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POLITIQUE : L’opposition rejette le projet loi électorale et demande la tenue des concertations nationales

lundi 5 septembre 2016, par Assane Koné

Les partis politiques de l’opposition malienne ont aminé, Samedi 3 septembre 2016 à la Maison de la Presse, une conférence de presse. Au cours de cette rencontre, les conférenciers ont vivement décrié le nouveau projet de loi électorale. Avant d’inviter le gouvernement malien à réunir les conditions d’un bon déroulement des élections globales au niveau national. Par ailleurs, ils ont jugé urgent et impérieux de tenir tous ensemble les concertations nationales pour sauver notre MALI. Cette rencontre a enregistré la présence du chef de file de l’opposition non moins président de l’URD, Honorable Soumaila Cissé, Modibo Sidibé président de FARE AN KA WULI. Etaient également présent M. Mamadou Sidibé, président du PVRM-Fasoko, M. Sadou H Diallo, président du PDES et plusieurs cadres des partis de l’opposition.

Dans une déclaration commune, M. Modibo Sidibé a rejeté totalement le parrainage proposé des élus et le montant exorbitant du cautionnement pour les candidats à l’élection présidentielle, traitant les dispositions de ces articles d’antidémocratiques, de discriminatoires et d’exclusion.

« Ce projet de loi est porteur de germes préjudiciables à la démocratie de notre pays. S’il est voté en l’état, ses méfaits exposeraient le pays à beaucoup d’incertitudes », a dénoncé le président des FARE AN KA WULI, Modibo Sidibé.

Avant d’ajouter aux noms des partis politiques de l’opposition que « le projet ne prend pas en compte les conclusions du comité de relecture de la loi électorale. Pire, il constitue un recul par rapport à l’ancienne loi. il introduit des dispositions nouvelles, sources de conflit et pose de sérieux problèmes d’interprétation », a-t-il dit l’orateur du jour.

Le projet de loi prévoit de faire passer la caution pour l’élection présidentielle à 35 millions de FCFA pendant que celle-ci était à 10 millions en 2013. De plus, le nouveau texte exige le parrainage de chaque candidat à cette élection par 15 députés ainsi que 5 conseillers nationaux. Lors des dernières élections, ce quota était limité à 10 députés.

C’est pourquoi, il a indiqué que « les partis de l’oppositions trouvent que cela peut non seulement poser des problèmes au niveau des entités régionales dotées de pouvoirs exorbitants, en conférant une légitimité plus forte pouvant déboucher sur le régionalisme, voire plus, mais il peut aussi accentuer le communautarisme, source de possible partition du pays, dans un pays où l’intégrité territoriale est fortement remise en cause. »

Pour ce qui est de la tenue des élections des conseillers des collectivités territoriales à des dates différentes dans une ou plusieurs régions, l’opposition n’approuve guère ce genre d’élection, qui entraine des conseils à mandats différents dans un même pays et fait planer le risque de partition du Mali. Pour elle, l’Etat devra réunir les conditions de bon déroulement des élections globales au niveau national.

S’agissant du mode de répartition des membres de la CENI entre les partis de la majorité et de l’opposition basée sur le nombre de députés à l’Assemblée Nationale, l’opposition s’oppose et met en cause la crédibilité même de la CENI qui est une structure de contrôle et de supervision des élections. A en croire M. Sidibé « On ne saurait être juge et partie. Majorité et Opposition doivent avoir le même nombre de sièges afin de garantir des élections transparentes, crédibles et acceptables par tous », a-t-il plaidé.

Par contre, l’opposition a approuvé les dispositions relatives à la prise en charge de la loi sur le genre pour le rôle prédominant des femmes dans l’avènement de notre démocratie, et du fait qu’elles représentent plus de 50% de notre population.

Par ailleurs, l’ancien premier ministre ne voit pas la nécessité de convoquer le collège électoral pour le 20 novembre 2016 en vue des élections communales. Car, selon lui, « les conditions qui ont prévalu aux précédents reports sont toujours d’actualité, voire elles se sont même accentuées ».

Nécessaires concertations nationales

Conscient que le chemin de la réconciliation passe par l’organisation de concertations nationales, l’’opposition dira que « cette réconciliation aboutissant sur une paix réelle et durable ne serait possible sans l’organisation des concertations nationales. Pour conjurer le chaos et l’anarchie, il est indispensable et urgent de réunir les forces vives du pays en concertations nationales », a-t-elle soutenu.

Lors de ces concertations nationales « un mécanisme électoral consensuel, fiable, transparent et crédible permettant la libre expression de la volonté du peuple sera mis en chantier. Au cours de ces concertations nationales, des réflexions sur de nouvelles orientations constitutionnelles pourront être proposées, ce qui pourrait nous amener après à une révision constitutionnelle plus aboutie et plus légitime » a prôné le conférencier dans ses propos liminaires.

A l’occasion du troisième anniversaire de l’arrivée au pouvoir de l’actuel Président de la République, l’opposition a dressé, selon elle, le tableau sombre que présente le Mali à la veille du 3e anniversaire de l’installation d’IBK au pouvoir.

« Trois ans qui se ressemblent en déconfiture, si ce n’est en concurrence dans le pire, trois ans où des scandales succèdent à des scandales, trois ans de mauvaises décisions, trois ans de mauvaises nominations, trois ans de tâtonnement, trois ans de manque de vision et de fuite en avant », s’est-t-elle désolée.

Pour sa part, le chef de fil de l’opposition, Honorable Soumaila Cissé a démenti la rumeur faisant état du versement sur son compte de 500 millions de FCFA par an en tant que chef de fille de l’opposition.

Moussa Mallé SISSOKO


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