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Théâtre : « {Petits crimes conjugaux } », une pièce qui va à la rencontre des spectateurs
mardi 17 juin 2014, par
Décidément, les acteurs du théâtre malien ne manquent pas d’idée pour relancer la fréquentation des espaces de représentation. La dernière en date est celle qui est portée par Koami Vigon, un jeune metteur en scène, à travers la pièce « Petits crimes conjugaux » qui a été présentée au public Bamakois le 13 et le 14 juin 2014, à l’Espace culturel Exodus.
« Petits crimes conjugaux », version Koami Vignon, est une adaptation et une mise en scène du texte du franco-belge Eric-Emmanuel Schimitt. Comme l’indique le titre de la pièce, le metteur en scène a fait appel à deux acteurs et non des moindres : Sirafily Diango et Assitan Tangara, une valeur sûre du théâtre malien, tant elle a une maîtrise de son jeu sur scène. Ce sont ces deux acteurs, Assitan la comédienne professionnel et Sirafily, le comédien amateur, qui pendant 1 heure 10 minutes de jeux, vont, au-delà de l’univers de leur couple circonstanciel, transporter les spectateurs et les spectatrices, chacun et chacune, dans leur vécu au quotidien.
Quel est ce couple sur terre qui n’a pas des hauts et des bas. Assitan et Sirafily, mariés depuis 15 ans, dans cette pièce ont choisi d’inviter les spectateurs et les spectatrices à la grande réflexion sur les moments de grandes difficultés dans les couples, mais fort heureusement qui sont souvent passager, comme ce fut d’ailleurs le cas de la pièce. Pendant 1 heure et 10 minutes, Sirafily et sa femme, comme un miroir qui reflète à chaque spectateur ou chaque spectatrice, ses moments de doutes, d’inquiétudes et d’incertitudes dans des couples où l’amour s’essouffle face à la monotonie. La routine, ne dit-t-on pas, tue l’amour ? Et, surtout quand l’un des membres du couple pense que cette routine est consécutive au fait que l’autre voit ailleurs.
Et, pour résumer cet état de fait, caractérisé souvent par des situations inexplicables et incompréhensibles, personne ne fera mieux que Sirafily qui déclare à qui veut l’entendre que « lorsque un homme prend une maîtresse, c’est pour rester avec son épouse. Mais lorsque une femme prend un amant, c’est pour quitter son époux ». Avec une telle théorie, ne tardera pas à définir l’amour comme « une association d’assassins ». En effet, une femme jalouse n’est pas souvent loin d’un être qui perd son contrôle. Dans ce cas un assassinat est vite arrivé. Et ce fut cas dans la pièce. Par méprise, Assitan a failli tuer Sirafily qu’elle soupçonnait de le tromper avec une autre femme. Sirafily de son côté n’en pensait pas moins. Et de leurs discussions, toute la panoplie de préjugés, de méprises, d’imaginations qui ne sont pas souvent loin d’hallucinations, sera revisitée. Et, poussera chaque spectateur et spectatrice à se remettre en cause pour le bonheur de leur couple. Cette merveilleuse pièce qui a bénéficié d’un soutien logistique de l’Association culturelle Acte Sept de Adama Traoré, sera présentée au grand public malien le 26 septembre 2014, avant de se faire voir au Festival théâtre des réalités à Sikasso. « Avec la Cie Destins croisés, nous avions décidé de faire le théâtre autrement. Face à la crise, avec un peu de moyens et du matériel de récupération pour le décor, nous allons faire cet effort, pour présenter chaque deux ou trois mois une nouvelle pièce de théâtre aux maliens, avec l’espoir que cette activité permettra de relancer le théâtre au Mali », a indiqué Koami Vignon, le metteur en scène.
Assane Koné