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Après l’affrontement entre les forces de...

jeudi 18 août 2016, par Assane Koné

Après l’affrontement entre les forces de l’ordre et les admirateurs de Ras Bath devant le Tribunal de grande instance de la commune IV, le 17 août 2016, et selon certains témoignages qui auraient fait 2 morts et de nombreux blessés, le Procureur général près la cour d’Appel de Bamako, M. Malamine Coulibaly a décidé de se prononcer sur l’affaire dite « Ras Bath ». C’était lors d’un entretien qu’il a bien voulu accorder à notre confrère de l’ORTM, Makanfing Konaté.

Le Procureur général près de cour d’appel de Bamako « j’ai décidé, le 15 août 2016, d’ouvrir une enquête contre M. Mohamed Youssouf Bathily. Enquête que j’ai confiée au Service d’investigation judiciaire de la gendarmerie du Camp1. Dès que ce service va finir l’enquête le dossier sera transmis à un procureur qui va poursuivre et orienter le procès-verbal pour qu’on sache de quoi s’agit-il. Depuis quelques temps l’on a remarqué M. Bathily s’adonne à des déclarations qui offensent la pudeur et qui heurtent le sentiment national. Des particuliers en sont témoins sans avoir cherché à l’être. Ses faits et comportements sont prévus et réprimés par le code pénal. Nous avons décidé d’arrêter l’hémorragie parce que cela ne peux pas continuer et nous avons ouvert une enquête qui a abouti à sa garde-vue. Le délai de garde-vue sera scrupuleusement respecté, naturellement s’il ya lieu de le prolonger on le fera. Le parquet n’hésitera pas et prendra toutes ses responsabilités dans cette affaire comme dans toutes autres affaires.

M. le procureur pourquoi avoir attendu aujourd’hui pour arrêter cette hémorragie comme vous le dites ?

Bathily fait des déclarations depuis quelques temps, il fallait attendre que cela atteigne certaines proportions. Nous sommes un peuple de tolérance, de dialogue et nous sommes un peuple qui a des repères. Des repères à ne pas franchir, des repères qu’on ne va pas laisser franchir. Sinon nous ne serons plus nous-mêmes.

Pour cela, il faut éviter de faire un pas en avant et trois pas en arrière. C’est pourquoi nous avons attendu que cela heurte la conscience sociale et nationale pour agir. Le parquet a pour devoir et l’obligation essentielle de protéger la société. C’est pour cette raison qu’il a été interpellé et mis en garde-à-vous. Au-delà de l’outrance à la pudeur, il a fait des déclarations et des propos qui sont de nature à outrancier les agents de l’état dans l’exercice de leurs fonctions. Il a aussi tenu des déclarations et des propos qui sont de nature à démoraliser nos troupes au front qui, sont là-bas pour la protection de la société et la défense de notre pays, de nos frontières. Il est inadmissible de laisser passer de tels propos.

C’est pourquoi nous avons décidé d’arrêter. Il n’est pas poursuivi pour délit de presse, mais pour des délits de droit commun. Nous n’avons rien contre la presse. Nous sommes dans un pays qui respecte les droits de réunions, d’associations, la liberté d’opinion et d’expression, que nous protégeons et nous y veillerons. Maintenant nous n’accepterons pas aussi que certaines dérives s’installent dans la société et chaque fois que cela va commencer nous allons arrêter.

C’est quand même difficile d’expliquer que ça ne relève pas d’un délit de la presse d’autant plus que l’intéressé intervient sur les ondes d’une radio nationale en qualité d’animateur ?

Il intervient en qualité d’animateur, mais les propos et déclarations que nous poursuivons ne sont pas de ce domaine-là. Mais ils relèvent du domaine du droit commun et c’est ce que nous poursuivons pour le moment, peut être d’autres poursuites pourront venir après. Pour l’heure, voilà les faits que nous poursuivons.

Il y a eu des émeutes ce matin (mercredi 17 août 2016) au tribunal de la commune IV. Des dégâts ont été constatés, d’aucuns annoncent même des morts d’hommes. Est-ce que vous pouvez nous donner des informations sur ce qui s’est passé exactement au tribunal de la commune IV ?

J’ai entendu effectivement qu’il a eu mort d’homme. Je commence à m’incliner devant leurs dépouilles et présenter mes sincères condoléances aux différentes familles attristées. Ce sont des déclarations qu’il faut vérifier, j’en ai pas la preuve d’abord mais ce qui est sûr mes collègues qui sont là-bas n’ont pas pu travailler, parce qu’on a incendié les bureaux.

Encore une fois c’est une perte sèche pour le Mali et pour les contribuables maliens car les livres, les codes qui sont achetés pour le travail de magistrat sont incendiés. Il va falloir les remplacer et ils seront remplacés avec l’argent des contribuables. Il faut respecter les contribuables et éviter de telles situations.

Les faits et gestes de ce matin ne se justifient pas, rien ne peut justifier ces inconduites. Mais rassurez-vous les auteurs et complices seront recherchés, traduits en justice et la loi s’appliquera dans toute sa rigueur.

Moussa Mallé SISSOKO


Voir en ligne : Malamine Coulibaly, Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako, à propos de l’arrestation de Ras Batch : « Il n’est pas poursuivi pour un délit de presse… »

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