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La protection du Patrimoine culturel : Les Enjeux et défis liés en zone de conflit au centre des débats

vendredi 17 mars 2017, par Assane Koné

Le centre de conférence de Maeva Palace de Bamako, a abrité le mardi 14 mars 2017, la conférence internationale sur les enjeux et défis liés à la protection du patrimoine culturel en zone de conflit. Cette rencontre a été présidée par Mme le ministre de la culture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo, en présence d’une centaine de participants d’une quinzaine de pays, composés d’experts nationaux et internationaux, des représentants des communautés locales, la société civile, les représentants des partenaires techniques et financiers du programme et les représentants de la presse nationale et internationale.

Le Mali possède un des patrimoines culturels les plus remarquables de l’Afrique Sub-saharienne, ce patrimoine qui représente un fort potentiel pour le développement durable du pays a malheureusement été fortement ébranlé par la crise que le pays vient de connaitre.

Représentant du sous-directeur général de l’UNESCO pour la culture, Lazare ELOUNDOU OSSOMO, a introduit ses propos en définissant le patrimoine culturel, comme gage d’union, de cohésion sociale, et de paix depuis des siècles.

Selon lui le patrimoine reflète notre vie, notre histoire, un trait d’union entre le passé, le présent et le future et constitue l’élément de liaison le plus important dans notre identité culturelle.

Les destructions causées à ce patrimoine, les dégradations subies, faux entretiens réguliers, selon lui ont porté atteinte à cette préservation de l’histoire, cela a provoqué de troubles moraux, caractérisés par la peur et même l’humiliation et le traumatisme, voir le d’espoir.

La mobilisation de l’UNESCO et de tous ses partenaires, qui a permis un financement de plus de 3 milliards de dollars et une coopération sans précédent, selon lui a été développée par le gouvernement du Mali, le système des Nations Unis, la MINUSMA et même la cour pénal international.

« La culture est un élément de réponse approprié aux défis de restauration d’une paix durable », a déclaré Fatouma Séide, représentante du coordinateur résident du système des Nations Unies au Mali.

Le conseil de sécurité des Nations Unies dira Mme Seid, a pris la mesure de ces défis en adoptant en avril 2013, la résolution 2100, dans laquelle il inclut, l’appui à la sauvegarde du patrimoine culturel dans le mandat de la MINUSMA.

L’Assemblée générale des Nations Unies lors de sa 68e session en 2013, nous a fait savoir Mme Fatouma, a reconnu la contribution de la culture en tant qu’instrument d’habilitation et vecteur d’un développement, notamment sur les plans économique, social et environnemental. Avant de rappeler que le Mali a été choisi par le groupe de développement des Nations Unies pour organiser des consultations nationales, dont l’objectif est de bâtir un argumentaire convainquant sur la meilleure manière d’intégrer la culture dans l’agenda 2013 pour le développement durable.

Pour sa part Allain Holleville, l’ambassadeur de l’Union Européenne au Mali, a rappelé que chaque jours dans les zones de conflit, le patrimoine culturel est en danger, sa destruction peut paraître un enjeu de second rang, au vu des souffrances endurées par les populations touchées par ces conflits. Il a ensuite annoncé que l’Union Européenne souhaite poursuivre et amplifier sa collaboration avec l’UNESCO dans le cadre de la nouvelle phase, la phase deux du projet en cours. A ce titre l’UE a décidé d’accorder une aide nen sus de ses contributions antérieures s’élevant à 450 millions de FCFA.

Béatrice Meyer, directrice résidente de la coopération Suisse au Mali, a rappelé que la Suisse était l’une des premières coopérations internationales à répondre aux besoins des communautés affectées par le conflit au nord du Mali. C’est ainsi que la contribution de la Suisse au programme de réhabilitation du patrimoine culturel et de sauvegarde des manuscrits anciens du Mali s’élève à un montant d’environ 646 millions de F CFA. Elle a ensuite souligné qu’un des éléments-clé de la réussite du programme était surement la gestion inclusive des activités mettant le savoir local au centre, tout en comptant sur un appui d’experts internationaux. Avant de juger que c’est l’occasion d’attirer l’attention de différentes autorités sur les graves menaces qui continuent à peser sur le patrimoine culturel du Mali.

« Toucher à la culture, c’est toucher à l’âme du monde. En le comprenant, nous avons fait le pari de permettre aux générations futures du Mali et d’ailleurs de toujours faire le voyage vers soi que seule la culture permet » a souligné le ministre de la culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo.

Nonobstant les péripéties, qui ont perturbé l’agencement souhaité de ce programme, avec la détermination de l’UNESCO, du Gouvernement du Mali et de l’ensemble des partenaires, dira Mme Diallo, ce projet est en passe de devenir un cas d’écoles dans le monde et dans le contexte de la reconstruction des sites et monuments détruits dans le cadre d’une guerre. En effet, le défi de la reconstruction et de la réhabilitation a été tenu en moins de quarante huit (48) mois et à mobiliser l’ensemble de la communauté internationale ; laquelle mobilisation se traduira par le mandat historique de la MINUSMA, qui, pour la première fois dans une résolution du Conseil de Sécurité, incluait la protection des sites culturels et historiques dans le mandat d’une opération de maintien de la paix.

Le seul gage de rédevabilité du Mali dira Mme le ministre, était de tout mettre en œuvre pour que l’appui reçu soit effectivement destiné aux travaux de reconstruction des mausolées, de conservation et de valorisation des manuscrits. Au delà, le Mali, à travers cet exercice international, à l’image de la récente rencontre sur le patrimoine en péril, tenue à Abu Dhabi, tient à rendre au monde son assistance par un partage volontiers d’expérience.

Elle a conclu ses propos en remerciant tous les partenaires du Mali qui depuis 2013 se mobilisent pour que Tombouctou et l’ensemble des sites du patrimoine du Nord du Mali conservent leur Valeur Universelle.

Bintou COULIBALY (stagiaire)


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