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COMMUNIQUE DE PRESSE DE LA FEPACI A PROPOS DU FPCA : La FEPACI conteste la création de « l’Association Fonds panafricain du cinéma et de l’audiovisuel » (FPCA) à Tunis en juillet dernier

mardi 24 septembre 2013, par Assane Koné

Par un communiqué en date du 15 juillet 2013, le Bureau Fédéral de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI), les acteurs du cinéma africain, ses partenaires ainsi que la presse internationale et africaine ont été informés de la constitution officielle du Fonds panafricain pour le cinéma et l’audiovisuel (FPCA) sous la forme d’une association internationale sans but lucratif, au cours de l’Assemblée constitutive de ladite association tenue à Tunis du 4 au 8 juillet 2013.

Cette situation nous inspire les trois observations suivantes :
1- La décision de création de l’association FPCA constitue une violation flagrante des résolutions adoptées par le récent congrès de la FEPACI tenue à Johannesburg du 3 au 5 mai 2013 ;
2- Le dit congrès avait mandaté le Bureau de la FEPACI conduit par le nouveau secrétaire général Cheick Omar Sissoko de poursuivre les démarches avec le Comité d’Orientation Transitoire (COT) dirigé par le cinéaste tunisien Ferid Boughedir en vue d’aboutir à la mise en place effective du FPCA ;
3- Le COT n’est pas habilité à créer une association chargée de la gestion du FPCA en dehors de la structure officielle des cinéastes africains et de la diaspora qu’est la FEPACI.
Aussi, la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI) rejette la décision de création de cette association ainsi que toutes les décisions y relatives.
A propos des étapes de la mise en place du fonds
Le projet de création d’un fonds panafricain destiné à financer la production cinématographique du continent est une des préoccupations majeures des cinéastes africains regroupés au sein de la FEPACI depuis sa création en 1970 à Tunis. L’idée de la création de ce fonds a été évoquée pour la toute première fois par Tahar Cheriaâ et Sembène Ousmane en 1969 à Alger dans une vision de « coproduction et de solidarité sud-sud »
Les secrétaires généraux successifs de la FEPACI, entre 1985 et 2013, ont poursuivi les efforts auprès de l’Union Africaine en vue de l’adoption par les Chefs d’Etat du continent d’un plan d’action opérationnel en faveur du cinéma africain
Ainsi , en 2003 , à l’occasion de la 3e session ordinaire des Chefs d’Etat de l’Union Africaine tenue à Maputo (MOZAMBIQUE) du 4 au 8 Juillet 2003, la FEPACI, à travers la République du Bénin, a permis au Conseil Exécutif de l’UA d’adopter une décision sur la création d’une commission africaine de l’audiovisuel et du cinéma et d’un Fonds de promotion de l’industrie du cinéma et des programmes de télévision en Afrique (Décisions ex/cl/déc. 69 (iii)
Ladite décision invite la Commission des Affaires sociales et Culturelles de l’Union africaine à prendre les dispositions nécessaires, en coopération avec la Fédération panafricaine des cinéastes, FEPACI, l’URTNA, le FESPACO, l’UNESCO et toutes les parties prenantes pour mener les consultations et les études préalables à la création de ces deux entités.
Faisant suite à la décision de l’Union africaine en 2003, ; la FEPACI a organisé du 3 au 6 avril 2006 à Tshwane (ex Pretoria) le sommet du film africain. La Déclaration de Tshwane, qui y est adoptée, reconfirme la FEPACI dans son statut de maitre d’œuvre de toutes les démarches visant la mise en place du fonds.
De fait, en 2008 la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI) a proposé à l’Organisation Internationale de la Francophonie(OIF), de conduire la mise en place logistique du Fonds dans une démarche partenariale. A cet effet, un projet de protocole d’accord entre la FEPACI et l’OIF a été proposé par le notre Secrétaire générale d’alors, à la francophonie en vue de définir les bases du partenariat.
En octobre 2010, l’OIF finançait une étude de faisabilité sur les missions du FPCA et sur son organe d’exécution. A cette étape de l’étude, le statut juridique recommandé à la FEPACI est celle d’une fondation FPCA permettant un fonctionnement efficace du fonds, ouvert aux financements publics et privés.

En novembre 2010, la première étude de faisabilité du FPCA a été présentée lors des JCC 2010. Un Comité d’Orientation Transitoire (COT) est alors mis en place sur proposition de la Tunisie. Sa direction est confiée au cinéaste tunisien Férid Boughedir. De même la Tunisie se propose plus tard d’abriter le siège provisoire du FPCA
En mars 2011, à l’occasion du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), les représentants de la FEPACI ont demandé au Président Abdou Diouf, Secrétaire général de l’OIF d’être leur ambassadeur auprès de plusieurs chefs d’Etat africains. L’engagement de M. Abdou Diouf a permis l’adhésion de plusieurs pays au projet du FPCA.

En mars 2013 à l’issue du Colloque de la 23e édition du FESPACO sous le thème « Cinéma africain et politiques publiques en Afrique » les cinéastes africains et de la diaspora, ont interpellé l’ensemble des acteurs notamment les Etats sur la nécessité d’œuvrer à une véritable promotion de l’industrie cinématographique.

