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Services d’eau et d’assainissement : D’une question de charité ou d’aide sociale à une question de droits

mardi 1er novembre 2022, par Assane Koné

Si des gouvernants pensent que donner de l’eau potable et des infrastructures d’assainissement à leurs populations, c’est faire preuve de charité, il est temps qu’ils se détrompent. Loin d’une aide sociale ou des œuvres de charités, la mise à disposition d’un service d’eau potable et d’assainissement, entre dans la réalisation des droits humains.

Que cela soit clair pour toutes et tous. Chaque être humain a droit à un accès à l’eau potable et à un service d’assainissement qui lui permette de vivre de façon adéquate. Désormais, demander à nos gouvernant de nous donner l’eau potable et l’assainissement, c’est demander le respect de nos droits en tant qu’être humain. Aujourd’hui, la législation internationale n’a aucun doute sur cette question. Elle va même plus loin en tentant d’imposer des normes dans l’approvisionnement des services d’eau et d’assainissement.

Dans une note d’information de Wash United , il est clairement dit que le travail est de plus en plus fait avec une orientation explicite sur les droits de l’homme, en particulier au Mali. D’après le document « une approche fondée sur les droits de l’homme à l’eau et l’assainissement peuvent faire une différence significative car elle transforme la prestation des services d’eau et d’assainissement à partir d’une question de charité ou d’aide sociale à une question de droits et de droits légaux ». Cette approche fondée sur les droits humains met en place le devoir de chacun des acteurs dans le secteur de l’eau et l’assainissement. En effet, elle démontre que « les gens deviennent ainsi des détenteurs de droits et les gouvernements porteurs de devoirs et ceci offre une base aux individus, à la société civile et au pouvoir juridique pour obliger les gouvernements et autres acteurs à rendre compte ».

Cependant, cette approche fondée sur les droits de l’homme concernant le secteur d’eau et d’assainissement a un changement significatif sur ce dernier. Des principes doivent être pris en compte dans la fourniture des services d’eau et d’assainissement pour que le droit humain soit respecté, selon la législation internationale.

Il est exigé que les états utilisent leurs ressources disponibles d’abord pour garantir à tous un accès de base. Par conséquent, une priorité stricte doit être réservée aux couches non servies et sous-servies dans la fourniture des services d’eau et d’assainissement, jusqu’à ce qu’un niveau de services de base soit atteint.

Il a aussi été élaboré le principe de la non-discrimination et d’attention aux groupes vulnérables et marginalisés. Il interdit la discrimination à l’égard de tout groupe. Selon ce principe, tous les groupes de la société doivent être traités équitablement en fonction de leurs besoins.

Enfin, il est exigé que toutes les parties prenantes doivent avoir la possibilité d’avoir une participation active, libre et significative au processus de décision qui les concerne. « Pour pouvoir participer, les gens ont besoin d’avoir plein accès à l’information pertinente », a estimé Wash United.

En plus de ces principes le document d’information de Wash United, rappelle des normes en matière d’eau et d’assainissement.

L’accessibilité. Selon cette norme, les services d’eau et d’assainissement doivent être accessibles à tous dans ou près de chaque ménage, à l’école ou le lieu de travail en tout temps. Et, la sécurité physique des utilisateurs doit être assurée.

L’abordabilité. Selon cette norme, toute personne, riche ou pauvre, doit être en mesure de s’offrir de l’eau et l’assainissement, sans compromette sa capacité à accéder à d’autres biens et services fondamentaux, tels que la nourriture, le logement, la santé, et l’éducation, etc.

La disponibilité. Cette norme édicte que l’eau potable doit être disponible en quantité suffisante pour les usages personnels et domestiques de chacun. De même, un nombre suffisant d’installations sanitaires doivent être disponible.

L’acceptabilité. Selon cette norme, les installations d’eau et d’assainissement doivent être acceptables tenant compte des coutumes locales et de la culture. Ceci exige généralement que les installations sanitaires soient séparées selon le sexe.

La qualité. Selon cette norme l’eau doit être sans danger pour la consommation humaines et d’autres utilisations, sans menacer la santé humaine. Les installations sanitaires doivent être hygiéniques et sûres à être utiliser, avec de l’eau et du savon disponibles pour se laver les mains après usage pour assurer l’hygiène.

Rappelons qu’en Juillet 2010, le droit humain à l’eau potable et l’assainissement a été autoritairement reconnu par l’Assemblée générale des Nations Unie, l’organe suprême de décision de l’ONU et le conseil des droits des Nations Unies.

Hawa Fofana (stagiaire)


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