Politique > Création de l’AFDM : Tieman Hubert Coulibaly sème la panique dans la mouvance présidentielle

Création de l’AFDM : Tieman Hubert Coulibaly sème la panique dans la mouvance présidentielle

mardi 2 décembre 2014, par Assane Koné

Lors de la rencontre avec les partis de la majorité présidentielle, Ibrahim Boubacar Keïta, on le sait, a passé collectivement ses alliés politiques au savon « Barikatigui », en qualifiant ses compères d’une majorité dolosive et moribonde. Le message semble entendu par le clan du leader du parti Union pour la démocratie et le développement (UDD) qui vient de lancer une alliance. L’objectif est d’en faire un noyau d’une majorité présidentielle forte, dynamique, prête à descendre sur le terrain.

Comme il en a pris l’habitude depuis la chute de Kidal, le président de la République a convoqué à son palais, jeudi 20 novembre 2014, les partis qui se réclament de sa mouvance.

A l’issu des échanges, le président n’a pas fait dans la dentelle pour dénoncer la passivité de la majorité présidentielle qui, selon lui, passe le plus clair de son temps a lui jeté en pâture au sujet des marchés de l’avion présidentiel et des équipements militaires. « Aucun de ceux qui se prétendent être mes alliés ne lèvent le petit doigt pour me défendre. Ils se décident enfin à le faire, ils s’en vont louer au CICB une petite salle de mille places qu’ils n’ont pu remplir. Quelle étrange façon de me soutenir ! J’ai besoin d’une majorité intelligente et non d’une majorité dolosive et moribonde ! », a-t-il déclaré.

Pour le président, la majorité est une foule de trompeurs inintelligents et impotents qui veulent manger à ses dépens sans prendre, en sa faveur, le moindre risque.

Le message semble entendu et compris par le président du parti Union pour la démocratie et le développement (UDD), Tieman Coulibaly, qui vient de lancer l’Alliance des forces démocratiques pour le Mali (AFDM). Cette nouvelle entité est composée d’une quinzaine de partis politiques et d’une myriade d’associations. L’AFDM se veut désormais le noyau d’une majorité présidentielle forte, dynamique, prête à descendre sur le terrain. « Dès la semaine prochaine, explique son président, les cadres politiques seront sur le terrain, dans les communes pour remobiliser tous nos militants, tous nos leaders d’opinions à travers le pays autour du président, pour que le léger doute, qui, à un moment, a semblé faire un chemin au sein de l’opinion, nous puissions l’arrêter ».

Et pour être plus efficace, l’alliance naissante veut rapidement se transformer en un grand parti politique. « Nous allons constituer un grand parti politique, confirme le ministre Coulibaly, parce qu’aujourd’hui, nos appareils, pris séparément, ne peuvent plus relever les défis du moment, à savoir le redressement du Mali, la reconquête de notre unité, la stabilité et la paix sur l’ensemble du territoire, à commencer par le Nord », explique-t-il.

La nouvelle est tombée comme une trainée de poudre au sein de la famille politique d’IBK, le parti rassemblement pour le Mali, fustige le fait que le ministre des Domaines de l’Etat, des Affaires foncières et du Patrimoine, Tiéman Hubert Coulibaly veut faire la division dans la famille présidentielle.

La mise en place de cette coalition annonce déjà une querelle de chapelles au sein de la coordination des partis de la majorité présidentielle dirigée par Dr Boulkassoum Haidara.

Joint au téléphone, un responsable du parti RPM est formel : une vision politique se gagne collectivement. Cependant, précise-t-il, je respecte la décision des camarades. Pour notre interlocuteur, la création de foisonnement d’associations ou de coalitions ne peut pas empêcher la rupture déjà grande entre le peuple et le régime.

En tous cas, dit-il, on ne crée pas une coalition pour des raisons personnelles. « Je doute que l’ambition est prise en tenant compte de cette dimension. Encore, faudrait-il préciser que le RPM respect la décision des alliés », poursuit-il.

La peur bleue des rassembleurs !

Avec 15 partis politiques et plus de vingt associations, la création de l’Alliance des forces démocratiques pour le Mali (AFDM) est un coup dur à la famille politique du président en perte totale de vitesse face à une opposition déterminée. Nul n’est indispensable certes, mais les 15 formations politiques peuvent mouiller leur maillot pour défendre le président IBK qui a sonné l’alerte.

En clair, c’est un pavé jeté dans la marre du RPM en débandade face à l’ennemi.

Bréhima Sogoba

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