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Rupture, liaison showbiz, déballage de l’ex... Hollande emboîte-t-il le pas à Sarkozy ?

samedi 6 septembre 2014, par Assane Koné

Le candidat Hollande avait proclamé sa volonté d’être « un président normal » n’exhibant pas sa vie privée. Il se posait ainsi en antithèse de Nicolas Sarkozy. Pourtant, sa vie intime à l’Elysée présente plusieurs points communs avec celle de son prédécesseur.

« Moi président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit à chaque instant exemplaire. » En mai 2012, les électeurs avaient compris le message : si François Hollande était élu, il ne mettrait pas en scène sa vie privée, contrairement à un Nicolas Sarkozy proclamant en pleine conférence de presse, le 8 janvier 2008 : « Avec Carla, c’est du sérieux ».

Pas de cela pour François Hollande. Néanmoins, depuis le début du quinquennat, ses amours et désamours ont alimenté plus d’une fois les journaux, en une série d’épisodes qui rappellent la vie tumultueuse de son prédécesseur. Déclinons sous forme de feuilleton.

Saison 1 : le couple bancal

Question de génération, sans doute, Nicolas Sarkozy comme François Hollande ont inauguré à l’Elysée des situations conjugales inédites.

Le premier accède en 2007 au pouvoir suprême avec une épouse, Cécilia, qui l’a quitté temporairement deux ans plus tôt pour le publicitaire Richard Attias. Elle revient cependant. C’est donc elle, rétrospectivement, qui est jugée coupable (entre autres, par Henri Guaino) des erreurs du début du quinquennat. La soirée au Fouquet’s avec le gratin du CAC 40 au soir de la victoire ? Sa faute (elle a démenti être à l’origine de cette réception). Les vacances luxueuses sur le yacht de Vincent Bolloré ? Pour la reconquérir. Toutes ces bourdes politiques, irrattrapables, auraient entraîné la chute de popularité de Nicolas Sarkozy, selon la journaliste Catherine Nay dans L’Impétueux.

Déséquilibre inverse dans le cas de François Hollande. Il est devenu président avec une compagne qui n’était pas son épouse. Cette insécurité conjugale semble avoir pesé à la « first girlfriend », comme l’avait baptisée, rapporte Le Figaro, la presse américaine.

Selon Le Monde (article pour abonnés), Valérie Trierweiler s’est sentie « l’illégitime » : « Le mot a failli être le titre de son livre ». D’autant plus, poursuit le journal, qu’à « chaque nouveau sondage », elle voit François Hollande « se décomposer. Cela ne peut pas être lui, donc c’est les autres et moi. » Et elle devient « le paratonnerre de tout ce qui lui arrive ».

Sur un chemin non tracé, elle a voulu marquer son empreinte. Et s’affirmer avec force, notamment contre Ségolène Royal, la mère des enfants de François Hollande. D’où le malencontreux tweet de soutien, pendant la campagne législative, à l’adversaire de Ségolène Royal, « Olivier Falorni, qui n’a pas démérité, qui se bat aux côtés des Rochelais depuis tant d’années dans un engagement désintéressé. » — Valerie Trierweiler (@valtrier) Juin 12, 2012.

Effacé de Twitter, il est resté gravé dans les mémoires, et d’abord dans celle du chef de l’Etat. Dans Jusqu’ici tout va mal, la journaliste Cécile Amar explique à quel point ces 140 signes ont jeté un froid dans le couple. Et contrarié le chef de l’Etat un mois à peine après son élection. Comme son prédécesseur, sans l’avoir voulu, et à la stupeur de son entourage, il est d’emblée rattrapé par ses démêlés conjugaux.

Saison 2 : la rupture

Autre innovation des deux derniers quinquennats : la rupture conjugale en début de mandat. Elle est arrivée très vite pour Nicolas Sarkozy, puisque Cécilia Attias a divorcé cinq mois à peine après l’élection. Par consentement mutuel, avait précisé un bref communiqué de l’Elysée ne trompant personne : c’est bien elle qui partait.

