Politique > Soumana Sacko, Président de la CNAS FASO-HERE : « L’accord fait de IBK gouverneur d’Algérie au Mali »

Soumana Sacko, Président de la CNAS FASO-HERE : « L’accord fait de IBK gouverneur d’Algérie au Mali »

dimanche 24 mai 2015, par Assane Koné

L’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger essuie ses premières contestations. Au cours d’un meeting d’information samedi 23 mai 2015, le président de la Convention nationale pour une Afrique solidaire (Cnas Faso-Hèrè), Dr Soumana Sacko a invité les militants de son parti à Dianéguela à rejeter sans appel l’accord signé le 15 mai 2015, qui contient, selon lui, des éléments susceptibles de menacer les principes fondamentaux de la République. « Par cet accord, le gouvernement a fait preuve de son ignorance manifeste de tout le processus qui a abouti à la création de la République du Mali en 1960, puisqu’il fait de IBK gouverneur d’Alger au Mali », a-t-il lâché.

La fronde a commencé dans les états-majors des partis politiques contre l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Deux semaines après sa signature, il essuie des critiques acerbes. Au cours d’un meeting d’information tenu le samedi 23 mai 2015 à Dianéguela, en Commune VI, les militants de la Convention nationale pour une Afrique solidaire (Cnas Faso-Hèrè) se sont lâchés et inviter les Maliens à protester contre l’accord pour la paix, signé par le gouvernement et une partie des groupes armés.

« C’est un mépris vis-vis du peuple malien. Ce document ne résout en rien les questions fondamentales relatives à la stabilité du pays, à l’intégrité du territoire, à l’unité nationale et à la réconciliation nationale. C’est pourquoi nous exprimons notre opposition au document qui met en cause la souveraineté du pays », a expliqué le chargé à la communication de la Cnas, Mariam Sacko.

Selon Mme Sacko, la Cnas regrette le fait que les autorités n’ont pas cru devoir procéder à de véritables concertations sur les questions de fond dans le processus. « Les zones d’ombres pour notre parti sur le document signé sont nombreuses. Il ne fait aucune référence, ni dans son préambule, ni dans ses principes, engagements et fondements pour un règlement durable du conflit, à la Constitution adoptée par le peuple souverain du Mali en janvier 1992… », a-t-elle souligné.

Pour le président de la Cnas, les militants de son parti ne seront pas complices de la partition du pays. « Le gouvernement a fait preuve de son ignorance manifeste de tout le processus qui a abouti à la création de la République du Mali en 1960. L’accord qui a été singé par le gouvernement le 15 mai 2015 n’est pas un bon accord pour le Mali. Il fait de IBK gouverneur d’Alger de la communauté internationale puisqu’il contient les germes d’une désintégration rampante du pays que nous avons connu. L’absence, maintes fois dénoncée, de vision refondatrice de nos institutions et le cap du gouvernement dans la résolution du conflit se reflète dans le document signé qui n’envisage pas l’avenir du Mali entier, dans son unité, sa dignité, sa sécurité et sa prospérité », a dénoncé Soumana Sacko. Et d’ajouter qu’en plus de l’appellation de l’Azawad, la disposition qui consiste à assurer une meilleure représentation des populations du nord du Mali dans les institutions et grands services publics est une violation de la Constitution, des règles et valeurs républicaines, qui ne sauraient admettre ni une administration partisane, ni une administration communautariste.

« Le Mali risque d’être conduit dans un nouveau système d’autonomie de fait des régions avec entre autres l’élection au suffrage universel direct du président de l’Assemblée régionale qui cumule les fonctions de chef de l’exécutif et chef de l’administration de la région. Toutes choses qui seront source de blocage dans le fonctionnement institutionnel de la région et de l’État. Il y a aussi la création d’une police territoriale et la volonté de réserver aux ressortissants des régions du nord, la majorité des effectifs de la fonction publique territoriale. Elles sont porteuses de germes d’un régionalisme destructeur pour notre cohésion nationale... », a-t-il ajouté.

Selon Dr Soumana Sacko, au regard de l’architecture de l’accord, les multiples engagements, le calendrier de mise en œuvre, les capacités de l’Etat et des collectivités rendent difficiles son application.

Conscient de l’impérieuse nécessité pour notre pays de parvenir à une paix définitive, la Cnas demande à la communauté internationale d’entendre les inquiétudes et les angoisses du peuple malien afin que les solutions préconisées aujourd’hui ne soient pas sources d’une plus grande déstabilisation du Mali et de ses communautés et promettre d’apporter sa contribution à travers des meetings pour dénoncer l’accord qui hypothèque l’avenir du pays.

Bréhima Sogoba

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