Faits Divers > Abus de pouvoir : Condamnée par la justice malienne, qu’attend la SOMILO-SA pour s’exécuter

Abus de pouvoir : Condamnée par la justice malienne, qu’attend la SOMILO-SA pour s’exécuter

samedi 28 novembre 2015, par Assane Koné

A l’issue d’un jugement en date du 19 novembre 2013, Alou Diallo, directeur de l’entreprise DIAL BTP SARL, devait être mis dans ses droits par la SOMILO.SA. Trois ans après l’arrêt de la Cour d’appel de Kayes, Alou Diallo attend que la SOMILO-SA s’exécute.

Courant 2013, à Djidian dans le cercle de Kénieba par l’intermédiaire de son directeur adjoint de l’environnement la Société minière de Loulou (SOMILO), Diakaridia Koné, le directeur de l’entreprise Dial BTP, Alou Diallo est invité dans les locaux de la mine. Sur place, la direction de la mine lui fait une offre. Cette offre consistait à céder une certaine quantité de ferraille à Alou Diallo. En réponse, Alou Diallo avait à évacuer un tas d’ordure qui était entassé dans la cour de la mine. En plus du ramassage de ce tas d’ordure Alou Diallo devrait verser la somme de 7 millions de FCFA à la SOMILO.

Le contrat conclu, les employés de Dial BTP procèdent au ramassage du tas d’ordure. Ce gigantesque travail qui a mobilisé 5 camions, 2 chargeurs et 45 manœuvres dure 40 jours. Après le ramassage des ordures en 48 voyages, Alou Diallo verse en les 7 millions de FCFA comme convenu. Il faut mentionner que le coût de ramassage a été évalué à 80 millions de FCFA. La direction de la SOMILO autorise Alou Diallo a procédé au retrait de la ferraille qui lui avait été promis. Mais avant, la SOMILO prend le soin de photographier toute la ferraille qui revient à Alou Diallo.

Ensuite au cours du ramassage, tous les camions transportant la ferraille sont soumis à un contrôle rigoureux pour ne pas que d’autres objets ne faisant pas partie de la ferraille sortent.

Fausse accusation

Ainsi, toute la ferraille est récupérée par Alou Diallo et entassée sur une aire aménagée à cet effet. Quelques jours après, à sa grande surprise, Alou Diallo est appelé par Siaka Berthé, directeur de la SOMILO, qui l’informe qu’un rouleau de fil de fer de câble ne faisant pas partie de la transaction aurait été aperçu sur son site. Immédiatement Alou Diallo rejoint son site et trouve là-bas toute la direction de la SOMILO avec des agents de sécurité de la mine et, quelques éléments de la gendarmerie.

Siaka Berthé demande aux gendarmes de procéder à l’interpellation d’Alou Diallo pour vol. Les gendarmes en spécialiste refusent et déclarent à Siaka Berthé que les interpellations se feront après une enquête. Les gendarmes demandent à Alou Diallo et à ses deux gardiens de se rendre à la gendarmerie. Au moment, où, la gendarmerie procédait à l’interrogatoire des personnes convoquées, la direction de la SOMILO fait ramasser toute la ferraille offerte à Alou Diallo et celle qui ne l’appartenait pas. Ensuite, elle fait sécuriser le site qui n’est pas sa propriété par ses hommes pendant 7 jours.

La gendarmerie au cours de son interrogatoire apprend qu’un véhicule aurait été aperçu dans la zone et nuitamment. Ce véhicule est repéré et le conducteur interpelé. Interrogé, le chauffeur passe aux aveux et dénonce ses complices. Quatre personnes ayant déposé le rouleau de fil de fer, sont arrêtées et jetées en prison. Ils reconnaissent avoir agis de la sorte pour nuire à Alou Diallo. La gendarmerie envoie le dossier au tribunal de Keniéba qui, aussi ouvre son enquête et arrive à la même conclusion.

Suite au procès qui s’en est suivi, les coupables sont condamnés. Alou Diallo et tous ses employés sont déclarés non coupables. Après le procès, la direction de SOMILO convoque Alou Diallo une seconde fois pour lui dire qu’il souhaite rembourser ses 7 millions FCFA. Pour la valeur du travail effectué, Siaka Berthé dira qu’il n’aura rien. En outre Berthé lui demande d’aller se plaindre où, il voudra, car personne sur cette terre ne peut inquiéter la SOMILO qui est l’Etat du Mali. Faisant confiance à la justice de son pays, le pauvre Alou Diallo porte plainte avec toutes ses preuves.

A Keniéba, le tribunal donne raison à Alou Diallo et condamne la SOMILO à lui payer pour le ramassage des ordures, les 7 millions versés et pour les dommages, la somme de 175 millions de FCFA. Conformément à la loi du pays, la SOMILO fait appel devant la Cour d’appel de Kayes.

La Cour d’Appel de Kayes condamne la SOMILO-SA à 90 millions de FCFA

A Kayes, après les débats, les juges confirment la décision du tribunal de Keniéba. Mais révise le montant à la baisse. Ainsi, la Cours d’appel condamne la SOMILO à payer à Alou Diallo, la somme de 90 millions de FCFA. Et pourtant, les huissiers avaient déjà procédé à la saisie provisoire des biens de la mine avec toutes les difficultés. La SOMILO ayant demandé un délai de grâce, Alou Diallo attend très vite la décision de la cours pour procéder à la vente des biens afin de rentrer en possession de ses sous.

Aujourd’hui par les agissements de la SOMILO, Dial- BTP qui était une entreprise pourvoyeuse d’emploi, a du plomb dans les ailles. De 45 employés, elle n’a pu conserver que 10 employés par la faute de la SOMILO et de ses cadres déloyaux. Dans cette affaire, une chose est claire et nette que la SOMILO à une licence pour extraire de l’or et non faire du business, de surcroit ni plus ni moins défier les lois de la République. Elle a joué avec la justice et elle a perdu. Affaire à suivre.

Lamine Kané

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.