissant du nord ? Le touarègue qui est à Kayes est-il ressortissant du Nord ? Le Sikassois qui vit à Kidal depuis 50 ans est-il ressortissant du Nord ?

Le doyen Amadou Seydou TRAORE nous a rappelé dans son document intitulé "l’accord d’Alger 2015 est inacceptable" que les pères fondateurs de la République du Mali ayant tiré la leçon des conflits raciaux et surtout ethniques, ont interdit de faire figurer les mentions ethnie et religion sur les pièces d’identité (cartes d’identité, passeports) comme cela se faisait sous le régime colonial. Et depuis le 22 septembre 1960, le Malien est Malien. Il n’est ni Malien Bamanan, ni Malien Bobo, ni Malien Tamasheq, ni Malien musulman, ni Malien protestant, ni Malien du Nord etc..., il est Malien."

55 ans plus tard, les autorités Maliennes nous ramènent à la pratique du régime colonial, en acceptant d’apposer leur signature sur un tel document.

3. Accord économique ou accord de paix ?

Des faits troublants nous ont emmené à nous poser quelques questions sur l’origine de cet accord qui est présenté comme un accord de synthèse entre deux parties. Nous avons accès au document présentant les revendications du MNLA sur internet , par contre celui du gouvernement n’est pas officiellement disponible. La démarche du gouvernement aurait été de produire un document basé sur les concertations qu’il a mené. Avant de se rendre aux négociations, il aurait dû mettre à la disposition du peuple Malien ce document ; hélas il en a décidé autrement. Aujourd’hui le gouvernement nous sert un discours creux sur sa radio et télévision publique cherchant à convaincre l’opinion qu’il a mené des concertations et pris en compte nos observations. La démarche était biaisée dès le départ. Peu importe, analysons les quelques faits ayant attirés notre attention.

Premier fait troublant : dans l’annexe 3, au titre des programmes de relance économique locale, il est écrit :

" Au titre du développement des infrastructures structurantes, il sera procédé à ce qui suit : Relier les trois régions du Nord au projet structurant régional de Gazoduc transsaharien "

Il se trouve que le Mali ne faisait pas parti de ce projet dont l’accord concrétisant la mise en œuvre a été signé le 3 juillet 2009 par les gouvernements du Niger, du Nigeria et de l’Algérie..

Le gazoduc est prévu partir de Warri au Nigeria et aboutir à Hassi R’Mel en Algérie en passant par le Niger et il devrait permettre à l’Europe de diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz naturel.

Par quelle magie abracadabrante, les trois régions du Nord du mali se retrouvent dans ce projet structurant initié par l’Europe ?

Deuxième fait troublant : Il est aussi prévu dans cette même partie de l’annexe :
" La réalisation des centrales solaires et diesel dans les localités de Tombouctou, Goundam, Dire, Niafunke, Gao, Menaka, Kidal, Tessalit, Gourma Rharous, Ansongo, TinEssako, Abeibara, Bourem, Douentza,Tenikou, Youwarou, Léré."

Cette disposition nous rappelle étrangement le projet Desertec et Medgrid. Ce projet a été initié en 2009 par un groupe de financiers et d’industriels mené par le premier réassureur mondial, l’allemand Munich Re rejoint en 2010 par les intérêts français au sein du consortium Medgrid. L’objectif est de produire de l’énergie solaire au Sahara et de l’acheminer via des réseaux de transport d’électricité à haute énergie vers l’Europe.

"Si le Mali emmerde les fermes solaires, l’Europe peut démolir le Mali" a ton appris grâce à un extrait d’un message de Stratfor, société de renseignement privée américaine via Wikileaks.

A notre connaissance, aucune de ses propositions ne faisaient parties du programme du candidat IBK. Or au vu de l’article 38 de l’accord :

"Le Gouvernement soumettra dès les premières sessions au Comité de Suivi de l’Accord, un document précisant ses engagements en la matière, les moyens propres qu’il envisage de mobiliser ainsi que le calendrier de mise en œuvre des engagements tels que convenus et concernant notamment les domaines suivants : ... mines et énergie…"

Là ou apparait la contradiction, c’est que d’une part, il y’a des projets dans l’accord qui ne viennent pas de l’Etat Malien comme les deux que nous venons d’identifier et d’autre part, le gouvernement devrait présenter un document dans le quel il faudrait préciser les moyens à mettre en œuvre dans les domaines des mines et énergie.

Il y va de soi que la médiation ne s’est pas contenté de réaliser une quelconque synthèse de documents mais elle y a participé en introduisant ses désirs, ses vœux, ses projets.

Au vu de toutes ses données nous affirmons que le Mali a été contraint de parapher ce document sous la pression international, l’accord est nul et non avenu


4. Azawad : une falsification de l’histoire

Dans l’article 5 de l’accord, il est dit : "L’appellation AZAWAD recouvre une réalité socio-culturelle, mémorielle et symbolique partagée par différentes populations du nord Mali, constituant des composantes de la communauté nationale. Une compréhension commune de cette appellation qui reflète également une réalité humaine, devra constituer la base du consensus nécessaire, dans le respect du caractère unitaire de l’Etat Malien et de son intégrité territoriale."

Le gouvernement dans son mémorandum a touché du doigt la falsification à propos d’Azawad en ces termes : "Géographiquement l’« Azawad » désigne une zone bien localisée au Nord de Tombouctou, et certainement pas l’ensemble des régions du Nord dont chaque aire géographique a son appellation propre (Adagh, Azawagh, Tilemsi, Gourma, Dendi, etc...). Le terme « Azawad » n’est donc ni l’émanation des communautés des régions concernées, ni un vocable du lexique de l’Administration coloniale ou de l’Administration Malienne dans l’acception à lui conférée par l’une des parties…"

Pour l’anthropologue André Bourgeot, Directeur de recherche émérite au Centre National de la Recherche Scientifique, "L’AZAWAD, c’est 300 km2 ; c’est l’espace géographique entre Tombouctou et Arawane. C’était leur propagande, quand ils ont dit « l’AZAWAD, c’est le territoire de nos ancêtres, on a été colonisé par le Mali".

