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GOUVERNEMENT : Ces ministres profitent de IBK pour vendre le patrimoine national

lundi 28 novembre 2016, par Assane Koné

Si certains ministres ont été appelés dans le gouvernement en raison de leur compétence, intégrité morale et intellectuelle afin de trouver des solutions aux multiples défis auxquels le peuple malien est confronté depuis l’arrivée au pouvoir des « démocrates », aujourd’hui, c’est la déception à tous les niveaux. Il a suffi quelques mois de gestion pour que les Maliens découvrent leur visage hideux de destructeur et de bradeur du bien commun au profit de leur enrichissement personnel et des puissances étrangères. Parmi ces ministres figurent en bonne place le Premier ministre, les ministres des Affaires foncières et des Domaines de l’Etat, de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

Modibo Keïta, Premier ministre

La nomination de M. Keïta a été diversement appréciée par l’opinion publique malienne. Si les uns ont trouvé que le président IBK a fait un meilleur choix en appelant son Haut Représentant du chef de l’Etat à la primature, les autres ont décrié cette nomination.

Pour eux, l’homme n’a rien à prouver encore sur la scène politique pour avoir été le dernier Premier ministre du président Alpha Oumar Konaré en 2002 et plusieurs fois ministre du parti unique sous le régime du général Moussa Traoré. Ils supposent qu’il a tout donné à la nation.

Aujourd’hui, l’histoire donne raison à cette tendance qui n’attendait rien de lui. Non seulement, il n’a rien apporté comme changement dans la conduite des affaires du pays, pis, il va à l’encontre des intérêts du pays et ne contrôle rien dans l’équipe gouvernementale. Les ministres de son gouvernement prennent des décisions sans se référer aux textes fondamentaux de la République.

Quant à lui, il s’est illustré ces derniers jours par un acte apatride. Il a pris une décision attribuant l’ex- bâtiment central du ministère de la Communication à une structure de la CEDEAO. Cela prouve que le Premier ministre Modibo Keïta est prêt à vendre le Mali à des étrangers.

Le bâtiment dont il est question est un patrimoine national que tout bon citoyen malien doit chercher à protéger pour la simple raison qu’il abritait la gendarmerie coloniale et après l’indépendance il a de tout temps logé les ministères de la Communication de l’indépendance au déménagement des ministères à la Cité administrative.

Mohamed Ali Bathily, ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières

Nommé ministre de la Justice, des Droits de l’homme et Garde des sceaux dans le premier gouvernement d’IBK, formé en septembre 2013 et dirigé par Oumar Tatam Ly, l’homme symbolisait le changement que le nouveau président entendait souffler à la marche du Mali pour répondre à une des exigences du peuple malien. D’une part, il est de la famille judiciaire. Il a été magistrat avant d’intégrer le barreau malien.

Son arrivée en 2013 à ce département stratégique avait suscité beaucoup d’espoir chez nombre de nos compatriotes qui considèrent à tort ou raison la justice de notre pays comme une justice aux ordres des tenants du pouvoir et de ceux qui ont de l’argent.

Malheureusement, l’homme s’est plutôt embourbé dans des querelles de clocher avec ses collèges qui ont fini par lier ses mains et pieds. Piètre passage à ce ministère.

Reconduit dans le gouvernement de Moussa Mara, il hérite du ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, un autre département stratégique pour qui connait l’ampleur du problème foncier au Mali. Là encore, le peuple comptait sur lui, même si son bilan à la justice n’a pas été à hauteur de souhait.

Ici, seul haut fait d’armes : la démolition de vingt deux (22) maisons à Souleymanebougou en 2015. On pourrait qualifier cette démolition, deux poids deux mesures dans la mesure où les maisons appartenant aux proches du régime et à des lobbies ont été épargnées.

Ceux qui ont morcelé et vendu le domaine public, c’est dire que les agents de l’Etat ne sont pas encore inquiétés et ils continuent leur sale besogne sous le nez et la barbe de Me Bathily, appelé au gouvernement pour mettre fin à l’hémorragie foncière qui menace dangereusement la cohésion sociale dans notre pays.

Pire, le ministre Mohamed Ali Bathily est devenu un opérateur économique au sein du gouvernement. Au lieu de s’attaquer au vrai problème du foncier, il est en train de vendre aux enchères les bâtiments administratifs aux membres de « Ma Famille d’abord » et des présidents des institutions de la République.