Dans le couple Hollande-Trierweiler, c’est lui qui a pris le large - ou la rue d’à côté - en trompant sa compagne avec Julie Gayet. La rumeur en avait couru jusqu’au plateau du « Grand Journal » de Canal+, lorsqu’Antoine de Caunes avait demandé à l’actrice, le 16 décembre 2013, si elle « soutenait toujours François Hollande », suscitant un rire moqueur de l’humoriste Stéphane Guillon.

Le 17 janvier dernier, les photos de Closer montrant un François Hollande casqué et en scooter rue du Cirque, à Paris, au pied de l’appartement de la comédienne, ont mis fin au suspense, et à la présence de Valérie Trierweiler à l’Elysée.

Comme Nicolas Sarkozy, François Hollande choisit d’annoncer sa rupture par un bref communiqué : « Je fais savoir que j’ai mis fin à la vie commune que je partageais avec Valérie Trierweiler ». Cette dernière se venge aujourd’hui, par son livre, de ces « dix-huit mots glacés », dont la sécheresse avait été d’emblée critiquée. A Nicolas Sarkozy naguère, on reprochait l’affichage excessif d’émotions.

Saison 3 : la liaison showbiz

Autre point commun que les partisans de Nicolas Sarkozy ne se sont pas privés de souligner : l’actuel chef de l’Etat est allé chercher sa nouvelle conquête dans le monde du spectacle... comme son prédécesseur.

Nés à quelques mois d’intervalle (en août 1954 pour François Hollande, en janvier 1955 pour Nicolas Sarkozy), les deux présidents successifs sont des enfants de la télé. Qui savent que les charmes showbiz d’une actrice et d’une chanteuse ne nuisent pas à la popularité.

Carla Bruni a d’ailleurs été une épouse de président populaire et créditée, selon un sondage publié par Paris Match en janvier 2011, d’une « influence positive » sur son mari.

Pas un hasard si Nicolas Sarkozy, possible candidat à la présidentielle 2017, a choisi de suivre sa chère et tendre, en début d’année, dans sa tournée aux Etats-Unis ou au Canada : une manière de revenir sur la scène et sous les feux des projecteurs ... dans un contexte glamour et artistique.

Saison 4 : le déballage des ex

Notons enfin que la genèse des ouvrages de Cécilia Attias, en 2013, et de Valérie Trierweiler cette semaine est assez similaire.

Rédaction « dans le plus grand secret », bonnes feuilles (et révélations plus ou moins survendues) dans un hebdo choisi (Le Point pour Cécilia Attias, et Paris Match, dont elle est salariée, pour Valérie Trierweiler). Enfin, un tirage hallucinant à faire pâlir les 600 auteurs de la rentrée littéraire : 70 000 exemplaires d’emblée pour l’opus de Cécilia Attias, et 200 000 pour celui de Valérie Trierweiler.

C’est surtout la promesse d’un règlement de comptes : deux femmes malmenées dans les médias donnent enfin leur version des faits. Et des sueurs froides à leurs ex-conjoints.

Les différences sont toutefois assez flagrantes. Le livre de Cécilia Attias contenait quelques mises au point (« le yacht de Bolloré, c’était une idée de Nicolas »), mais rien de nature à nuire au père de son fils Louis (ce qui peut suffire à freiner des ardeurs). Cinq ans s’étaient écoulés depuis son passage à l’Elysée, le temps d’éteindre les rancœurs.

Le livre de Valérie Trierweiler, lui, bat le fer brûlant. Difficile de juger le ton de l’ouvrage puisque - sauf exceptions - il ne sera livré que jeudi à la presse, mais François Hollande serait « atterré » par cette publication.

Avec raison, puisque la journaliste de Paris Match a affûté sa vengeance. « Il s’est présenté comme l’homme qui n’aime pas les riches. En réalité, le président n’aime pas les pauvres. Lui, l’homme de gauche, dit en privé : ’les sans-dents’, très fier de son trait d’humour », écrit par exemple Valérie Trierweiler, reprise dans Le Monde.

Au « président des riches » succèderait ainsi le « président qui n’aimait pas les pauvres ». Qu’elle recèle ou non une quelconque part de vérité, l’image est accablante pour François Hollande, déjà accusé par une part croissante de la gauche d’avoir trahi ses promesses.

FeanceTv info
Par Anne Brigaudeau

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