Il est aussi dit dans le préambule :

"La dimension socio-politique des crises cycliques qui ont jalonné le septentrion malien nécessite un traitement politique. A cet égard, une Conférence d’Entente Nationale sera organisée durant la période intérimaire, avec le soutien du Comité de Suivi et sur la base d’une représentation équitable des parties, en vue de permettre un débat approfondi entre les composantes de la Nation malienne sur les causes profondes du conflit. Ce débat aura à prendre en charge, entre autre, la problématique de l’Azawad. Il devra dégager les éléments d’une solution devant permettre au Mali de transcender sa douloureuse épreuve, de valoriser la contribution de ses différentes composantes à l’identité du pays et de promouvoir une véritable réconciliation nationale. Une Charte pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation nationale sera élaborée, sur une base consensuelle, en vue de prendre en charge les dimensions mémorielle, identitaire et historique de la crise Malienne et de sceller son unité nationale et son intégrité territoriale."

Pour rester dans l’esprit du mémorandum du gouvernement par rapport à Azawad, l’on se demande pourquoi organiser un débat sur une toponymie particulière ? Tant, il est clair dans l’esprit de tous les Maliens que Azawad, Adagh, Azawagh, Tilemsi, Gourma, Dendi, etc. désignent des zones bien localisées.

La charte pour la paix qui devrait prendre en charge la dimension mémorielle, identitaire et historique de la crise est à mettre en relation avec la l’appellation azawad qui recouvre une réalité socioculturelle.

En résumé, le peuple Malien est appelé à valider l’Azawad. L’article 5 est bel et bien une altération de la réalité. Il légitime la propagande des groupes armés narcoterroristes et les conforte dans leur conquête territoriale. On ne peut pas sur la base de mensonge construire la paix.

5. La régionalisation ou décentralisation poussée = autonomie = fédéralisme


5.1 La régionalisation, qu’est ce que c’est ?

En lieu et place de l’autonomie, du fédéralisme, de l’indépendance, le gouvernement a proposé la régionalisation ou la décentralisation poussée sans au préalable faire un audit de la décentralisation en cours. Mais quel contenu le gouvernement a donné à la régionalisation ?

Aucune, à notre connaissance. En nous basant sur les travaux scientifiques de l’université l’Ille II et Paris I contenu dans le rapport du parlement européen dont l’étude porte sur "la régionalisation en Europe" on distingue 5 types de régionalisation (P 25) à savoir :

1. La régionalisation administrative ;
2. La régionalisation par les collectivités locales existantes ;
3. La décentralisation régionale ;
4. La régionalisation politique, ou autonomie régionale ;
5. La régionalisation par les autorités fédérées.

En comparant le type de "régionalisation" proposé dans l’accord à la typologie des régionalisations en Europe, on se rend compte que celle du Mali est plus proche de la régionalisation politique. En effet, le concept de régionalisation n’ayant nulle part été au préalable défini, conceptualisé et contextualisé, il présente un caractère politique. Il est la résultante de pressions exercées par les bandits armés sur le Mali. Découvrons ce que le rapport dit à propos de la régionalisation politique :

"Ce type de régionalisation est souvent présenté comme un modèle, en raison de l’autonomie régionale qu’il comporte, et il est souvent idéalisé….. Du point de vue terminologique, l’expression “ autonomie régionale ” est sans doute celle qui, en français, rendrait le mieux compte de ce régime ; la finalité en est bien l’autonomie."

En français facile, régionalisation politique = autonomie = fédéralisme.

5.2 Les articles qui attribuent les prérogatives d’un Etat indépendant

Il est difficile de lire l’accord dit de paix sans remarquer que certains articles accordent les attributions d’un Etat (pouvoir législatif, exécutif et judiciaire) à de soi disant régions qui ne sont en vérité que des États indépendants.

5.2.1 Attribut d’un pouvoir législatif et exécutif

Selon l’article 6 (Au niveau local) :

"La région est dotée d’une Assemblée Régionale élue au suffrage universel direct, bénéficie d’un très large transfert de compétences, de ressources et jouit des pouvoirs juridiques, administratifs et financiers appropriés ;

Les populations Maliennes et en particulier celles des régions du Nord auront dans ce cadre à gérer leurs propres affaires sur la base du principe de la libre administration ;

Le Président de l’Assemblée est élu au suffrage universel direct. Il est également le chef de l’Exécutif et de l’Administration de la région ;

Il est connu et su de tous que le pouvoir exécutif est aussi appelé simplement l’exécutif. Comme son nom l’indique, l’exécutif est chargé d’exécuter les lois et les décisions de justice. Il est aussi chargé de gérer la politique courante d’un État et de contrôler l’application de la loi élaborée par le pouvoir législatif.

Le mode d’élection (suffrage universel direct) du président de l’assemblée régionale, en plus de sa fonction d’administrateur régional et de son titre de chef de l’exécutif, lui confère sans aucun doute les attributs d’un pouvoir exécutif et législatif.

On se retrouve dans un régime parlementaire monocéphale, où l’essentiel du pouvoir est concentré entre les mains d’un Amenokal.

5.2.2 Attribut d’un pouvoir judiciaire

Article 46 : " Les Parties conviennent de promouvoir une véritable réconciliation nationale fondée sur les éléments ci-après : revalorisation du rôle des Cadis dans l’administration de la justice, notamment en ce qui concerne la médiation civile de manière à tenir compte des spécificités culturelles, religieuses et coutumières".

