A peine porté sur les fonds baptismaux, le Collectif des Maliens pour la réconciliation, la paix et la stabilité globale et durable (CMRPSGD) voit grand. Il ambitionne de valoriser les vertus du dialogue social pour créer un cadre de concertation entre les anciens et le nouveau chef d’Etat du Mali autour de la question du nord pour une paix définitive et conforter le leadership du Mali en termes de démocratie et de bonne gouvernance. Les responsables du collectif étaient samedi face à la presse à la Maison de la presse.

Mise en place suite aux évènements tragiques du 17 mai 2014, à Kidal, le Collectif des Maliens pour la réconciliation, la paix et la stabilité globale et durable est un regroupement de lobbying de toutes les sensibilités autour de l’épineuse question du Nord.

Sur la base des principes du dialogue social, le collectif propose comme solution le Jackpot de la réconciliation pour rétablir une paix définitive et conforter le leadership du Mali en termes de bonne gouvernance et de démocratie.
Selon le président du collectif Baba M. Traoré, animateur à la radio Guitan, la crise du Nord est une question nationale dont les solutions ne peuvent être autres que la valorisation du processus traditionnel du règlement des conflits.

La résolution au-delà des politiques

Depuis plusieurs années le Mali est confronté à une rébellion récurrente traduite par des affrontements armés, des tentatives de partition et/ou de régionalisation au nord du pays. Les régimes successifs ont apporté chacun à sa manière des propositions, sans jamais parvenir à une solution définitive du phénomène. Des accords, des traités et autres pactes n’ont pas empêché à la situation de prendre une dimension internationale en impliquant l’ensemble des pays du champ.

« Les présidents et leurs gouvernements ont réfléchi, essayé d’apporter chacun à sa manière des orientations, des plans, des stratégies et contributions pour des solutions de sortie de crise, des tentatives de solutions avec des moyens et visions différentes. La société, toute catégorie s’est mobilisée, mais des acteurs majeurs comme les anciens présidents sont restés silencieux sur la gestion de la crise », a fait remarquer Djadjé Hama Sangho, membre du collectif. Pour lui le moment est venu pour qu’ils apportent leur touche. « Au niveau du Collectif des Maliens pour la réconciliation, la paix et la stabilité globale et durable, nous envisageons une large consultation entre les anciens chefs d’Etat et le nouveau afin de créer un cadre de concertation entre les vrais acteurs de la crise », a-t-il précisé.

Selon M. Sangho, si toutes les propositions de solutions sont mutualisées autour de l’actuel chef de l’Etat, en créant un cercle de réflexion composé des anciens chefs d’Etats qui avaient géré la question, le Mali pourrait gérer définitive cette crise qui implique les pays du champ comme le Niger, Burkina Faso, Algérie, Maroc, Nigéria et Cameroun. Et c’est réussir le coup du prix Nobel de la paix à cause de l’acte posé.

Pour la mise en œuvre du programme, le Collectif des Maliens pour la réconciliation, la paix et la stabilité globale et durable a déjà réussi l’aval de l’actuel chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keita et le président de la transition, Dioncounda Traoré. Des moyens seront mis en œuvre dans les prochains jours pour rencontrer les autres présidents notamment, Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré en exil à Dakar.

S’agissant du président Amadou Toumani Touré, le conférencier a rassuré qu’il n’est frappé pour l’heure par aucune mesure judiciaire. Et, pour lui, il n’aura absolument pas de problème à son niveau. « Nous ne sommes pas dans le jeu des politiques. Notre démarche est purement traditionnelle », a-t-il précisé.

Bréhima Sogoba