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Pour l’émancipation des Africain : Le FORAM engage la réflexion pour des Etats généraux du francs CFA

vendredi 8 mars 2019, par Assane Koné

Après la tenue d’une journée consacrée à l’édition spéciale de « Migrances », placée sous le thème « la nécessité des Etats généraux du FCFA », au mémorial Modibo Keita, les panelistes de cette Journée ont animé une conférence de presse afin d’expliquer l’initiative des Etats généraux du franc CFA et les Alternatives possibles. C’était le dimanche 17 février 2019 au Centre Amadou Hampaté Ba à Missira.

« Nous souhaiterions que toute la population africaine de la zone Franc, se dise qu’il y va de la destinée du continent. Nous voudrions une monnaie au service des populations. Pour cela, les acteurs souhaitent que le débat prenne depuis la base et notamment dans les langues nationales et vernaculaires jusqu’au sommet. Qu’il ne soit pas un débat pour les élites politiques ou économiques, plutôt un débat de société », a déclaré Kaku Nubukpo, économiste et ancien ministre togolais de la Prospective et de l’évaluation des Politiques.

Pour répondre aux Présidents malien et ivoirien, l’économiste togolais a apporté sa part de vérité. Selon lui, il ne faut pas que les deux présidents oublient que la stabilité monétaire dont ils se vantent tant nourrit l’instabilité du secteur réel de l’économie. « Nous avons dans notre zone, des taux d’intérêt supérieurs à deux chiffres pour accéder au crédit.C’est à ce prix que nos crédits n’alimentent pas trop les importations, donc les sorties de devises, la fixité de change entre le CFA et l’Euro, c’est d’avoir des taux d’intérêts bas, pouvoir financer les économies, pour avoir la croissance et la création d’emplois pour les jeunes. Nous voulons aussi d’un point de vue symbolique, en finir avec la colonie CFA qui renvoi aux fonds des colonies françaises d’Afrique », dira-t-il.

A la suite explique-t-il, la monnaie a une fonction importante, c’est celle d’unité de compte. Les américains ne comptent pas en Euro, les européens ne comptent pas en Yen. « Il nous faut une monnaie qui puisse renvoyer à notre identité, une politique monétaire qui puisse s’orienter vers le pilotage du marché intérieur. Aujourd’hui nous sommes dans une phase d’extraversion d’économie, nous exportons les matières premières mais nous ne transformons pas sur place et nous pensons que le franc CFA est un frein à cette transformation structurelle des économies de la zone franc », a-t-il soutenu.

Kaku Nubukpo a indiqué qu’à Londres, il y aura la constitution du comité de la diaspora, pour réfléchir sur les alternatives, aux modalités de sortie progressive du franc CFA, ainsi va se mettre en place un débat citoyen sain. « Cette initiative n’est pas contre quelqu’un. Elle vise seulement l’émancipation de l’Afrique », a-t-il déclaré.

« Le problème monétaire posé par le franc CFA, grande contribution au blocage des pays africains contribue aussi à rendre le quotidien des africains invivable, fait de survie, de petits boulots surnuméraires, qui n’ont pas de solutions de sortie et ne sont que suicidaires. Il est alors important de ramener ces deux thématiques ensemble pour que les africains y réfléchissent et discutent avec la société civile concernée et qu’on propose des réponses et des solutions à court terme, à moyen et long terme et pour qu’elle prenne en main sa destinée », a-t-il laissé entendre.

Pour Mamadou Koulibaly, économiste universitaire, homme politique de Côte d’Ivoire, les problèmes liés à la migration massive des jeunes hors d’Afrique et d’autres questions se posent. Il a estimé que malheureusement, le FCFA ne permet pas aux gouvernements actuels de les résoudre. Il a indiqué que d’abord, cette monnaie ne permet pas de financier l’investissement risqué et de longue période. Toutes choses qui découragent les entrepreneurs privés pour accéder au crédit et faire des investissements. Ensuite, le point le plus choquant, c’est qu’on a connecté et arrimé depuis toujours ces pays africains qui ont des productivités faible, le niveau d’éducation faible, une main d’œuvre très male qualifiée, une population plus large et analphabète, à une Europe qui est très productive, moderne, avec une main d’œuvre qualifiée, et de bonnes écoles, etc. « Et comment voulez-vous que la parité fixe entre des gens hyperperformant avec des rendements élevés et des gens peu performant et mal gouvernés, puisse conduire à des entreprenariats en Afrique. Cela brise complètement la dynamique économique de ces pays africains », a-t-il constaté.

« Si on brise ce CFA, qu’on a notre monnaie, qu’elle soit commune ou individuelle, qu’elle soit faible ou pas, mais au moins on l’a gère nous-même en fonction de nos contraintes du jour, comme le Yen », a-t-il lancé. Il a ajouté que ce changement permettra aux entreprises de faire des choix stratégiques, d’investir et de créer des emplois.

Bintou COULIBALY


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