Rappelons qu’un cadi est un juge musulman remplissant des fonctions civiles, judiciaires et religieuses. La laïcité, étant l’un des principes de la République du Mali, pour ne pas la violer, les prêtres des bois sacrés, les protestants, les témoins de Jehovah etc. devraient aussi participer à la distribution de la Justice. Ainsi on aurait plusieurs justices qui font le même travail, en même temps. Un homme peut saisir le cadi, sa femme le tribunal de droit commun et on en arrive à rendre deux décisions au même moment.

5.2.3 Attributs des symboles de souverainété d’un Etat

Toujours selon l’article 6 :

"II est reconnu à chaque région le droit d’adopter la dénomination officielle de son choix dans le cadre des dispositions relatives au statut juridique et fonctionnement des régions."

Cette reconnaissance aux régions du droit d’adopter individuellement la dénomination officielle de leur choix, sous entend la possibilité de choisir leur drapeau, leur hymne national et leur devise. Le MNLA qui a déjà son drapeau, son hymne, sa devise, en plus du droit d’adopter la dénomination de son choix n’est-il pas un Etat indépendant quasi accompli ?

5.2.4 Sécurité, défense et diplomatie

Article 8 : Les régions sont compétentes, dans un cadre général préalablement défini par voie législative et réglementaire, dans les matières ci-après :

l) police territoriale et protection civile,

k) coopération décentralisée et jumelage….

Article 27 : Dans le contexte de la réforme des Forces armées et de sécurité, il sera procédé à la création d’une police placée sous l’autorité des collectivités territoriales, dans le cadre de leurs pouvoirs de police.

Les articles ci-dessus autorisent l’organisation d’une force de maintien de l’ordre, de sécurité et une protection civile aux ordres de l’exécutif. En juxtaposant la reforme des forces armées et de sécurité avec la création d’une police territoriale, nous sommes en droit de penser que cette police est en réalité une armée.

Qu’est ce qu’une police territoriale dans le cadre de cet accord ?

Des concepts sont manipulés sans qu’on ne sache le contenu qu’ils renferment. En France, la présidence du Sénat a enregistré en 2012 un rapport d’information intitulé "de la police municipale à la police territoriale : mieux assurer la tranquillité publique". Dans ce rapport, il est proposé la création d’une police territoriale qui n’est autre chose qu’une fusion de la police municipale et des gardes champêtres.
A propos de la diplomatie, les articles 8 et 43 permettent aux régions de signer des accords de coopération et de jumelage au niveau national et international ; ce qui est la prérogative d’un état souverain.

L’Article 43 : L’Etat s’engage à promouvoir les projets de coopération transfrontalière d’initiative locale. Des dispositions seront prises pour associer adéquatement les collectivités territoriales dans l’élaboration, la conclusion, la mise en œuvre et le suivi des accords de prêt et d’aide au développement les concernant.

5.3 La régionalisation viole les lois du Code des Collectivités Territoriales

Article 9 : "Les délibérations des collectivités territoriales sont exécutoires dès leur publication et transmission au représentant de l’Etat. La répartition des compétences entre les différentes collectivités territoriales est déterminée par la loi, sur la base du principe de subsidiarité."

Article 10 : L’Etat nomme auprès des collectivités territoriales un Représentant, aux fins de préserver l’intérêt général. A ce titre, il relaie la politique du Gouvernement sur les grands projets et facilite les politiques de développement économique et social et d’aménagement du territoire.

Article 11 : " L’Etat, à travers son Représentant, exerce un contrôle de légalité a posteriori des actes administratifs des collectivités territoriales. Les modalités d’exercice de ce contrôle sont définies par la loi."

Les articles 9,10, 11 de l’accord transgressent la loi n° 2012-007 du 07 février 2012 portant Code des Collectivités Territoriales en République du Mali. Cette loi énumère en son article 278 les autorités de tutelle des Régions, des cercles et des communes.

"Pour la doctrine et la jurisprudence, le pouvoir de tutelle est une des conditions de la décentralisation en ce sens que celle-ci suppose l’existence d’un contrôle administratif exercé par le pouvoir central sur les pouvoirs décentralisés ; mais ce contrôle ne revêt pas un caractère hiérarchique".

Pourquoi dans cet accord, l’Etat, à travers son représentant, n’exerce qu’un contrôle de légalité à posteriori ?

A y regarder de près, on se rend compte que la suppression du contrôle a priori n’est rien d’autre qu’une suppression de la tutelle. Cela ressemble étrangement à la loi n°82-213 du 02 Mars 1982, relative aux droits et libertés des Communes, des Départements et des Régions de France.

Selon toute vraisemblance les rédacteurs de l’accord ont poussé loin le mimétisme institutionnel allant jusqu’à la déstabilisation de l’architecture institutionnelle du Mali pour permettre à des bandits armés d’avoir leur autonomie.

On constate également que le pouvoir central de la République du Mali est fortement affaibli au détriment des présidents de futurs Balkans appelés régions.
La décentralisation ne se décrète pas par un accord, c’est un processus de longue haleine. Il est aussi su et connu de tous (sauf des autorités maliennes) qu’en période de crise comme celle que le Mali vit, on ne bouleverse pas son architecture institutionnelle.

6. Les contradictions et contre-vérités du préambule

"…Réunis à Alger dans le cadre du processus de négociations défini par la Feuille de route que nous avons adoptée à Alger, le 24 juillet 2014, en vue de parvenir à un Accord pour une paix globale et durable garantissant une solution définitive à la crise qui affecte le nord du Mali appelé par certains Azawad"

La crise n’affecte pas que le Nord du Mali, mais le Mali entier. L’accord paraphé est sensé s’appliquer sur l’ensemble du territoire Malien avec pour conséquence la mise en place d’une nouvelle architecture institutionnelle (article 6). Le nord du Mali appelé par certains Azawad est inédit, de l’indépendance à nos jours nous n’avons aucune connaissance d’une telle appellation d’aucune région du Nord du Mali dans nos textes fondamentaux. Une région du nom de Azawad n’existe que dans l’imaginaire de certains.