Les vingt-neuf (29) bâtiments, dont nous avons publié la liste dans une de nos parutions, ont été cédés au motif qu’ils sont dans le marché. Il n’en est rien. Ils ont été vendus aux proches du régime sous couvert du fils d’un des opérateurs économiques, le plus connu de la place pour qu’ils rattrapent leur retard sur les femmes et les hommes des régimes Alpha Oumar Konaré et ATT dans la « mangecratie ».

Comment comprendre qu’on vende les immeubles dans lesquels étaient logés les services de l’Etat et les envoyer dans les bâtiments baillés à coût de millions de nos francs.

Tenez ! Le ministre Bathily a vendu le bâtiment de l’ex-COCAC qui abritait la direction nationale du concours de la fonction publique. Aujourd’hui, cette direction est dans un bâtiment privé à l’ACI. Combien coûte la location de ce bâtiment ? A qui appartient le bâtiment ? Me Bathily est en mesure de répondre à ces questions qui taraudent l’esprit des Maliens qui le considéraient comme un patriote.

Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, ministre de la Culture

Son arrivée au gouvernement a été saluée par une frange de la population comme un clin d’œil à la gent féminine. Mais dans la pratique, Mme N’Diaye Ramatoulage Diallo s’est plutôt montrée encline à l’argent facile qu’au travail.

Depuis sa prise de fonction, la culture malienne est à l’agonie. Les productions, qu’elles soient artistiques, culturelles et cinématographiques, sont aux arrêts au profit des manifestations culturelles qu’elle préside et sont des occasions lui permettant d’exhiber fièrement sa tenue comme les Maliennes savent le faire devant les projecteurs des caméras.

La préservation de notre culture est le dernier souci de celle qui a en charge la gestion de notre patrimoine national. Les sites culturels et historiques dont notre pays regorge, sont morcelés et vendus malgré la détermination de la population à sauvegarder un pan de son histoire.

Dans la même foulée, on assiste, malheureusement, au pillage de nos sites historiques sans une réelle volonté du département de les protéger face à des gens qui ont fait de l’argent facile leur religion.

Malheureusement, elle est de ce côté. Tous les chefs de service de son ministère dont le budget est conséquent sont sous pression. L’ancienne directrice de la pyramide du Souvenir ne dira pas le contraire. Cette bonne dame a été relevée pour la simple raison qu’elle ne voyait pas régulièrement son ministre. Son tort : elle ne donnait pas de dessous de table au ministre.

Mme Assétou Founè Samaké Migan, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique

Connue pour sa rigueur et son sérieux au travail, Mme le ministre risque de laisser fouler au pied ces valeurs qui ont longtemps jalonné son parcours. Sa décision de faire déménager l’Ecole normale supérieure (Ensup) dans l’immeuble Tomota à Hamadallaye lui vaut aujourd’hui des ennuis.

Le paradoxe dans cette affaire est que Mme Assétou Founé Samaké, ministre de l’Enseignement supérieur a pris sur elle l’initiative d’une telle décision sans la matérialiser par un écrit. Elle a donné des instructions verbales au directeur de l’Ensup comme si dans l’administration on fait fi des courriers. Et aujourd’hui, aucun partenaire de l’Ensup ne peut dire quelle est l’intention réelle de Mme le ministre.

C’est la surprise partout. Le Conseil d’administration de l’Ensup n’en sait rien.
Voilà comment marche notre administration. Chacun fait à sa tête dans le seul souci de pouvoir bénéficier des retombées financières de sa pratique mafieuse aux dépens des intérêts fondamentaux du peuple malien qui continue de blanchir sous le harnais.

L’administration générale du Mali est à l’image du grand marché de Bamako où tout se marchande et se vend. Il n’est un secret pour personne que les services sont monnayés, les biens de l’Etat sont détournés.

Les ministres et autres grands commis de l’Etat, à qui on a confié la bonne marche de cette administration pour le grand bonheur du citoyen lambda, sont les premiers à marcher sur les textes pour se faire les poches.

Il est temps pour IBK de revoir sa copie en faisant appel à ceux qui ont à cœur le Mali et qui travaillent pour le bonheur des Maliens. Sinon, le réveil sera brutal un jour.

Safounè KOUMBA
L’INTER DE BAMAKO


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