Santé > Gestion de l’hygiène menstruelle en milieu scolaire : AMASBIF et Water Aid font cause commune

Gestion de l’hygiène menstruelle en milieu scolaire : AMASBIF et Water Aid font cause commune

vendredi 26 mai 2017, par Assane Koné

Depuis 2014, le monde célèbre le 28 mai comme la journée internationale de l’hygiène menstruelle. En prélude à cette journée, l’ONG Water Aid et l’Amasbif ont organisé un atelier d’initiation de la journée sur la confection des serviettes réutilisables avec des matériaux locaux. L’objectif était, non seulement de renforcer la sensibilisation, mais aussi d’interpeller et d’attirer l’attention des décideurs de l’éducation sur l’importance de l’hygiène menstruelle à l’école.

La cérémonie d’ouverture des travaux de cette journée s’est déroulée le jeudi 25 mai 2017 au groupe scolaire de Sogoniko en présence de la présidente de l’ONG Amasbif, Mme Barry Aminata Touré, du directeur programme et plaidoyer de WaterAid, Alassane Maiga et Alpha Mahamane Touré, Directeur du Centre d’animation pédagogique (DCAP) de Sogoniko. Etaient également présents à cette rencontre, le 3e adjoint au maire de la commune VI du district de Bamako, la représentante du Ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille et plusieurs acteurs de l’éducation nationale.

En effet, la 2e édition de la célébration de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle est organisée par Water Aid et son partenaire Amasbif. Cette année, le thème retenu est : « l’éducation sur la menstruation change tout ! », un thème placé sous le signe de l’accès à l’école à des produits sanitaires de protection, à faible coût pour les filles comme des serviettes hygiéniques réutilisables réalisées à base de matériaux locaux faibles et adaptés.

A travers, cette journée l’ONG britannique WaterAid et ses partenaires veulent attirer l’attention des décideurs, des parents d’élèves et l’opinion nationale et internationale sur l’hygiène menstruelle. La Journée veut aussi briser le silence autour de ce sujet longtemps considéré comme sacrilège dans notre société.

Pendant la période de menstruation, les filles sont confrontées, non seulement à des problèmes d’informations et d’éducation sur la gestion de l’hygiène menstruelle, mais aussi surtout à des difficultés d’accès à des toilettes adaptées. Ces difficultés peuvent souvent exposer des filles à des infections génitales et à l’absentéisme à l’école.

C’est fort de ce constat que Water Aid et Amasbif se sont données la main en optant pour un meilleur accès en milieu scolaire à des produits sanitaires de protection à faible coût pour les filles. Des produits composés de serviettes hygiéniques réutilisables réalisées à base de matériaux locaux fiables et adaptés.

Pour cela, un atelier sur la confection des serviettes hygiéniques à base des matériels locaux a été initié à l’intention des filles et enseignantes des écoles primaires publiques de Doumanzana, Kati-KOKO, Sébénicoro et Sogoniko.

Dans son mot de bienvenu, Mme Dougnon Delphine Dougnon, 3e adjoint au maire de la commune VI du district de Bamako dira que l’amélioration du cadre de vie des populations de sa commune a toujours été pour les autorités municipales une priorité dans l’élaboration des plans de développement.

Ainsi, elle dira que sa commune s’engage aux cotés des parents et filles pour l’atteinte des objectifs visés et une prise en charge de l’hygiène menstruelle en milieu scolaire.

« Briser la loi du silence autour de la menstruation… »

Mme Barry Aminata Touré, Présidente de l’ONG Amasbif, a rappelé que l’idée de la célébration de cette journée est venue dans foulée d’un constat fait dans de nombreuses sociétés dans lesquelles les débats sur les menstruations constituent un tabou. Et cela à cause des attitudes et croyances culturelles négatives qui leur sont associées. « Cette journée vise à briser la loi du silence autour de la menstruation par le renforcement des capacités des acteurs de l’école pour une meilleure gestion de l’hygiène menstruelle à l’école. Elle permet également de renforcer la sensibilisation mais aussi d’interpeller et d’attirer l’attention des décideurs de l’éducation sur l’importance de l’hygiène menstruelle à l’école », a déclaré la présidente de l’ONG Amasbif.

Elle a souligné que les rapports de recherche de l’Unicef ont révélé que 66% des filles en Afrique ne disposent pas d’une bonne information sur la menstruation avant d’être confrontées à leurs premières règles ce qui rend négative et parfois traumatisante. Aussi sur le continent africain, poursuit Mme Barry, une fille en âge de scolarisation sur dix s’absente régulièrement de l’école pendant ses règles.

Mieux, elle ajoutera que « la dotation des latrines scolaires d’eau, des toilettes séparées entre filles et garçons, des poubelles hygiéniques, une infirmerie scolaire, des modules d’éducation sur la gestion de l’hygiène menstruelle dans le circula scolaire entre autres contribueront à augmenter la fréquentation scolaire des filles, de leur participation et de leur maintien à l’école, même pendant leurs règles ».

Pour cela, elle a invité les acteurs de l’éducation, de la santé, de l’hygiène, de l’assainissement et de l’accès à l’eau, à s’investir davantage afin que les filles soient en bonne santé pour étudier. Et cela pour une égalité de chance et un développement harmonieux de notre pays.

« 800 millions de Femmes sont confrontées à la gestion de leurs menstrues »

Alassane Maiga, Directeur du programme Water AID a plaidé pour une amélioration de l’accès des femmes et des filles à des toilettes sûres et adaptées. « Nous célébrons cette journée au moment où dans le monde, 800 millions de Femmes sont confrontées à la gestion de leurs menstrues. Cette période chez les femmes est synonyme de honte et souvent de discrimination », a-t-il révélé.

« Nous ne devons plus perdre du temps pour faire face au défi lié à la gestion de l’hygiène menstruelle en générale et plus particulièrement en milieu scolaire. Les problèmes liés à la gestion de l’hygiène menstruelle à l’école sont préjudiciables pour les filles », a-t-il déploré.

Faut-il noter que des kits composés de serviettes hygiéniques, de poubelles, des savons, d’eau de javelle, paracétamol, ibuprofène ont été remis aux écoles : Sébé2, Doumanzana, Kati-Koko et Sogoniko. Quant au concours de gestion de l’hygiène Menstruelle (GHM), le groupe scolaire de Kati-Koko a remporté le 1er prix.

Moussa Mallé SISSOKO


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