"Ayant procédé à une analyse approfondie de la situation au Mali, en général, et en particulier la nature des crises que connaît périodiquement les régions du nord du Mali "

Il se trouve que dans l’article 5, il est aussi dit qu’une conférence d’entente est prévue en vue de "permettre un débat approfondi entre les composantes de la Nation Malienne sur les causes profondes du conflit " La question fondamentale qui se pose est la suivante : que vaudront les conclusions de cette conférence sur les causes profondes de la crise qui ont été déjà identifiées par la médiation et les belligérants ? Si ce n’est que l’objectif est de faire accepter azawad.

7. L’accord est raciste et ségrégationniste

Il est dit dans le préambule :

"Déterminés à éliminer définitivement les causes profondes de la situation actuelle et à promouvoir une véritable réconciliation nationale fondée sur une réappropriation de l’Histoire à travers une unité nationale respectueuse de la diversité humaine caractéristique de la Nation malienne ;"

La caractéristique de la Nation Malienne est l’humanisme, la tolérance, le respect de la vie humaine, l’hospitalité et non la diversité humaine.

La diversité humaine qui fait en réalité allusion à la notion de race n’a aucune signification aujourd’hui puisqu’il a été démontré que l’humanité (toutes les races humaines) est africaine et noire. En s’appuyant sur la notion de diversité humaine, les groupes rebelles et alliés narcoterroristes veulent prouver aux yeux de la communauté internationale que l’ethnie Tamasheq représentant de la race blanche est intrinsèquement différente des Noirs, afin d’attirer la sympathie de l’occident et de donner un sens à leur lutte dite de libération.

Cet accord est aussi fondé sur une tentative de réécriture de l’Histoire du Mali à partir de la fiction Azawad.

Dans les articles 5, 6, 17 on parle d’inclusivité, de représentativité, de représentation en ces termes :

" - la mise en place d’un système de défense et de sécurité basé sur les principes d’unicité, d’inclusivité et de représentativité ;

 les Parties conviennent de mettre en place une architecture institutionnelle permettant aux populations du nord, dans un esprit de pleine citoyenneté participative, de gérer leurs propres affaires, sur la base du principe de libre administration et assurant une plus grande représentation de ces populations au sein des institutions nationales

 une participation active et significative des populations, en particulier celles du nord à la gestion de la sécurité locale ;"

 assurer une meilleure représentation des populations du Nord du Mali dans les institutions et grands services publics, corps et administrations de la République."

 Inclusivité et représentation significative de toutes les populations du Mali au sein des forces armées et de sécurité ;

Comment va se traduire cette représentativité ?

Le mali est une nation avant d’être une République. De toute son histoire, le Mali n’a connu aucune discrimination raciale, géographique, ethnique et religieuse. Le président lBK l’a martelé lors de sa rencontre avec les représentants de l’UE et de l’UA. Comment se fait t-il qu’on accepte de telles dispositions dans un accord pour la Paix ? De quelle paix parle t-on ?

8. Le sénat, une institution de plus

Selon l’article 6 : "réactiver et diligenter le processus de mise en place de la deuxième chambre du Parlement sous la dénomination de Sénat"

La connaissance du passé nous évite de reproduire les mêmes erreurs qui ont été commises antérieurement. Le sénat mis en place au Sénégal à deux reprises (1999, 2007) a été jugé budgétivore et supprimé à deux reprises respectivement en 2001 et 2012. Le sénat figure en bonne place parmi les raisons qui ont précipitées le départ de Blaise Compaoré, l’ex président du Burkina Faso. L’ancien premier ministre du Mali Moussa Mara avait pris position contre l’idée d’un sénat le 02 Mars 2012 en ces termes : " Nous ne voulons pas d’un sénat au Mali ! L’avènement d’un sénat constitue une inflation institutionnelle".

9. L’Etat Malien s’engage, les bandits armés se désengagent

Dans tout l’accord vous ne verrez nulle part un seul engagement pris par les groupes armés. Quelques rares fois, il est écrit "les parties s’engagent à (Art 2, 47, 49, annexe3)". Par contre L’Etat Malien s’engage à plusieurs reprises via les articles 3, 14, 16, 41, 42, 43.

En disant que cet accord est équilibré, on se demande de quel équilibre il s’agit ? L’équilibre stable ou instable ? Ce n’est pas étonnant que la CMA refuse de parapher, rien ne les engage. Aussi, s’il venait à parapher cet accord, ils ne sont tenus de respecter aucun engagement, puis qu’aucune disposition ne les y engage.

10. Lourdeur administrative et financière

Il est prévu dès la signature de l’accord un nombre important de tâches à réaliser par les commissions et mecanismes suivants :

MOC : Mécanisme Opérationnel de coordination ;
CTS : Commission Technique de Sécurité ;
CN-RSS:Conseil National de la Réforme du secteur de la sécurité ;
CSA : Comité de Suivi du présent Accord ;
• Commission nationale sur le DDR (Désarmement Démobilisation Réinsertion) ;
• Comité de suivi de l’accord ;
• Commission d’intégration ;
• Mise en place d’une zone de développement des régions du Nord dotée d’un conseil consultatif interrégional
• Comités Consultatifs Locaux de Sécurité (CCLS).

Au regard du nombre de commissions qui seront créées, nous sommes en droit de nous poser la question de savoir qui financera toutes ces commissions ? Pire le flou artistique est entretenu autour de la mission de ces structures, mécanismes etc…

En 60 jours, des patrouilles mixtes doivent être opérationnelles, avec la mise en place d’une commission d’intégration. Les sites de cantonnements doivent être prêts 120 jours au plus et au même moment il doit y avoir adoption d’un programme national DDR (Désarmement Démobilisation réinsertion) inclusif. Les articles 20 et 21 en disent long sur cette confusion :

Article 20 : L’intégration et le DDR se déroulent au fur et à mesure du cantonnement des combattants pour, soit l’intégration au sein des corps constitués de l’Etat y compris au sein des forces armées et de sécurité, soit la réinsertion dans la vie civile. Le DDR concernera les ex-combattants cantonnés qui n’auront pas bénéficié de l’intégration.

