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Premières Assises de l’EPM : Bocari Tréta a-t-il eu peur de l’hérisson ?

samedi 12 janvier 2019, par Assane Koné

Soumeylou Boubeye Maïga, Premier ministre du gouvernement malien, s’est fait inviter à l’ouverture des travaux des Premières assises de l’Alliance Ensemble pour le Mali (EMP). Tout porte à croire que la présence du Premier ministre à cette rencontre a poussé Bocary Tréta, Président du RPM et de l’EPM à mettre du bémol dans son discours. Il nous revient que le texte qu’il a élaboré en accord avec le secrétariat exécutif de l’EPM, n’a pas été lu. La présence du Premier Ministre, qui se dit depuis un certain temps « hérisson », a-t-il dissuadé le Président de l’EPM à lire le discours convenu avec ses camarades ?

En réalité, cette rencontre a été organisée pour préparer les troupes à soutenir l’initiative de révision de la Constitution malienne, annoncée par le Président de la République. Mais, quand on sait que le Président IBK n’est pas à sa première tentative, l’on devait pouvoir tirer toutes les leçons de l’échec du projet de révision précédent.

La révision annoncée ne passera pas comme lettre à la poste, même si le Premier Ministre annonce une démarche inclusive. Dans le contexte actuel du pays, qui n’est pas loin d’une crise postélectorale qui ne dit pas son nom, il faut s’entendre à des oppositions fortes. Et, malheureusement, pratiquement, dépossédés de leviers dignes de nom, il faut craindre que les leaders de l’EPM n’aient pas les capacités de porter la contradiction à hauteur de souhait au moment venu.

Dans un tel contexte, la logique aurait voulu que Bocari Tréta, en sa qualité de Président de l’EPM, profite de l’ouverture des Premières Assisses pour attirer l’attention du Président de la République et de son Premier ministre sur cet état de fait.

Il est connu de tous que les leaders de l’EPM ont énormément contribué à la conquête du pouvoir. Mais, aujourd’hui, est malin celui qui pourra nous convaincre qu’ils participent à sa gestion. Les quelques leaders de l’EPM, que l’on voyait gesticuler dans la gestion de l’appareil de l’Etat, ont pratiquement tous été éjectés de leur strapontin. Si ce n’est Soumeylou Boubeye Maiga de l’ASMA et Tiémoko Sangaré de l’ADEMA, aucun responsable de parti politique de l’EPM n’occupe un poste de hautes fonctions au niveau de l’Etat. Si un parti politique est crée pour la conquête du pouvoir, malin sera celui qui va nous convaincre que l’EPM n’est pas crée dans cette logique.

A l’Etat actuel de la situation, aucun leader politique de l’EPM n’a les moyens nécessaires et les leviers qu’il faut au niveau de l’appareil d’Etat, pour défendre les actions du Président de la République, notamment les reformes annoncées, dont la révision de la constitution.

Dans la posture de marginalisation actuelle dont est victime la majorité des cadres de l’EPM et surtout les grands leaders, rien n’est garanti. Auront-t-ils le dynamisme, l’intelligence, la force et la capacité de convaincre leur base et le peuple malien à soutenir les réformes annoncées par le Président de la République.

Pour sûr, Bocari Tréta a raté l’occasion rêvée d’exprimer tout le mal que ses camarades politiques de l’EPM, et même du RPM, pensent de la gestion solitaire du pays par le Premier Ministre. Et, comme, il n’a pas lu le discours qui devait lui permettre de le dire, l’on est en droit de se demander si Bocari Tréta n’a pas eu peur de l’hérisson de Gao.

Assane Koné


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