Serions-nous capables de faire un nouveau Mali sans morale, sans valeurs éthiques ? Pourrons-nous construire une démocratie forte quand les ressources de l’Etat sont considérées comme un gâteau à partager entre amis politiques ? Serions-nous capables de vivre dans la paix quand l’injustice est érigée en mode de gestion ? Et enfin, pensons-nous pouvoir construire un avenir meilleur pour la jeunesse en oubliant que cela passe par une bonne éducation ? Voilà autant de questionnements que la plateforme se propose de porter sur la place publique pour des débats francs avec les Maliens dans les prochains jours. L’information a été donnée à la presse le 5 juin 2015.

Composée de quatre associations à savoir la Nouvelle jeunesse Africaine (NJA), Yèrèwôlô ton, le Cadre de réflexion et d’action des jeunes (CRAJ) et du Serment, le lancement de la plateforme est prévu pour bientôt.

A la cérémonie de présentation à la presse le vendredi 5 juin 2015 à la Maison de la Presse à Bamako les initiateurs desdites structures, dans le dossier de presse remis aux journalistes, se disent déçus de la situation sociopolitique du pays. Boubacar Boré, Ousmane Touré, Mahamane Mariko et Mamadou Lazare Traoré respectivement de Yèrèwôlô ton, de la Nouvelle jeunesse Africaine, du Cadre de réflexion et d’action des jeunes et du Serment, ont chacun décrié la situation de mal gouvernance que vit le Mali depuis un certain temps.

La plateforme prend pour symbole le 26 Mars 1991, date repère pour la jeunesse malienne tant elle a suscité l’espoir et l’espérance pour le peuple malien par l’instauration de la démocratie. Cette démocratie, malheureusement, ont indiqué les initiateurs de la plateforme, s’est très vite transformée en désillusion. Cela à cause des contrastes liés aux comportements de la plupart des acteurs politiques et de la société civile. C’est ce qui explique d’ailleurs le fait que le Mali soit un champ de crises aux origines multiples et diverses, tant au niveau familial, scolaire, universitaire et que institutionnel.

Aussi, ont-ils déclaré, la corruption érigée en mode de gestion est devenue le facteur majeur de l’instabilité du système de gouvernance du pays. Les membres de la plateforme justifient sa mise en place sur les fonds baptismaux par le fait que la démocratie malienne s’est transformée également en démocratie censitaire. Autrement dit, le nouvel ordre régnant est celui de l’argent, peu importe sa provenance.

Siaka Z. TRAORE