Article 21 : Les forces armées et de sécurité reconstituées se redéployeront, de manière progressive à compter de la signature de l’Accord, sur l’ensemble des régions du nord. Ce redéploiement s’effectue sous la conduite du Mécanisme Opérationnel de coordination (MOC), avec l’appui de la MINUSMA.

11. La tutelle internationale du Mali

L’accord est un instrument juridique aux mains du comité de suivi dont les poids lourds sont l’UE et les USA pour non seulement justifier leur présence sur le sol Malien, rester le plus longtemps possible au Mali, gérer le Mali et avoir un œil sur le Sahara. L’article 60 indique les missions du Comité de Suivi de l’Accord.

" assurer le suivi, le contrôle, la supervision et la coordination de l’application effective par les Parties de toutes les dispositions de l’Accord, et cela sans préjudice du mandat confié à la MINUSMA par le Conseil de Sécurité ;

élaborer un chronogramme détaillé de mise en œuvre des dispositions pertinentes de l’Accord et veiller à son respect ;

assurer l’interprétation des dispositions pertinentes de l’Accord en cas de divergences entre les Parties ;

concilier, le cas échéant, les points de vue des Parties et encourager le Gouvernement à prendre toutes les mesures jugées nécessaires à la mise en œuvre effective des dispositions de l’Accord, y compris :

i. la présence des services publics déconcentrés et décentralisés au Nord ;

ii. l’adoption diligente des textes constitutionnels, législatifs et réglementaires pour permettre la mise en œuvre des dispositions de l’Accord ;

iii. le transfert des ressources et des moyens requis pour le fonctionnement effectif des collectivités territoriales et l’exercice de leurs compétences ;

iv. la prise des mesures pour permettre l’appropriation au niveau local des nouveaux outils démocratiques convenus dans l’Accord, notamment à travers l’actualisation des listes électorales, l’encouragement à l’enrôlement et à la participation aux élections locales, et l’accompagnement de la création des institutions et procédures nouvelles.

L’article 38 renforce la tutelle et les engagements de l’Etat.
"Le Gouvernement soumettra dès les premières sessions au Comité de Suivi de l’Accord, un document précisant ses engagements en la matière, les moyens propres qu’il envisage de mobiliser ainsi que le calendrier de mise en œuvre des engagements tels que convenus et concernant notamment les domaines suivants :"

Grâce à cet instrument juridique, le CSA pourrait à tout instant mettre au pas les impétueux de la République.

12. L’accord viole le code de justice militaire.

Le contenu de l’annexe II nous informe que :

"Dans les 90 jours suivant la signature de l’accord, la Commission d’Intégration en coordination avec le Conseil National pour la RSS établiront les critères, les quotas et les modalités de l’intégration des combattants dans les corps constitués de l’Etat y compris au sein des forces armées et de sécurité et de l’harmonisation des grades ;

La Commission d’Intégration en coordination avec le Conseil National pour la RSS formulera des propositions sur les modalités d’attribution des grades et de reclassement. Les membres des mouvements anciennement officiers des forces armées et de sécurité seront réintégrés au moins aux mêmes grades. Ceux qui ne remplissent pas les conditions et ceux qui choisiront de ne pas être intégrés pourront bénéficier d’une pension de retraite, d’une pension proportionnelle ou d’une pension d’invalidité ou tout autre arrangement suivant le cas."

En 1994, la majorité des rebelles avaient été réintégrés dans l’armée Malienne. Vingt ans plus tard, ces réintégrés ont déserté l’armée avec armes et secrets pour rejoindre les narcotrafiquants, entrainant la défaite de l’armée du Mali. Aujourd’hui, on prend les mêmes acteurs et on recommence. Si l’armée Malienne accepte cette réintégration, elle aura trahi la mémoire de leurs camarades égorgés froidement à Aguel hoc.
Nous retenons également que ces dispositions sont contraires à l’article 116 du code de justice militaire.

Article 116 "Est puni de cinq (5) à quinze (15) ans d’emprisonnement, tout militaire qui déserte en bande armée.
Si le coupable est Officier, il est puni de dix (10) à quinze (15) ans d’emprisonnement.
Si la désertion a été commise avec complot, les coupables sont punis de l’emprisonnement de dix (10) à vingt (20) ans.
Les coupables sont punis de l’emprisonnement à vie s’ils ont emporté une arme ou des munitions".

III. Analyse critique de l’argumentaire du gouvernement

Après le paraphe le 1er mars, par toutes les parties hormis la coordination des mouvements de l’azawad (CMA), le gouvernement du Mali a entrepris une campagne de sensibilisation visant à faire adhérer le maximum de Malien au projet de démantèlement du Mali. C’est pourquoi nous tenons ici et maintenant à éclaircir certains points, n’ayant guère accès aux médias d’Etat.

1. La communication unidirectionnelle du gouvernement

Depuis, l’ouverture des négociations à Alger, le gouvernement Malien n’a organisé aucun débat contradictoire sur les medias publiques. A deux reprises, les membres du gouvernement ont été invités à l’émission questions d’actualités à l’ORTM pour une parodie de débat sur les accords.

Le vendredi 13 mars 2015 à l’invitation du présentateur de l’émission "A votre Avis" sur Africable télévision, aucun représentant du gouvernement n’a répondu présent pour discuter de l’accord avec le Professeur André Bourgeot.

Pourquoi le gouvernement refuse de débattre avec ceux qui ne partagent pas son point de vue ?

Le gouvernement a poussé ce refus de débat et de contradiction jusqu’à emprisonner dix membres du collectif mali Tè Tila. Leur seul crime a été d’avoir dit non publiquement à l’accord au cours d’un sit-in organisé à la place de l’indépendance.

