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Importation frauduleuse de la chair de volaille au Mali : Quelle conséquence sur l’économie et sur la santé ?

vendredi 24 mars 2017, par Assane Koné

Après la conférence de presse tenue le 14 mars 2017, les responsables des coopératives des aviculteurs du Mali, se sont réunis à leur siège à Hamdallaye ACI, le mercredi 22 mars 2017, pour informer d’avantage la population malienne en particulier les vendeurs ainsi que les distributeurs de la chair de volaille sur les dangers liés à l’importation frauduleuse de la chair de volaille qui a des conséquences néfastes sur l’économie et sur la santé.

Cette réunion a enregistré la présence du président de la CAMA, Cheicknè Labas Haidara, Dramane SERME, vétérinaire à la retraite, Dramane Traoré président des aviculteurs, Mamadou LY, membre de ANAM, Abdoulaye Koné, président et les autres membres de la coopérative.

Le Président de la CAMA, Cheicknè Labas Haidara, a rappelé que le Mali est un pays de production agro-sylvo-pastorale par excellence. Pratiqué par au moins 80% de la population rurale, l’élevage occupe une place de choix dans l’économie du Mali. Cet élevage dira M Haidara, constitue pour les communautés rurales, une source alimentaire et de revenu. Sa contribution au PIB global a été de 10% et a constitué le troisième produit d’exportation du pays, après l’or et le Coton (Mali 2004).

« Au Mali, comme dans la plupart des pays en développement de l’Afrique subsaharienne, les ressources en protéines animales de qualité restent encore insuffisantes, et constituent de ce fait un obstacle à la lutte contre la malnutrition malgré l’évolution des productions animales. Cependant, les espèces à cycle court, par exemple l’élevage des volailles reste un véritable moyen pour corriger cette insuffisance en protéines de qualité », a expliqué le président de la CAMA.

Avec un cheptel estimé à 38 587 450 sujets en 2015 (DNPIA, 2016), a noté Labas Haidara, la production de la viande a été estimée à 5 658, 215 tonnes. Il ajoutera ensuite que l’aviculture moderne est en pleine essor grâce aux efforts des professionnels dans la maitrise de la conduite de l’élevage, des pathologies et de l’alimentation.

Malgré ces efforts selon lui, cette progression de l’aviculture moderne fait face à une contrainte majeure qui est l’importation frauduleuse de la viande de volaille. Ces importations frauduleuses de la viande de volaille a ajouté M. Haidara, qu’en plus d’être un problème d’ordre économique, est surtout un problème de santé publique. Avant de citer les secteurs qui sont menacés par l’importation frauduleuse de la chair de volaille : les femmes avicoles, fabriquant d’aliments, accouveurs, importateurs, le consommateur.

Parlant des pertes Sur le plan économique, le président de la CAMA a donné des chiffres : Une perte mensuelle de 1 007 075 000 FCFA par mois. D’où une perte annuelle pour l’Etat et les aviculteurs de 12 084 900 000 FCFA.

L’importation massive de la viande fraiche, au-delà des risques sanitaires, engendre une concurrence déloyale aux producteurs locaux surtout et risque d’annihiler les efforts en cours pour moderniser la filière avicole, voire briser l’élan amorcé au niveau des capacités régionales et surtout dans le District de Bamako où l’aviculture est en plein essor. « Cela est contraire aux initiatives du MEP pour bouter les productions animales à travers la subvention 30% des intrants d’élevage accordée par l’état », a-t-il indiqué.

Nous demandons au gouvernement de ne pas reculer face aux bandits qui veulent détruire l’industrie malienne. « Encore une fois nous comptons sur la bonne foi du ministre de l’élevage et de la pêche », a-t-il déclaré.

Dramane SEREME, vétérinaire à la retraite, nous a fait savoir qu’au Mali la loi interdit formellement l’importation de la chair de volaille. « Les importateurs de la chair de volaille n’ont pas d’autorisation et ne pourront pas en avoir » a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que les origines et la qualité sanitaire des viandes importées restent douteuses. Sur le plan sanitaire, selon Dramane SEREME, l’importation de la chair de volaille engendre des maladies comme : la grippe aviaire et la Zoonose, laquelle le Mali est le seul pays épargné dans la sous région. Il ajoutera ensuite que ce sont des maladies, une fois introduites dans un pays, elles tuent non seulement les volailles, mais aussi les humains. Car il n’existe aucun médicament contre ces maladies.

Bintou COULIBALY


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