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Sécurité alimentaire/ Première phase de la reconstitution du stock d’intervention de l’Etat : Un reliquat de plus de 4, 145 milliards disponible pour la seconde phase

mardi 8 décembre 2015, par Assane Koné

Pour la reconstitution du stock d’intervention de l’Etat, le gouvernement du Mali a contracté un prêt de 7 milliards de F CFA auprès de la BID. Cette somme devait permettre l’achat de 25 000 tonnes de riz local. Mais, seulement 1 460 238 000 F CFA a été injecté dans les achats du riz local au titre de la première phase. Le reliquat de 4 145 490 000 F CFA sera utilisé pour la deuxième phase. C’est ce qui est ressorti du séminaire sur : « L’évaluation de la stratégie de mise en place des offres de stocks de riz par les producteurs pour les achats institutionnels ».

Du 5 au 6 décembre 2015, la Direction de l’Office riz de Ségou a abrité un séminaire qui portait sur « L’évaluation de la stratégie de mise en place des offres de stocks de riz par les producteurs pour les achats institutionnels ».

Présidé par le ministre commissaire à la sécurité alimentaire Nango Démbelé, accompagné par le représentant du gouverneur de Ségou, les chefs de services et les représentants des structures comme la BNDA, l’Opam, le Pria, l’Office riz Ségou, les organisations paysannes (Op), les structures rattachés du Commissariat à la sécurité alimentaire, les participants au séminaire de deux jours, ont analysé les difficultés survenues tout au long de la mise en œuvre de la première phase de l’opération d’achat 2014-2015.

Au cours des trois dernières années, il a été constaté que les producteurs dans les zones rizicoles ont connu beaucoup de difficultés pour écouler leurs productions à des prix rémunérateurs suite à de grandes quantités de riz que le pays a reçue dans le cadre de la solidarité internationale que les pays amis ont bien voulu témoigné à l’égard de notre pays lors de la crise politico-sécuritaire de 2012.

Selon le Ministre Commissaire à la sécurité alimentaire, cette quantité de riz en provenance de l’extérieur a eu l’effet d’augmenter de façon significative l’offre dans notre pays, d’où la mévente généralisée au niveau des producteurs qui n’arrivaient plus à écouler leur production.

« C’est face à cette situation que le Commissariat à la sécurité alimentaire SA a saisi l’occasion de la signature d’un accord de prêt avec la Banque islamique de développement (Bid) pour orienter les achats de produits alimentaires et aliments bétail prévus dans l’accord, vers l’achat de riz local pour soutenir la production », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que ce prêt qui était remboursable sur une période de dix mois a été destiné à financer la reconstitution du stock d’intervention de l’Etat (SIE) par l’achat de 25 000 tonnes de riz local pour un montant de sept milliards de F CFA.

Cette précision faite, l’exposé du représentant de l’Opam, a indiqué qu’au titre des réalisations avec les organisations paysannes, 16 contrats d’achat de riz local ont été signés. Selon lui, 5 contrats d’achat ont été entièrement exécutés. Il a ajouté que 8 contrats d’achat ont été partiellement exécutés et 3 contrats d’achat n’ayant pas été exécutés.

Au titre du bilan, il dira que la première phase de l’opération d’achat a permis de réaliser 11 344 tonnes de riz local sur une prévision initiale de 25 000 tonnes. Il a précisé qu’au terme des opérations d’achat de riz local auprès des organisations paysannes, 4 853,200 tonnes ont été livrées sur une quantité prévisionnelle de 12 300 tonnes soit un taux de réalisation très faible de l’ordre de 39,46%. Et une somme de 1 460 238 000 F CFA a été injectée dans la commercialisation du riz local au titre de la première phase de l’opération d’achat. « Le montant des fonds inutilisés suite aux défaillances des Organisations paysannes se chiffre à 4 145 490 000 F CFA », a-t-il indiqué. Avant que le Directeur général de l’OPAM n’ajoute que ce reliquat sera utilisé pour la deuxième phase de la campagne 2015-2016.

Le Commissaire à la sécurité alimentaire a estimé que la réussite de cette deuxième phase d’opération d’achat du riz local avec les organisations paysannes dépendra en grande partie du respect des engagements contractuels qui seront pris. Selon lui, l’Opam et le Commissariat à la sécurité alimentaire ont pu négocier la prorogation du délai d’utilisation du reliquat du prêt qui se chiffre à 4 145 490 000 F CFA. « Il s’agira pour nous de renégocier les prix pour les opérations d’achat de riz local pour la deuxième phase campagne 2015-2016 », a-t-il déclaré.

Compte tenu des problèmes identifiés quant à l’exécution de la première phase, les participants ont évalué le fonctionnement opérationnel de l’achat institutionnel au regard des rôles et responsabilités joués par chaque acteur (CSA, Opam, OP contractuels). Ils ont aussi analysé les acquis et les faiblesses/limites du dispositif mis en place pour l’opération et déterminer le niveau des réceptions dans les différents centres d’achats courant la campagne de commercialisation 2015. Cela les a permis de relever éventuellement les difficultés rencontrées entravant le bon déroulement des opérations d’achat de riz.

Les participants au séminaire d’évaluation de Ségou, ont formulé des recommandations dans le sens de permettre une bonne campagne 2015-2016. Ce sont entre autres : revoir les modalités de paiement (avance de paiement par les banques ou le trésor avec une prise en charge des frais), revoir certaines dispositions du contrat (article 8 du contrat d’achat), une plus grande synergie entre les acteurs, sélectionner les organisations paysannes crédibles au prochain contrat, déclencher le processus depuis le mois d’aout, introduire la notion de caution de bonne exécution (taux 0,5%) et de pénalité de retard.

Assane Koné

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