Néanmoins, analysons quelques points d’appui du gouvernement et de ses alliés qui justifient le paraphe.

2. L’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali sont violées

Toutes les résolutions de l’ONU de la 2056 à la 2164 concernant le Mali commence par "Réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali". C’est l’Etat Malien qui a lancé un appel aux nations unis pour l’aider à reconquérir son intégrité territoriale, comment se fait-il qu’à l’heure ou nous publions ce document Kidal ne soit pas sous l’autorité du Mali ? On se souvient que l’animal SERVAl avait déversé ses urines sur les occupants des régions de Tombouctou et Gao permettant au Mali d’exercer sa souveraineté sur ces régions et avait décidé d’épargner les occupants de Kidal de ses urines. Aussi rappelons que le MNLA était hors du Mali avant l’intervention de SERVAL.

Une thèse majeure " à savoir la libération de leurs otages" avait été convoquée pour justifier cet acte ; aujourd’hui les otages sont libérés, Kidal est toujours hors contrôle du Mali. Et ça au vu et au su des autorités qui chantent sur la chaîne publique ORTM qu’ils ont confisquée : "les lignes rouges ne sont pas franchies".

3. On ne parle ni d’autonomie, ni de fédéralisme, ni d’indépendance dans le document.

Oui, on ne parle pas explicitement d’autonomie dans l’accord, mais implicitement nos analyses ont montré qu’il s’agit bel et bien d’autonomie dans l’accord d’Alger de part les études menées en Europe sur les différents types de régionalisation connus en Europe.

Encore une ligne rouge de franchie.

4. La communauté internationale sera garante de l’application de cet accord.

Voici quelques faits qui remettent en cause cet argumentaire.
 Nous avions rappelé que les résolutions des Nations unis n’ont pas été respectées par ces derniers dans la section 2 .
 L’accord de Ouagadougou qui devrait veiller au cantonnement des assaillants, a consacré le cantonnement de l’armée Malienne avec la bénédiction de la communauté internationale. Le président IBK le confirme dans son ITW du 04/12/2013 paru dans le journal Le Monde :

"L’armée Malienne, cantonnée dans un fortin, ne pouvait pas circuler dans Kidal, où il y a eu une épuration ethnique. Tous ceux avec la peau noire ont été priés de quitter la ville. Cela, on ne le dit pas."

 Le 21 mai 2014 lors de la visite du Premier Ministre à Kidal, la MINUSMA est restée inerte face à l’agression de la délégation officielle par les terroristes du MNLA et de ses alliés. Pourtant, cette MINUSMA doit sa présence sur le territoire national à l’appel des autorités Maliennes pour l’aider à reconquérir son territoire en tant que pays membre de l’ONU.

 Le 24 Janvier 2015, la MINUSMA a signé un accord pour l’établissement d’une zone temporaire de sécurité avec les groupes séparatistes sans consulté l’Etat pour le quel elle est sensée venir en aide.
 Le 25 Janvier 2015 la MINUSMA a tiré sur des manifestants de Gao qui contestaient la zone tampon entre Gao et Anefis ; bilan : 3 morts et 4 blessés. Cette même MINUSMA a fuit à plusieurs reprises devant les manifestants dans la zone occupé par les groupes armés narcoterroristes. Les autorités Maliennes qui voyagent dans les avions de la MINUSMA n’avaient d’autres choix que de désigner de faux coupables anti-paix comme ils le font aujourd’hui contre tous ceux qui critiquent l’accord. Malheureusement pour eux, l’enquête a établi que :
"des membres d’une unité de police constituée de la MINUSMA ont fait usage de la force de manière excessive et non-autorisée contre des civils pendant la manifestation, entraînant la mort par balle de trois manifestants et en blessant quatre autres… Au nom des Nations Unies, le Secrétaire général présente ses excuses les plus sincères aux victimes et à leurs familles." selon les déclarations du porte parole du secrétariat général le 02 Avril 2015 à New York.

 Le Président IBK, lors de sa rencontre avec la délégation de l’Union Européenne et l’Union Africaine le mercredi 11 février 2015 a tenu des propos frisant la capitulation : "Nous avons pour notre part gouvernement du Mali acceptés toutes les résolutions pertinentes du conseil de sécurité, à l’image de l’accord de Ouagadougou…Dans le même temps, on a vu les groupes armées circulés à droite et à gauche pour marquer leur territoire de façon constante, patente et avérer. Que veut-on du Mali ? Qu’on respecte ce qui a été convenu d’accord parti et ce qui a été convenu n’est pas ça "

Malgré tous ces faits pourtant très édifiants, les autorités Maliennes rabâchent nos oreilles avec des slogans du genre "ils sont nos amis". C’est ce drôle d’ami qui sera le garant de l’application de l’accord !

5. L’azawad était inscrit au pacte national, dans l’accord d’Alger 2006, il est aussi mentionné dans MNLA, MAA, HCUA, nous ne pouvons donc pas l’enlever.

Sur ce point, le gouvernement a pu gommer du document la désignation des trois régions par azawad, cependant dire que l’azawad "recouvre une réalité socio-culturelle, mémorielle et symbolique partagée par différentes populations du nord Mali constituant des composantes de la communauté nationale" est aussi gravissime que la désignation des 3 régions par ce vocable. Peut-on construire la paix sur ce qui symbolise le viol, le meurtre, la souffrance du peuple Malien. Pourquoi insister sur l’azawad si vraiment ils veulent la paix ?

C’est parce que derrière le concept azawad il y’ a l’idée de l’indépendance, de la partition, c’est une construction politique. L’analogie avec le Bèlèdougou, le Khasso, le Macina etc. est une forfaiture, car, ces contrées constituent une réalité historique contrairement à azawad qui n’est qu’une fiction utopique. Pour une véritable paix, le nom azawad doit être banni d’un quelconque accord.

