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SCÈNE PUBLIQUE MALIENNE : A qui profite le discrédit lancé contre les partis politiques ?

lundi 11 janvier 2021, par Assane Koné

« Quand on aime plus son chien, on l’accuse de rage », nous enseigne un dicton. Mais, ce que le dicton ne nous dit pas, c’est que cette accusation est formulée pour pouvoir abattre le chien. Loin de nous l’idée de toute comparaison. Mais, malheureusement, ce dicton sied parfaitement à ce qu’il nous est aujourd’hui donné de constater sur la scène publique malienne. Comme une « fatwa », les partis politiques maliens sont aujourd’hui accusés de tous les pêchés. Et, l’on veut les abattre.

Nous n’avions aucune prétention à nous transformer en avocat défenseur des partis politiques. Nous savons qu’ils sont suffisamment outillés pour se défendre. Mais, il faut attirer l’attention de nos concitoyens sur le comportement d’une nouvelle race de vendeurs d’illusions qui se sont spécialisés dans le brassage du vent.

Sortis de nulle part. Sans légitimité aucune. Et, sans aucune formation leur permettant d’apprécier les enjeux et défis d’un Etat moderne comme le notre. Arrivés par une effraction sur la scène publique malienne, mais surtout ayant pris goût à recevoir des présents de courtisans aussi perfides qu’eux, ils veulent s’y installer en demeure. Sauf, qu’ils ont pour la plupart opter de faire des parricides.

Quelle est cette obsession à vouloir mettre par la force à la retraite des acteurs politiques maliens ? Est-ce parce que nos « acteurs politiques autoproclamés », ont conscience qu’ils ne feront pas le poids dans les urnes face à ceux qu’ils sont entrain de dénigrer jours et nuits ?

Nous connaissons nos acteurs politiques traditionnels. Ils ne sont pas exempts de tous reproches. Ils ont pour certains d’entre eux, par moment commis des fautes. A la limite, nous pouvons soutenir que nous savons ce que chacun d’eux est capable de faire ou de ne pas faire. Mais, aucun malien ne pourra nous convaincre de la moralité et de la bonne foi de nos nouveaux « acteurs politiques autoproclamés ». Pour la petite histoire. Pendant qu’on y est. En si peu de temps, certains d’entre-deux ont déjà ravalé certaines de leurs déclarations publiques.

« Je ne suis pas demandeur. Même si on me nommait à un poste, je vais refuser. Mon combat, c’est pour le changement au Mali », a été la phrase célèbre toute trouvée pour tromper les moins avertis de nos concitoyens. Qui peut aujourd’hui, nous donner le nom d’un seul « acteur politique autoproclamé » qui a tenu parole ? Sans emplois connus pour la plupart et grands chômeurs devant les hommes et Dieu, ils ont tous ravalé ce qu’ils ont craché, dès que la première occasion de mettre quelque chose sous la dent s’est présentée.

Si le Mali a fait le choix d’une République qui a opté pour une démocratie pluraliste intégrale, il faut que les citoyens maliens se battent pour doter le pays de lois et d’Institutions fortes, afin que ce soient les meilleurs d’entre-nous qui nous gouvernent.

Quand. Dans une République. Un système politique fait la promotion des cancres et des médiocres, il ne faut s’attendre qu’elle devienne une République bananière. Le Mali qui regorge de femmes et d’hommes de valeurs doit refuser le statut de République bananière, pour être au rendez-vous de l’universel. Pour cela, il va falloir que certaines de ses filles et certains de ses fils revoient leurs prétentions à la baisse. Et, mieux, admettre qu’ils étaient dans une ivresse passagère comme sous l’effet de produits hallucinogènes.

Qui est ce républicain démocrate sincère qui veut une démocratie sans les partis politiques. Il est inimaginable de faire une démocratie sans parties politiques. Il est temps que les illuminés redescendent de leur piédestal momentané pour se rendre compte de la réalité : le Mali, en 1992 a fait le choix d’un multipartisme intégral comme pierre angulaire de son système démocratique.

Et, mieux, il faut qu’ils comprennent que les maliennes et maliens ne sont pas dupes. Ils savent faire la différence entre le vrai et ce qui n’est pas vrai. Que les « acteurs politiques autoproclamés » acceptent de déposer leur cagoule d’organisation de la société civile pour sauter les deux pieds joints dans l’arène politique, en commençant par faire une option claire dans la dénomination de leur organisation. Quand on décide de s’ « autoproclamer acteur politique », on ne doit plus se cacher derrière les idéaux et actions d’un leader religieux. Mais, en attendant, qu’ils aient le courage de créer un parti politique en bonne et due forme, nous sommes obligés de constater que ceux qui ont été taxés d’ « acteurs hybrides » d’hier, sont aujourd’hui des « acteurs politiques autoproclamés » aujourd’hui. Et, qui sait demain ?

ASSANE KONE


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