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Rapport 2013 d’Amnesty International sur la peine de mort : 140 pays abolitionnistes contre 85 il y a 10ans
vendredi 4 avril 2014, par
« 140 pays abolitionnistes contre 85, il ya 10 ans », l’information a été donnée, à la faveur d’une conférence de presse d’Amnesty International à l’occasion de la publication du rapport 2013, dans les locaux le jeudi 27 mars 2014.
« La peine de mort en 2013 : un petit nombre de pays à l’origine d’une augmentation mondiale des exécutions » tel est l’intitulé d’un résumé du rapport lu par la présidente d’Amnesty international Mali lors de la conférence de presse. Mme Kéita Mariam Touré dans sa présentation, a fait partager avec la presse en ce qui concerne le cas de l’Afrique et plus précisément l’Afrique subsaharienne que seuls cinq pays ont exécuté des prisonniers en 2013. Il s’agit du Bostwana, du Nigéria, de la Somalie, du Soudan et du Soudan du Sud. Et Madame la présidente de préciser que la Somalie et le Soudan ont été responsables de plus de 90% des exécutions dans la même région. Le nombre d’exécutions signalées en Somalie par exemple est passé de 6 en 2012 à au moins 34 en 2013. Au Nigéria, a-t-elle indiqué, pour la 1re fois depuis 7 ans, 4 hommes ont été exécutés. Ils ont été pendus après des déclarations du président Goodluck Jonathan donnant le ‘’feu vert’’ à une reprise des exécutions dans le pays, a regretté Kéita Mariam Touré. La présidente d’Amnesty Mali a enfin salué les initiatives des pays comme le Bénin, le Ghana et la Sierra Leone qui ont pris selon elle des mesures importantes en faveur de l’abolition de la peine capitale, soit en révisant leur constitution, soit en proposant des modifications de leur code pénal.
A propos du cas spécifique du Mali, il est à noter selon toujours les propos de la présidente Touré, que le Mali a entrepris il y a longtemps le processus amenant à l’abolition de la peine de mort. Un projet de loi allant dans ce sens a même été déposé à l’Assemblée nationale depuis 2007. Malheureusement, de cette date à nos jours, le débat n’a jamais pu être mené au niveau du parlement a-t-elle regretté. « Même si dans les faits, notre pays n’a pas exécuté depuis les années 1980, pour Amnesty International, il s’agit de purger purement et simplement cette sentence de la législation du Mali. Le plaidoyer va continuer à l’endroit des autorités maliennes afin d’amener notre pays à abolir la peine de mort » a ajouté Mariam Touré.
En prenant la parole à la suite de sa présidente, le ‘’coordinateur peine de mort d’Amnesty international Mali’ ’s’est inscrit en faux à propos de l’abolition de la peine de mort qui serait une façon d’encourager les crimes et de donner une chance aux meurtriers. Ce qu’il faut retenir selon El Béchir Singaré, c’est que l’application de la peine de mort a été dévoyée. Et El Béchir de poursuivre que rares sont d’ailleurs les bandits de grands chemins que la justice arrive à traquer, mais plutôt elle les condamne par contumance. Ce qui le fera dire que ce sont les journalistes et les hommes politiques qui sont généralement condamnés pour leurs opinions. « L’abolition de la peine de mort est une chance donnée au contraire à des innocents qui sont exécutés » a-t-il indiqué. En qualifiant la peine de mort de peine inhumaine et dégradante qui puisse exister, El Béchir Singaré s’est enfin réjoui du fait que le nombre de pays abolitionnistes ait atteint en 2013 les 140 comparativement à 85 il y a 10 ans.
Siaka Z. Traoré