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Réactions de la classe politique après la nomination de Moussa Mara : ‘’ Ce n’est pas Oumar Tatam Ly qui a échoué mais le président IBK’’

jeudi 10 avril 2014, par Assane Koné

Amadou Koïta, président du Parti Socialiste Yéelen Coura

‘’ Le chef du gouvernement est un chef de parti qui n’a pas une assise politique’’

Le premier ministre Moussa Mara vient à un moment difficile car le peuple aspire au changement, à la sécurité, à la paix et à la réconciliation nationale. Le gouvernement doit s’atteler à gérer la situation de Kidal et de soulager la souffrance du peuple malien. Le chef du gouvernement est un chef de parti qui n’a pas une assise politique. Il doit réunir l’expertise politique pour créer une cohésion autour de lui. Mais nous craignons que les raisons qui ont fait partir son prédécesseur ne le touchent aussi. Il a du pain sur la planche. Nous espérons qu’il relève le défi car le chemin est plein d’embuche. Ça ne sera pas facile. Il doit mettre en première position l’intérêt général du pays et non les intérêts partisans. Nous espérons que le gouvernement ne sera pas pléthorique et familiarisé mais un gouvernement au service du Mali et des maliens. Nous souhaitons que le gouvernement n’attende pas six mois pour faire sa déclaration de politique générale.

Professeur Rokia Sanogo du parti Sadi

« Une concertation était nécessaire avant de nommer un premier ministre à la va vite ».

Le président de la République est libre de choisir qui il veut comme premier ministre. Moi je crois bien qu’il était nécessaire de faire une concertation avant de nommer un premier ministre à la va vite. On n’a rien contre la personne de Moussa Mara et on ne doute pas de ses compétences. S’il s’entoure des hommes chevronnés et qui mettent l’intérêt du Mali au-dessus des intérêts partisans, il pourra réussir.

Djiguiba Keïta alias PPR, secrétaire général du Parena

‘’ Ce n’est pas Oumar Tatam Ly qui a échoué mais le président’’

Ce n’est pas le premier ministre qui détient les choses en main, mais c’est le président de la République. Donc pour nous ce n’est pas Oumar Tatam Ly qui a échoué mais c’est le président qui a échoué. Nous allons réagir après la formation du gouvernement.

Mody N’Diaye, président du groupe parlementaire URD

‘’ On a beau aimer l’homme ça ne passe pas’’

La fonction du premier ministre est une fonction politique. Il est bon de voir l’équipe pour pouvoir réagir. Le problème est de mettre en marche l’action gouvernementale. Le premier ministre Moussa Mara vient d’un parti qui n’existe même pas avec un seul député. On a beau aimer l’homme ça ne passe pas. En politique ce n’est pas correct qu’un premier ministre ne soit pas du parti majoritaire. Comment le premier ministre n’est-il pas issu du parti majoritaire avec ses 70 députés, dans ses rangs ? C’est contre-nature. Ça veut dire que la majorité ne représente rien et c’est déplorable. Comme eux même, ils sont en train de se tirer dessus. Le communiquer du Rpm en tant que telle est une déclaration de guerre qui ne décrit même pas une simple félicitation. « … prend acte… », c’est ce qui ressort du communiqué.

Ousmane Ben Fana Traoré, président du Parti Citoyen pour le Renouveau (PCR)

‘’ Le gouvernement de combat doit être bâti autour des regroupements politiques… ’’

Moussa Mara possède les armes nécessaires pour redresser le bateau Mali. Il faisait partie du regroupement des jeunes candidats qui ont rejoint le candidat du RPM au second tour. Le choix porté en la personne de Moussa Mara prouve que le président tient à ses promesses. Il avait dit lors des campagnes présidentielles qu’il constituera un gouvernement autour des jeunes. Confier le gouvernail de ce gouvernement à un jeune est une suite logique. Le gouvernement de combat que Moussa Mara doit instaurer doit être autour des regroupements politiques qui ont aidé le président à escalader la colline du pouvoir, ça réussite viendra de là.

Housseyni Amion Guindo, président de la CODEM

« Ses chances de réussite dépendront de sa capacité à stabiliser la classe politique  »

Je suis convaincu qu’il ne réussira pas seul. Aujourd’hui la priorité est de stabiliser la situation politique pour faire face aux grands défis qui attendent le pays. Tant que la situation politique n’est pas stabilisée, tous nos efforts seront vains. Donc c’est seulement un pays uni et une classe politique unie qui pourront faire face aux défis. Les chances de réussite du premier ministre, Moussa Mara, est de parvenir à stabiliser la classe politique, surtout la majorité. C’est vraiment important. Sa chance de réussite se fera à travers ça. Et c’est surement pour cela que le président de la république l’a pris parce qu’au moins lui, contrairement à l’ex premier ministre Omar Tatam Ly, il est politique. Au niveau de la CODEM, on s’est dit que c’est au fait que nous allons juger le nouveau premier ministre. Pour l’instant sa nomination consacre le rajeunissement du leadership au Mali, que nous avons toujours prôné. Mais nous aurons notre lecture de la direction qu’ils veulent prendre à travers de ce qui va être fait. Et c’est après ça qu’on compte apprécier.

Mamadou Diarassouba, député du RPM et premier questeur de l’Assemblée Nationale

« Les chances de réussite de Moussa Mara dépendront de son comportement  »

Moussa Mara est notre choix. Ses chances de réussite dépendront de son comportement. Tout dépendra de lui-même. Nous l’avons nommé à ce poste. S’il suit les orientations, la ligne et la feuille de route du président et, aujourd’hui, les orientations des députés, il va réussir sans problème.

Gaoussou Coulibaly : secrétaire général de l’Union Soudanaise du Rassemblement Démocratique Africain (U. S. R. D. A).

«  A la tête de la mairie de la commune IV du district de Bamako, Mara a montré ses limites »
La nomination de Moussa Mara à la primature fait l’objet de débat, et il ne faut pas que les gens tombent dans l’amalgame. Après une analyse sur le sujet, le président IBK dans sa recherche de solution pour sa politique générale est libre de choisir qui il veut pour faire bouger le Mali. Je pense que la nomination de Moussa Mara est intervenue dans ce cadre. Peu importe que ce dernier ne soit pas dans la mouvance présidentielle ou bien qu’IBK soit en divorce avec son parti (RPM) ce n’est pas ça qui compte. C’est le bilan qui compte. Par rapport à sa gestion des affaires publiques au moment où il était à la tête de la mairie de la commune IV du district de Bamako, Mara a montré ses limites. Notamment concernant le problème du dépôt d’ordure de Lafiabougou, la cuisante mésaventure de sa formation en commune IV lors des élections législatives de 2013, une commune réputée être le fief du parti. En un mot, Moussa Mara n’a pas posé des actions concrètes en commune IV.

Propos recueillis par :
Aguibou Sogodogo
Moussa Samba Diallo
Madiassa Kaba Diakité
Boubacar Sidiki TRAORE
(LE REPUBLICAIN)

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