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Mine de lithium de Gualamina : Publiez Ce Que Vous Payez-Mali demande la publication de la Convention d’exploitation

vendredi 14 juin 2024, par Assane Koné

Disposant de la deuxième plus grande réserve de Lithium d’Afrique, après la République Démocratique du Congo, et avec une exploitation programmée sur plus de 23 ans, le Mali pourra-t-il éviter les travers qu’il continue de subir dans son exploitation d’or ?

Malgré ses 14 mines d’or industrielles et leur contribution à l’économie nationale en 2021 de 9,17% au PIB ; 22,27% dans les revenus de l’Etat et 0,8% dans la création d’emplois, il est communément admis que le Mali n’est jamais parvenu à faire briller l’or pour les maliennes et maliens. Pour éviter que le lithium malien ne brille pas pour les maliens, la société civile malienne à travers la Coalition Publiez Ce Que Vous Payez-Mali (PCQVP-Mali) a décidé de se mobiliser aux côtés des autorités pour la préservation des intérêts du Mali et sa population. Et, comme qui aime bien, châtie bien, la Coalition PCVQP-Mali, lors d’une conférence de presse le 14 juin 2024, a invité les autorités maliennes à « publier la Convention d’exploitation du lithium sur le site du ministère en charge des mines » et de « diligenter l’adoption des décrets relatifs au Code minier de 2023 et à la loi portant Contenu local ».

En sa qualité de principal animateur de la conférence de presse Tiémoko Souleymane Sangaré, secrétaire général de la Coalition PCQVP-Mali, a rappelé que le secteur minier a connu depuis une trentaine d’années un essor considérable en occupant la 1ére place sur le plan de l’exportation du pays avec 79% selon le rapport du Comité de Pilotage ITIE 2021. Il a indiqué selon le même rapport, le Mali compte à ce jour 14 mines d’or industrielles qui contribuent à l’économie nationale en 2021 de 9,17% au PIB ; 22,27% dans les revenus de l’Etat et 0,8% dans la création d’emplois. Selon lui, ces données prouvent à suffisance que l’économie du Mali repose essentiellement sur l’exploitation des ressources minières et précisément l’or. Toutes fois, le secrétaire général de la Coalition PCQVP-Mali a estimé que les attentes n’ont pas été comblées en termes de création d’emplois et d’investissement dans le secteur des services sociaux de base pendant la période de la monoproduction de l’or.

La diversification, devenue une réalité

« La diversification tant souhaitée par tous les acteurs, est devenue une réalité », a-t-il déclaré. Avant de préciser que « le Mali compte aujourd’hui deux projets d’exploration de lithium bien avancés : Galamina (Ganfend) et Bougouni (Minéraux Kodal) dans le village de NGanala ». Plus précis, il dira que « la production de Gualamina est prévue pour août 2024 ».
Partant du principe que le Lithium, minerai stratégique, est vital pour les technologies d’énergie renouvelable et face à la tendance mondiale de la lutte contre les changements climatiques et la ruée vers les minerais de transition énergétique, Tiémoko Souleymane Sangaré a indiqué que « la demande mondiale d’exploitation de cette ressource, va connaître une hausse massive ». Dans un tel contexte, il a estimé que le Mali et l’ensemble des acteurs doivent se préparer pour éviter les éventuelles injustices générées lors du boom aurifère notamment sur des personnes en situation de handicap. Les acteurs sont unanimes pour admettre que dans le cadre du boom aurifère, il y a eu manque de consultation des communautés, la mauvaise gouvernance et l’insuffisance de garanties sociales et environnementales.

Pour prendre en charge les insuffisances constatées, il dira que depuis deux ans, la Coalition PCQVP-Mali avec l’appui technique et financier de PCQVP au niveau mondial met en œuvre le « Projet Social Bonds ». Il a rappelé que les objectifs de ce projet sont de contribuer à l’amélioration de la connaissance du citoyen lambda malien et les communautés avoisinantes sur les conséquences environnementales et sociales de l’exploitation de la mine de Lithium au Mali, et de contribuer à l’organisation de la société civile et des communautés impactées en vue de faire un plaidoyer auprès des décideurs pour une augmentation substantielle et visible d’investissement dans les services sociaux de base (santé, éducation, accès à l’eau potable) et dans les énergies propres. Enfin, il dira que le projet se propose aussi de contribuer au renforcement des capacités de la société civile et des communautés sur les enjeux de l’exploitation des minerais de transition énergétique, du changement climatique et de la budgétisation sensible au genre.