Au cours d’un dîner offert aux invités du FESPACO, le Président du Faso, son Excellence Blaise COMPAORE, en réponse aux cinéastes, s’est officiellement engagé pour être leur porte parole auprès de ses pairs en vue de demander l’implication des Etats africains dans la mise en place du FPCA.
Trois mois après, le Chef de l’Etat du Burkinabé faisait un plaidoyer auprès de ses pairs à Addis-Abéba dans le cadre de la 21e session du Conseil Exécutif des Chefs d’Etat à la célébration du cinquantenaire de l’UA.
Ce plaidoyer a permis l’adoption le 28 mai 2013 d’une décision par le Conseil Exécutif des Chefs d’Etat. Cette décision recommande aux Etats africains de soutenir les actions en faveur du cinéma africain notamment la mise en place du FPCA dans le cadre de l’Union Africaine.
Au même mois de mai 2013 à Johannesburg le 9e Congrès de la FEPACI tenu du 3 au 5 mai 2013 examinait le rapport d’étape de la mise en place du Fonds. Il est présenté par le président du COT monsieur Ferid Boughedir et la représentante de l’ÓIF Mme Souad Houssein.
Les travaux du Congrès ont insisté sur les points suivants : les critères de choix des membres du COT, la nécessité de redéfinir les bases du partenariat entre la FEPACI et l’OIF à travers la signature d’un protocole d’accord qui permettra de lever les ambigüités sur l’appropriation supposée de l’OIF sur le projet du FPCA.
Tout en saluant les efforts déployés par le COT, le 9e Congrès a mandaté le nouveau bureau de prendre en main les démarches visant à la mise place effective du FPCA dans une synergie d’action avec le COT et l’OIF. A cet effet il a été proposé d’établir un business plan ainsi qu’une banque de données du Fonds pour explorer d’autres sources de financements du FPCA.
Ayant noté qu’aucun membre de la zone Afrique de l’Est ne fait partie du COT, le congrès a décidé qu’une telle lacune soit comblée. (c.est dans ce sens que le nouveau secrétaire général de la FEPACI a désigné par la suite le nouveau Secrétaire pour l’Afrique de l’Est de la FEPACI Abraham Haile Biru (Ethiopie) comme membre représentant la zone Afrique de l’Est au COT).
Après le 9e Congrès, le nouveau secrétaire général de la FEPACI a participé au festival de Cannes au mois de mai sur invitation de l’OIF. Il y a participé à une séance de travail qui a porté entre autres sur le statut juridique adéquat pour la mise en place du Fonds A cette séance de travail à laquelle ont également participé Mme Youma FALL Directrice à l’OIF, Mme Souad HOUSSEIN de l’OIF, le président du COT, Tunis a été retenu pour l’organisation de la réunion d’étape en vue de l’examen du statut juridique du FPCA et des différentes étapes de mise en place du fonds, surtout que Mme FALL nous a fort justement fait observer qu’en lieu et place du business plan, le compte d’exploitation sied mieux à notre Fonds.
C’est cette réunion à Tunis, conduite par le COT qui a abouti, contre toute attente, à la création de ladite association FPCA. L’ordre du jour fixé à Cannes et reconduit sur l’invitation à y participer de Férid Boughédir et du Ministre de la Culture de Tunisie, n’aurait donc pas été respecté, encore moins les décisions du 9e Congrès de la FEPACI.
A cette réunion à laquelle le secrétaire général de la FEPACI n’a pas pris part, le président du COT l’invitait à confirmer par retour de courrier son « désir d’être un des membres fondateurs de l’association FPCA (sic) »
Cette décision de créer une association FPCA intervient alors que s’amorce une nouvelle dynamique au sein de la FEPACI avec l’élection du nouveau secrétaire général, l’engagement des Chefs d’Etat du Continent, à soutenir le FPCA à l’issue de leur sommet de mai dernier à Addis Abéba.
Par lettre en date du 10 juillet 2013, le secrétaire général de la FEPACI, monsieur Cheick Omar Sissoko a tenu à rappeler au président du COT, monsieur Ferid Boughedir président du COT les conclusions du congrès de la FEPACI au sujet de la mise en place du FPCA. Il est souligné dans la correspondance que « la FEPACI ne vous a pas donné mandat de créer une association du FPCA parce que cette association existe déjà elle s’appelle la FEPACI.  »
En effet l’adoption du rapport du COT lors du congrès de la FEPACI ne légitime en rien le COT en tant que structure destinée à outrepasser son statut «  transitoire  » pour agir comme une structure associative pérenne. En outre l’adoption de ce rapport ne confère nullement un mandat quelconque au même COT d’organiser une Assemblée générale constitutive d’une structure chargée de la gestion du FPCA.
De tout ce qui précède la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI ) :
 invite par conséquent tous les cinéastes africains et de la diaspora, les associations nationales des cinéastes tous les partenaires du cinéma africain à prendre acte de la décision de la FEPACI relativement à la création de l’association FPCA ;
 informe les acteurs du cinéma africain et ses partenaires que la FEPACI convoquera une réunion des membres du Bureau fédéral dans les meilleurs délais en vue de se pencher sur la question de la mise en place du FPCA sur le continent et sous la direction effective de la FEPACI.
La Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI ) :
 salue l’engagement de la Tunisie et de l’Afrique du Sud pour les efforts consacrés dans le processus de mise en place du FPCA ;
 salue l’engagement de l’OIF dans le soutien aux films des pays africains et à la mise en place du FPCA
 renouvelle sa reconnaissance au Burkina Faso dont le soutien sans faille au cinéma africain et à la FEPACI lui a valu d’être confirmé comme siège officiel de la Fédération au cours du dernier congrès.
Le Bureau fédéral de la FEPACI souhaite que la mise en place du FPCA sous l’égide de la FEPACI, initiatrice du projet, soit l’occasion d’une mobilisation solidaire de tous les acteurs du cinéma africain en vue de dynamiser les capacités de production endogènes pour asseoir, à terme, des industries nationales du cinéma et de l’audiovisuel en Afrique et contribuer ainsi à la renaissance culturelle du continent africain.

Bamako, le 12 septembre 2013

Pour le Bureau Fédéral,
Le Secrétaire Général de la FEPACI
Cheick Oumar SISSOKO

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