6. La CMA n’a pas signé, donc l’accord est favorable au Mali

Les défenseurs de l’accord utilisent de fausses évidences pour démontrer le bien fondé du paraphe par le Mali. Ils pensent que puisque la CMA (Coordination des Mouvements Armés) a refusé de signer cet accord, c’est la preuve qu’il ne leur est pas favorable. Cette démonstration puérile a l’avantage de convaincre les crédules et ceux dont les religieux ont fini par éteindre la petite lumière patriotique qui brillait encore par leurs prêches fatalistes.
La CMA joue à la comédie.

7. IBK a-t-il lu l’accord ?

Après avoir écouté son discours plaidoyer pour un accord de paix face aux délégations de l’Union européenne et l’Union africaine, nous sommes en droit de nous demander si le Président de la République a lu l’accord d’Alger. Jugez en vous-même !

"De tout temps dans ce pays, il n’y a jamais eu d’exclusion au motif religieux, ethnique, il y a jamais eu d’exclusion au motif de couleur de peau. Nous sommes blanc et noir au Mali sans complexe ; nous nous marions entre gens du Nord, de l’Est de l’Ouest du Sud ; le Mali est un pays de métissage. Qu’on ne nous amène pas ici des concepts qui valent ailleurs. Qu’on fasse appel à l’histoire, aux choses sues, connues, établies. Ce n’est pas une fable que je raconte. Tous les gouvernements du Mali ont été des gouvernements ou il y a eu toutes les composantes nationales du Mali. On voudrait nous faire écrire noir sur blanc que désormais il y aura tant de ceci, tant de cela….Dans toutes les ethnies du Mali il y a des compétences, ces compétences nous y avons recours en cas de besoin…Pas d’émiettements, qu’on ne vienne pas nous depécer……"

Il y a donc dans ces propos des risques de dépècement, d’émiettement du Mali. S’il se trouve que le président a lu l’accord, alors c’est un aveu de trahison de sa part qui nous interpelle à la mobilisation générale pour rejeter cet accord dans lequel tout ce que IBK dénonce y figure.

Aujourd’hui, sous la pression des organisations de la société civile, de certains partis politiques de l’opposition, le président IBK nous apprend que : « Personne n’a dit que cet accord est un bon accord… » . Le peuple Malien n’est pas amnésique. Il y’a à peine quelques mois le Ministre des Affaires Etrangères nous disait le contraire. Que se passe t-il au sommet de l’ETAT ? Comedia dell’arte !

IV. Propositions

Le collectif Mali te Tila propose :

1. Le cantonnement et le désarmement des groupes armés conformément à l’accord de Ouagadougou ;
2. Le redéploiement de l’armée Malienne sur toute l’étendue du territoire national ;
3. La présentation d’excuse de la part de la CMA au peuple Malien ;
4. Un audit de tous les fonds déployés pour le développement des régions du Nord ;
5. L’application effective de la décentralisation en cours ;
6. L’application d’une justice transitionnelle pour les crimes de guerres ;
7. L’organisation d’assisse nationale souveraine pour corriger les défiances de la décentralisation, les dérives démocratiques et de gouvernance ;
8. La mise en condition de l’armée Malienne ;
9. L’abrogation de la loi sur la régionalisation ;
10. L’abrogation de la loi sur le statut particulier du district de Bamako ;
11. L’organisation de débats publics à l’ORTM sur l’avenir du Mali.
12. La clarification des missions de la force onusienne, leur reconstitution et de rendre plus contraignante la résolution 2164 du 25 Juin 2014.
13. Le retour immédiat des réfugiés.
14. Le rétablissement sans délai des services sociaux de base.
15. La prise en charge totale des militaires blessés ; une assistance aux familles de militaires tombés sur le champ de l’honneur.

En marge de ces propositions, le Mali doit impérativement préparer un Plan global de Défense dont la responsabilité incombe au Chef de Gouvernement selon l’Article 20 de la Loi 04-051 du 23 Novembre 2004 portant Organisation Générale de la Défense Nationale.

Nous, à Mali Tè Tila, avons du mal à comprendre la capitulation déconcertante de tout un peuple devant une poignée de bandits armés. Pour justifier la capitulation, certains n’hésitent pas à faire référence à ce proverbe africain qui stipule que "si tu vois des intestins se tenir droit, il a un support ". Qu’est ce qui empêche aussi le Mali de se chercher des soutiens dans ce monde multipolaires ?

C’est pourquoi, ici et maintenant le gouvernement devrait sonner la mobilisation générale des Maliens de l’extérieur comme de l’intérieur, des frères africains progressistes autour de la crise. Il devrait aussi nouer des alliances stratégiques dans le cadres de la coopération bilatérale afin de faire respecter son intégrité territoriale telle qu’elle est depuis le 22 septembre 1960, sa souveraineté, son honneur et sa dignité.

V. Conclusion

Le Mali était un pays débout sur les remparts à l’indépendance en 1960. Progressivement, le Mali a fini par se retrouver à terre par la médiocrité, l’égoïsme des élites dirigeantes successives. Aujourd’hui on nous demande de rentrer sous terre. Le gouvernement, la majorité présidentielle déploient toutes leurs énergies pour convaincre le peuple de rentrer sous terre au nom de la paix. Oui, ils auront peut être la paix éternel sous terre.

Le collectif Mali tè Tila et de nombreux Maliens ne veulent pas entrer sous terre sous l’injonction de groupes narcoterroristes, ils veulent par tous les moyens obtenir leur souveraineté et ils sont résolus a y payer le prix.

Le collectif Mali te Tila invite vivement les autorités Malienne à écouter la voie du peuple souverain et à ne jamais perdre de vue que rien n’est au dessus de ce peuple souverain.

