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Libération de Mohamed Ali Ag Wadoussène et 3 autres : L’AMDH dénonce la promotion de l’impunité

mardi 9 décembre 2014, par Assane Koné

L’Association malienne des droits de l’homme, au cours d’une conférence de presse animée le 9 décembre 2014, a estimé que la libération de Mohamed Ali Ag Wadoussène et 3 autres, est une promotion de l’impunité au nom de la paix et de la réconciliation . Lisez le communiqué !

Bamako, Paris : le 9 décembre 2014 : Les autorités maliennes viennent de libérer Mohamed Aly Ag Wadoussène, Haïba Ag Acherif présumés terroristes ainsi que Oussama Ben Gouzzi et Habib Ould Mahouloud, auteurs présumés de graves violations de droits humains au Mali, en échange de l’otage français Serge Lazarévic.

Tout en saluant la libération de Serge Lazarevic, nos organisations restent indignées de la libération de 4 auteurs présumés de violations de droits humains et appellent les autorités maliennes à stopper l’hémorragie.

A la veille de la journée commémorative de la déclaration universelle des droits de l’Homme et en pleine semaine des droits de l’Homme, les autorités ont procédé à leur énième libération des auteurs présumés de violations de droits humains.

Mohamed Aly Ag Wadoussène, impliqué dans deux dossiers différents dont le premier est en phase de jugement et le second en instruction, est un déserteur de la garde nationale du Mali (contingent de 2009). Arrêté par la sécurité d’Etat le 10 décembre 2011 à Gao et mis sous mandat de dépôt en mars 2012, il est poursuivi pour terrorisme, association de malfaiteurs, prise d’otage et séquestration. Il est l’organisateur principal de l’enlèvement de deux français Serge Lazarévic et Philippe Verdon le 24 novembre 2011 à Hombori, dont le dernier a été assassiné en mars 2013.

Le 16 juin 2014, il s’échappe de la Maison centrale d’Arrêt de Bamako avec Haïba AG Acherif. Lors de cette évasion il tue à bout portant le surveillant Adjudant Kola SOFARA dont la famille reçue par l’AMDH le 24 juin 2014 réclama l’ouverture d’une enquête afin de faire la lumière sur cet assassinat. Ainsi, une instruction a été aussitôt ouverte pour « évasion » et confiée au tribunal de première instance de la commune III.

Le 24 juillet 2014, il est arrêté de nouveau par les forces de sécurité à Hamdallaye ACI. Il aurait été détenu depuis lors à la Sécurité d’Etat. Ce début de semaine, il a été libéré.

Quelques jours plus tôt, le 4 décembre 2014, Haïfa Ag Achérif, Oussama Ben Gouzzi (tunisien) et Habib Ould Mahouloud (Sahara Occidental) ont été libérés par la cour d’appel.

Maintenant qu’il n’y a plus d’otages, les autorités maliennes ont les mains libres pour s’engager résolument dans la lutte contre l’impunité et faire des victimes leurs priorités. Il faut arrêter de nouveau tous ces auteurs présumés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité et les juger pour ces faits.

« Si nous comprenons la nécessité de trouver des moyens pour libérer les otages nous considérons que ces solutions ne doivent pas violer les droits des victimes et le principe de la séparation des pouvoirs au Mali », ont déclaré nos organisations.

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