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Sur l’esprit de Charlie Hebdo : Les groupes politico-religieux désavouent IBK

lundi 19 janvier 2015, par Assane Koné

La place de l’indépendance a accueilli vendredi une marré humaine. Environs 6 000 personnes ont protesté contre la Une de la récente sortie de l’hebdomadaire Charlie Hebdo qui représente une caricature du prophète Mahomed (PSL).

A l’instar du haut conseil islamique, la reproduction des caricatures du prophète Mohamed PSL par le journal satirique Charlie Hebdo où le prophète Mohamed (PSL) apparait de nouveau à la Une, les armes aux yeux, avec une pancarte dans les mains : ‘’je suis Charlie’’, paru le mercredi dernier et tiré à plus de 5 millions d’exemplaires, a suscité l’indignation des milliers de fidèles musulmans.

Le président, IBK, s’était déclaré Charlie en participant même à la marche républicaine en hommage aux journalistes tués.

Plus de cinq mille manifestants, selon la police, ont répondu à l’appel des mouvements religieux pour dénoncer cette reproduction et exprimer leur indignation. La marche , partie de la Bourse du travail , pour le monument de l’indépendance, a vu la participation de plusieurs chefs religieux notamment le président du haut conseil islamique du Mali Mahmoud Dicko et le président du groupement des leaders spirituels du Mali, Cherif Ousmane Madani Haidara.

Le message de la mobilisation était de concilier liberté d’expression et le respect de la religion. « Vous pouvez nous caricaturer, a déclaré l’un de ces responsables. Vous pouvez caricaturer les musulmans, mais pas l’image de notre
prophète. « Je suis Mohamed » ; « je ne suis pas Charlie » ces slogans ont été scandés haut et fort sur la place de l’indépendance du Mali.

Autant les manifestants ont dénoncé les tueries de la semaine dernière à Paris, autant ils ont condamné la reproduction des caricatures du prophète Mohamed (PSL) vues comme une atteinte grave aux fondements de l’islam. « La mobilisation a été à hauteur de souhait. Dans ce monde universel, il est inadmissible de porter atteinte à la réligion d’autrui, au nom de la liberté de la presse. Caricaturer le prophète (PSL) est une atteinte aux valeurs de la religion musulmane », nous a confié El Hadj Kalifa Touré du haut conseil islamique de Ségou.

Le président du haut conseil islamique du Mali, Mahmoud Dicko a estimé
que les musulmans du Mali resteront reconnaissants à la France pour tout ce qu’elle a eu à faire pour le Mali avant d’ajouter que tous les problèmes ne peuvent avoir leurs solutions si en réalité on ne se donne pas la main.

Dans une déclaration lue par Mohamed Kimbiri, le HCIM dénonce avec la
dernière rigueur la haine viscérale du journal satirique français qui se cache derrière la liberté d’expression pour toucher sensiblement ce que plus d’un milliard de personnes gardent au plus profond dans leur cœur, le prophète Mohamed (PSL) et l’Islam. Par ailleurs, le HCIM a condamné le silence mi complice, mi-coupable des organisations de défense de doit de l’homme devant ce déchainement islamophobe.

Cette manifestation est la preuve que le président malien, Ibrahim Boubacar Kéita, n’est pas sur la même longueur d’onde que ses concitoyens. En tout cas pas dans l’affaire Charlie Hebdo. En participant à la marche républicaine organisée en France le dimanche 11 janvier en hommage aux 12 journalistes de Charlie Hebdo tués la semaine dernière par des terroristes, le président malien
avait déclaré être Charlie Hebdo.

Mieux, dès son retour à Bamako, il avait dit qu’il a participé à cette
marche au nom du peuple malien. Faux, ont répondu des milliers de
manifestants ce vendredi soir dans les rues de Bamako. Non seulement
ils ont dit ne pas être Charlie Hebdo, mais certains n’ont pas hésité
à tenir des propos hostile à IBK.

Bréhima Sogoba

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