Un atelier des communicateurs pour la mobilisation sociale dans le processus de paix et de réconciliation au Mali a ouvert, le 30 mai 2014, ses travaux à Sélingué. Organisé par le ministère de la réconciliation nationale, en partenariat avec la Minusma, l’atelier a regroupé une soixantaine de professionnels des medias et de communicateurs traditionnels. Il a été animé par d’éminents spécialistes à savoir : Cheick Tidiane Sy de l’Unesco, le D^r Mamadou Fanta Simaga et Gaoussou Drabo de l’Essor.

Il s’agissait pour ces acteurs incontournables dans le processus de réconciliation, au cours des travaux qui devaient durer trois jours , d’analyser les thèmes suivants : « la responsabilité sociale du communicateur » ; « les discussions sur les ancrages psychoculturels , les formes de coopération et de solidarité entre les populations cibles à la base du vivre ensemble » ; « mode, outils et canaux les medias peuvent-ils contribuer à la revitalisation des liens, la normalisation des rapports et la mobilisation des acteurs pour la paix et la réconciliation nationale ». La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Secrétaire général du ministère de la réconciliation, Attaheir Ag Iknane, en présence de Bruno M’Pondo Epo, le représentant du chef de la Minusma, Albert Gerald Koenders. Dans son allocution d’ouverture des travaux, le représentant du ministre de la réconciliation, Attaheir Ag Iknane, a expliqué que les communicateurs jouent un grand rôle dans le rétablissement des rapports conviviaux du vivre ensemble. « Vous avez une place importante dans la dynamique de restauration de la confiance entre les maliens », a-t-il dit. Auparavant, Bruno M’Pondo Epo, le représentant du chef de la Minusma, a, dans son discours, indiqué que la libre circulation des idées par les mots et par l’image doit être accompagné de la conscience de responsabilité du journaliste pour rendre compte du positif, de l’invisible et de l’intangible. Après l’ouverture du séminaire, le premier thème : « la responsabilité sociale du communicateur » a été introduit par Cheick Tidiane Sy de l’Unesco. Et selon lui, il faut professionnaliser, garantir et rendre viable les organes de presse pour que la responsabilité sociale du communicateur soit effective. A sa suite, le second conférencier, le D^r Mamadou Fanta Simaga, a suggéré un retour aux fondamentaux de notre culture basée sur la solidarité pour le retour de la paix au Mali. « Aujourd’hui, on est en panne d’identité et de tout. On a ignoré l’essence de notre Etat voilà pourquoi nous en sommes arrivés-là. Il faut développer la solidarité en valorisant toutes les cultures. Notre pays est une mosaïque de peuple. Le sentiment de solidarité est à la base de toute nation. Il est temps qu’on revisite notre histoire si on veut la paix », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que toute nation qui n’est pas cultivée est appelée à disparaitre. Pour le rétablissement de la cohésion sociale et la réconciliation nationale, le troisième conférencier, Gaoussou Drabo, a souligné la nécessité de donner aux journalistes des informations rapides, vérifiées et dépassionnées sur la reconstruction du pays et plus particulièrement sur la situation au Nord du Mali. Selon Drabo, tout ce que les gens demandent est qu’on leur donne de l’information. « Lorsque quelque chose de négative ou de grave arrive au Nord vous êtes obligé de donner l’information parce qu’aujourd’hui on ne peut rien cacher. Si le journaliste est privé de nouvelles, le témoignage et la rumeur dominent. Donc Il est très important qu’on puisse donner aux journalistes la possibilité de véhiculer une information rapide, vérifiée et dépassionnée. Même si l’information n’est pas entière, il vaut mieux la donner au moins dans le temps où elle parvient. Ensuite on peut donner les détails supplémentaires », a-t-il expliqué. Avant d’appeler les journalistes à appuyer et valoriser toutes les actions à la base en faveur de la paix et de la réconciliation.

Madiassa Kaba Diakité