L’Afrique se lève enfin, Saluons ce jour nouveau, Saluons la liberté, Marchons vers l’unité, Dignité retrouvée, Soutient notre combat, Fidèle à notre serment, De faire l’Afrique unie, Ensemble debout mes frères, Tous au rendez-vous de l’honneur

La voie est dure très dure, Qui mène au bonheur commun, Courage et dévouement, Vigilance à tout moment, Vérité des temps anciens, Vérité de tous les jours, Le bonheur par le labeur, Fera le Mali de demain

Un peuple uni et déterminé est invincible.
Vive le Mali, Un et indivisible ! Vive le Mali Indépendant et Souverain !

Annexe 1

Le MNLA : un mouvement terroriste et raciste

La région de Kidal, est la huitième région administrative du Mali avec une population d’environ 68.000 habitants (statistique d’avril 2009) et une superficie de 151 430 km2. La région est peuplée de Tamacheqs, d’Arabes, de Sonrais, Peuls et Bambaras.
Ceux qui revendiquent les trois régions du nord sont minoritaires dans cette région et ultra minoritaires sur l’ensemble du territoire Malien.
Qui sont-ils ?

  Un mouvement raciste :

Le MNLA prétend se battre pour libérer un territoire imaginaire appelé azawad regroupant les trois régions du Nord. De quelle occupation veulent-ils libérer le Nord ? Si ce n’est des Noirs. Voici pourquoi, ils mènent un lobbying en Europe pour faire renaitre la fable de l’homme bleu, espérant ainsi attirer la sympathie des blancs. Bénéficiant effectivement d’une complicité planétaire portée sur la conscience de race, ces bandits armés n’hésitent à aucun instant à violer les accords de cessez le feu ou à signer un accord avec MINUSMA venu aider le Mali à rétablir l’intégrité sur l’ensemble du territoire.

  Un mouvement terroriste

L’écrivain visionnaire Doumbi-Fakoli dans son livre "Le Mali sous Amadou Toumani Touré ’Acte I)" paru aux éditions Menaibuc en 2006 clamait haut et fort que le mouvement armé de 2006 animé par certains touareg ne doit porter qu’un nom et un seul : groupe terroriste.

Bien que minoritaire même au sein de leur communauté, le MNLA ambitionne de conduire les destinées des trois régions au détriment des peuples majoritaires avec qui ils cohabitent et dont les ancêtres sont les premiers fixés à cet endroit.

A maintes reprises le MNLA a été chassé du Nord lors de l’occupation pour leurs actes terroristes. Ainsi, en juin 2012, suite à la manifestation des jeunes de Gao pour condamner le meurtre du député Idrissa Oumarou, un affrontement a fait au moins deux morts et plusieurs blessés graves avec le MNLA. Le Mujao (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest) est intervenu en faveur de la jeunesse pour déloger les bandits de Gao et assurer la police de la ville.

"Même si les salafistes sont mauvais, les populations les préfèrent aux voleurs et violeurs du Mnla" a affirmé un jeune de Gao. Ci-dessous la liste non exhaustive des crimes commis par le MNLA.

• Le MNLA a lancé sa première attaque contre le Mali le 17 janvier 2012,
• Plus de 100 militaires Malien ont été bien arrêtés, ligotés les mains au dos avant d’être abattus par les éléments du MNLA et Ansar Dine lâchement à Aguelhok du 18 au 24 janvier 2012. Des preuves irréfutables existent.
• Présence d’enfants dans les rangs des groupes armés à diverses étapes des évènements de Kidal
• La Division des droits de l’homme de la MINUSMA a documenté au moins 50 cas d’attaques indiscriminées, asymétriques et actes de terrorisme, commis par des combattants du MNLA, du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) ainsi que des combattants de groupes armés extrémistes .
• Le 17 Avril 2015, les femmes de Ménaka se sont révoltées contre les dérives du MNLA.
• Le 2 novembre 2013, Ghislaine Dupont et Claude Verlon de RFI ont été assassinés au cours d’une mission à Kidal dont la sécurité relevait du MNLA.

Partout ou le MNLA est passé, Il a sème la désolation, le malheur, la mort, le viol, le rapt. Comment un tel mouvement terroriste peut-il prétendre gérer un Etat ?

Annexe 2

A quoi joue la communauté internationale en désinformant sa propre opinion ?

Le 19/04/2015, François Hollande présentait le bilan de ses 3 années de présidence aux Français dans l’émission Le Supplément à l’invite de Maïtena Biraben. Dans une vidéo d’à peu près 5mn retraçant son bilan, y figurait l’intervention de la France au Mali et en Centrafrique.

François Hollande était en train d’expliquer à son peuple que la France avait aidé le Mali à recouvrir son intégrité territoriale.

Non, Monsieur le Président, la souveraineté du Mali ne s’exerce pas à Kidal. Il est su et connu de tous que l’armée et l’administration Malienne furent cantonnées à Kidal contrairement à l’accord de Ouagadougou. Au même moment le MNLA assurait la sécurité de la ville. A quel jeu, joue la France en s’alliant avec des groupes terroristes au Mali, alors qu’elle prétend combattre le terrorisme dans le monde ?

La communauté internationale se trouve dans cette même logique dans le traitement du terrorisme au Mali.

Ainsi, on peut lire dans les résolutions de l’ONU sur le Mali, notamment la 2056, 2071, 2085, 2100, 2164 : "Le conseil de sécurité réaffirmant son ferme attachement à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali. " Pourquoi la communauté internationale ne respecte pas sa propre résolution ? Pourquoi le Mali ne pose pas ce problème à l’ONU ?

Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été sauvagement assassinés dans la ville de Kidal tenue par les terroristes du MNLA ; où sont les résultats de ces enquêtes ?

Y a-t-il des terroristes plus fréquentables comme le MNLA et d’autres moins comme les frères Kouachi, Daesh ?

Bamako, le 30 Avril 2015
Le collectif MALI TE TILA
Contacts : 67744868 / 66125453

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