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Malnutrition à Nossombougou et Ouolodo : L’Alliance des journalistes en faveur de la nutrition à la découverte de la problématique

dimanche 26 décembre 2021, par Assane Koné

Situées dans la région de Koulikoro, à environ 69 km de Bamako, la commune de Nossombougou avec 32 691 habitants et la commune de Ouolodo à environ 81,6 km de Bamako avec 16 788 habitants, ont été visitées par des journalistes. Cette visite a été conduite par l’Alliance des journalistes maliens en faveur de la nutrition et la sécurité alimentaire, en partenariat avec l’ONG Œuvre malienne d’aide à l’enfant au sahel (l’OMAES).

L’objectif de cette visite de terrain était de faire le point de la problématique de la nutrition à travers des productions médiatiques (TV, Radio, presse écrite, presse en ligne). Spécifiquement, il s’agissait de rencontrer des acteurs de la nutrition et les populations des zones concernées ; de produire des articles de presse (TV, Radio, Presse écrite, Presse en ligne) ; et de les diffuser.

Les visites ont commencé par la rencontre des deux chefs de village de Nossombougou et de Ouolodo. Néguéba Konaté dit Wa, chef de village de Nossombougou a montré toute sa satisfaction de recevoir les journalistes pour faire le point de la nutrition, un espoir pour la population. « Les femmes enceintes et les enfants souffrent de la malnutrition depuis longtemps. Si une attention particulière est portée à leurs égards, c’est une très bonne chose. Car une bonne nutrition génère une bonne croissance dans la vie d’une femme enceinte et de l’enfant », a-t-il déclaré. Quant au chef de village de Ouolodo, Djidji Diarra a rebondi sur la même ligne que celui de Nossombougou. Il a formulé des vœux pour l’avancée de l’objectif qui sont de lutter contre la malnutrition au Mali.

Situation des enfants malnutris et les femmes enceintes

Ces visites de terrain par les journalistes ont également concerné les CSCOM des deux localités citées ci-dessus. Abdoulaye Gassama, chargé de nutrition du CSCOM de Nossombougou, a indiqué que l’établissement a été créé en 1995. Selon, travaillent en son sein, un médecin, une sage-femme, un infirmier, un aide-soignant, une infirmière obstétricienne et une matrone.

À la date d’aujourd’hui, il dira que le CSCOM a, à peu près, 86 enfants inscrits dans le programme malnutrition aigu sévère (MAS) dont 5 abandons et 0 décès. Partant de cela, comme difficulté il a souligné la rupture des intrants de MAS et MAM (malnutrition aigu modéré), rupture des médicaments pour le traitement systématiques. Pour ce qui concerne les matériels de prise en charge, il dira qu’ils ont seulement une seule balance pour faire des pesées. Il a ajouté que malgré ces difficultés, grâce à leur engagement, ils sont parvenus à un résultat satisfaisant. « Sur les 86 enfants, 70 enfants sont sortis guéris », a-t-il déclaré. Avant de lever le voile sur les maladies liées à la malnutrition : la Diarrhée et le paludisme.

Abdoulaye Gassama a précisé qu’au moment de la période hivernal, (de juin, juillet et août) ils reçoivent beaucoup d’enfants malnutris, plus de 60 enfants par jour. Autres difficultés est que, pour la dotation des enfants, les femmes parcours 18 km, ce qui explique l’accès difficile au CSCOM

A la date d’aujourd’hui, d’après lui, ils ont reçu une quantité de 16 bits pour les cas de MAS et de Plompisap pour les MAS. « La plupart des dons pour la prise en charge de ces enfants malnutris viennent du PAM et ses partenaires », a-t-il indiqué.

Vu tout ce qui précède, selon lui on peut dire que la situation est inquiétante dans la commune de Nossombougou, surtout en période de soudure. Pour éviter cela, il a sollicité auprès des partenaires l’accès des intrants (16 bis farines enrichi à base de maïs et de l’huile) pour une meilleure prévention et pour une prise en charge correcte. Pour la vaccination post-natale, le CSCOM prend des initiatives de démonstration culinaire destinées aux femmes les jours de vaccination. Au moment où il parle, le CSCOM avait distribué à certaines femmes 490 sacs de farines enrichies qui ont été offerts par le PAM

De son coté, Mme Diarra Cécile Diarra, directrice technique du CSCOM de Ouolodo (DTC), explique que dans leur commune, la malnutrition est plus fréquente chez les enfants de 6 mois à 59 mois, les femmes enceintes et les femmes allaitantes. « Cela peut être engendré le sevrage, les grosses précoces, l’insuffisance de revenus. Et touche 40% des enfants et 20% des femmes de la population surtout en période d’hivernage », a-t-elle annoncé.