Pour ce qui concerne les réalisations dans le cadre de ce projet, il a indiqué le renforcement des capacités des personnes en situation d’handicap sur l’impact des changements climatiques à l’heure de la transition énergétique à Bamako. Il a aussi rappelé l’organisation de l’atelier d’information des acteurs de la société civile et de la presse sur les innovations du nouveau code minier et la loi portant sur le contenu local. « Des ateliers similaires ont été tenus à Bougouni et Gualamna dans le but de renforcer les plateformes desdites localités », a-t-il indiqué.

Il a aussi levé le voile sur l’organisation de l’Atelier d’information de la société civile et de la presse sur le mécanisme d’évaluation environnementale et sociale des projets miniers au Mali, à Bamako, Bougouni et Gualamina. Sans oublier l’Atelier de renforcement des capacités des membres de la plateforme de dialogue Multi-acteurs de Bougouni et Gualamina sur la Participation au Contrôle Citoyen de lAction Publique (CCAP). « La tenue de cet atelier de renforcement a permis aux participants des deux localités outillées d’être capables d’interpeller les autorités communales et administratives conformément aux règles en vigueur. Les participants ont reconnu à unanimement que leur façon de faire n’était pas correcte », a-t-il rappelé.

Pour ce qui concerne l’analyse du contexte de la mise œuvre du projet, il dira que toutes les activités réalisées au niveau national et communal ont été couvertes respectivement par les représentants du Gouvernement et les autorités administratives et communales. « Nous n’avons pas été confrontés à des obstacles pouvant rendre difficile la mise en œuvre de notre projet », a-t-il déclaré. Cependant, au nom de la Coalition PCQVP-Mali, il a regretté la lenteur dans l’adoption des décrets relatifs au code 2023 et à la loi portant sur le contenu local. Mais, également la non publication de la convention sur le lithium sur le site du ministère en charge des mines.

Mais, Qu’à cela ne tienne, en guise de conclusion, il dira que « la mise en œuvre du projet social bonds a renforcé la crédibilité de PCQVP-Mali auprès des autorités de la République du Mali et de ses partenaires ». Selon lui, elle a permis à PCQVP-Mali de nouer des relations avec la Fédération Malienne des Personnes Handicapés. Mais, malheureusement, il a fait remarquer que « les succès engendrés n’ont pas comblé toutes les attentes ». Selon lui, c’est pourquoi, ils ont deux fortes recommandations à l’endroit des autorités. Ce sont : Diligenter l’adoption des décrets relatifs au code 2023 et à la loi portant contenu local ; et Publier la convention d’exploitation du lithium sur le site du ministère en charge des mines.

Innovations du code minier 2023

« Le code minier 2023 comporte des innovations majeures à plusieurs niveaux », a-t-il déclaré. Avant de les rappeler. Selon lui, pour ce qui concerne le Cadre Juridique, désormais au Mali, la Convention pour la phase de recherche a une durée totale de 9 ans y compris les 2 renouvellements. Et, la Convention pour la phase d’exploitation a une durée de 12 ans dont 2 ans pour la phase de la construction de la mine.

Pour ce qui concerne la participation de l’Etat, en termes d’innovations, il dira qu’il a la possibilité de percevoir les dividendes en nature ; avec une participation maximale du pays fixée à 35% dont 5% pour les privés maliens. Il a aussi salué le fait que le nouveau code prévoit plusieurs la mise en place de plusieurs fonds miniers.

Pour ce qui est des Exonérations, il dira qu’il y a lieu de saluer la suppression des exonérations de produits pétroliers en phase d’exploitation. Il a aussi salué l’opérationnalisation du compte séquestre, qui prévoit la mise en place du compte séquestre de fermeture et de réhabilitation dès le démarrage de la production et domicilié dans une banque de la place. Il a surtout salué l’adoption de la loi relative au Contenu local dans le secteur minier au Mali.

Assane Koné


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