Elle a indiqué qu’à son sens le problème majeur est lié à l’usage que les chefs de ménages font de leurs productions locales. « Les enfants n’ont pas accès aux aliments sur la base de la production locale pour bien se nourrir. Car, au lieu de les consommer, les paysans préfèrent d’aller vendre leurs productions », a-t-elle dénoncé. Et, d’indiquer que les enfants, dans ces conditions, ont leur salut, dans la dotation du PAM

Comme autres difficulté, elle a mentionné : l’insuffisance de personnel de santé et le manque de nourritures. Tout compte fait, elle a indiqué que son centre de santé peut recevoir par mois, 10 enfants malnutris. Face à cette situation alarmante, elle a lancé un appel d’aide pour une sensibilisation de la population de Ouolodo sur les avantages d’une alimentation saine.

Les actions de prévention de la malnutrition

Salif Traoré, secrétaire général à la Mairie de la commune rurale de Nossombougou, en présence de Ousmane Diarra, 3e adjoint au maire, dira que tout ce qu’ils font, est orienté vers l’agriculture ; la bonne nutrition des enfants et les femmes enceintes. Selon lui, le maraichage est une activité très développée dans cette commune. « De telle sorte que nous avons bénéficié du financement d’un projet pour la construction d’un barrage par le PAM, IRRIGA et OMAES », a-t-il déclaré.

Selon lui, la Mairie a un PDSEC, dans lequel chaque 5 ans ils prévoient une activité à mener dans les secteurs du développement économique, social et cultuel. « La sécurité alimentaire passe forcément par l’agriculture et le maraichage. Si cela est valorisé ça permettra d’améliorer leurs conditions de vie », a-t-il constaté.

Pour la prise en charge des malnutris dans leur commune, il dira qu’ils ont un CSCOM et 4 maternités qui sont mises à profit pour lutter contre la malnutrition. Il a sollicité l’appui de l’Etat, les partenaires et l’accompagnement de a presse pour relayer les informations.

Pour sa part, Mme Diarra Awa Kanté, présidente du groupe de soutien à la nutrition (GSAN) de Nossombougou, a rappelé les actions de prévention qu’elles ont bénéficié de la part de GSAN de Kolokani en 2017, du PAM en 2019 et de IPRO IRRIGA en 2021.

« Nous avons été formé sur comment préparer les nourritures (farine enrichie et autres) qui renforcent la croissance des enfants de 6 ans à 5 ans et qui améliorent la santé des femmes enceintes et des femmes allaitantes », a-t-elle félicité. Pour elle, cela a été un grand apport, car elles sont aujourd’hui un groupe qui prépare lui-même ces nourritures en présence de toutes les femmes concernées, à chaque fois en cas de besoins. Pour cela elle a demandé l’implication des femmes de Nossombougou à ces activités et a sollicité l’aide des autorités pour lutter contre la malnutrition pour le bienêtre de tous.

Fanta Diakité, journaliste à la radio Klédu, présidente de l’Alliance des journalistes maliens en faveur la nutrition et la sécurité alimentaire, dira que les deux communes qu’ils ont visitées, leur a permis de constater que la période de soudure est une période où les CSCOM sont envahis par les parents qui amènent leurs enfants, à un niveau de malnutrition aigu sévère et modéré dans un tableau pathétique. Cela veut dire que l’heure est très grave et que l’Etat doit agir. Elle a fait savoir que le budget qui est alloué à la prise en charge des cas de malnutrition au Mali, 1% de budget, c’est insignifiant.

« Un pays ne peut se développer sans mettre l’accent sur l’accès à l’alimentation. C’est un droit pour tout le monde. Pour cela, les journalistes ont un rôle d‘alerter, de tenir compte de la situation nutritionnelle des enfants et les femmes enceintes. Pour la sécurité alimentaire et une bonne alimentation pour tous les maliens », a-t-elle déclaré.

Pour Karouga Doumbia, facilitateur OMAES au compte du programme Right2Grow dans le cercle de Kolokani, ces réalités leur permettront dans leurs futurs plans d’élaborer, de savoir ce qu’ils peuvent faire en matière de l’amélioration de la condition nutritionnelle et alimentaire dans les zones d’intervention de l’OMAES. Pour cela, il a remercié les journalistes plus particulièrement l’Alliance des journalistes maliens en faveur de la nutrition et la sécurité alimentaire pour tout qu’elle fait pour la nutrition et la sécuritaire alimentaire.

Bintou COULIBALY


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