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Lutte contre l’extrémisme violent : PEN Mali et Malivaleurs amorcent la réflexion
mardi 29 novembre 2016, par
« La montée de l’extrémisme violent comme menace sur l’État, la cohésion sociale, les droits et libertés », est le thème des travaux de la 2e édition du Colloque international des Ecrivains, Journalistes et Communicateurs traditionnels. Organisée par le collectif PEN-Mali/mouvement Malivaleurs, cette rencontre qui se tient du 29 Novembre au 2 décembre 2016 regroupe des participants venant de la Colombie, du Japon, de la Suisse, d’Angleterre, de la France et d’autres pays d’Afrique. L’objectif est d’édifier le public sur le Mali, les problématiques qui font peser une menace sur l’Etat, la cohésion sociale, les droits et libertés.
La cérémonie d’ouverture des travaux de cette 2e édition du colloque international des écrivains, journalistes et Communicateurs traditionnels, s’est déroulée, le mardi 29 novembre 2016, à l’Hôtel Massaley.
Ce colloque constitue une aubaine pour les participants d’examiner la question de l’extrémisme violent au Mali et dans le Monde, de pousser la réflexion en vue de trouver des solutions à ce phénomène combien nuisible à toute l’humanité.
En effet, plusieurs thématiques seront développées par des experts au cours des travaux : L’Etat en Afrique face aux crispations religieuses et communautaires, liberté d’expressions dans un contexte de tensions communautaires et mondiales, répercussions de formes d’extrémisme violent sur la cohésion sociale, accords de Paix , culture de paix, Mandat de la Minusma etc.
Aussi, ils passeront en revue l’éducation et les crises de société, l’instrumentalisation des religions par les extrémistes et l’effritement de la cohésion sociale, la configuration actuelles de l’islam au Mali. Egalement un accent particulier sera mis sur l’état en perspective, entre islam politique, valeurs contenues dans les chartes anciennes et laïcité.
De son coté, le représentant du groupement des leaders spirituels musulmans du Mali, a estimé que l’objectif de ce colloque rime bien avec les convictions des leaders religieux qui sont entres autres la culture de la paix, de la cohésion et de la tolérance.
Prenant la parole au nom du Sénégal, invité d’honneur, et de toutes les autres délégations, Seidi Sow, romancier, dira que « le Sénégal a été élevé aux rangs d’invité d’honneur de cet événement. Au regard de liens profonds d’amitié séculaire tissée entre nos deux pays dans l’histoire, nous avons beaucoup des choses en commun. Nous sommes très contents de partager avec vous ce moment d’intense réflexion ». Et de remercier le PEN Mali pour la qualité de son accueil et de son organisation.
Le Directeur Exécutif de PEN International, M. Carles Torner, a fait le point de la situation de la liberté d’expression dans le monde. Selon lui, cette situation est très diverse. Il a illustré cette diversité par deux cas : Le Bangladesh et la Turquie. Au niveau du Bangladesh, il a parlé de l’assassinat des 7 journalistes et l’exil des 5 hommes des medias en Europe. Il a mentionné aussi les conditions de vie d’une romancière qui a été agressée à cause de ses écrits et qui est obligée de se cacher.
Concernant la situation de la Turquie, il dira qu’elle est très préoccupante. « Après le coup d’Etat échoué en juillet 2016 à nos jours, le Président Tayyip Erdogan qui, s’est targué d’être président d’un pays islamique modéré, a converti le pays en une grande prison des journalistes. En trois mois seulement, 140 journalistes incarcérés, 30 maisons d’éditions religieuses fermées, 50 000 fonctionnaires licenciés dont 11 000 professeurs d’enseignants kurdes et 2 000 journalistes font face à des cas de diffamation devant les tribunaux », a-t-il regretté. Avant de rassurer qu’une mission internationale se rendra en Turquie bientôt pour demander la libération de ces journalistes et écrivains.
La voix de l’humain dans l’homme}
Pour sa part, M. Gaoussou Diawara, doyen des écrivains, a rappelé que la mission d’un écrivain consiste à prévenir l’humanité et à contribuer à la prise de conscience de ce que le monde vit aujourd’hui : l’extrémisme religieux. « Des fous de la religion qui veulent imposer leur pensée au reste du monde. C’est pourquoi nous les hommes de culture, nous ne pouvons pas rester en marge de cette situation. Nous sommes au milieu parce qu’un écrivain est un faiseur de feu à travers lequel on peut voir les brouillards », a-t-il indiqué.
Et d’exhorter ses collègues à persévérer davantage dans la quête perpétuelle de la verité. « Il faut que nous acceptions de dire la vérité au nom de la paix et de la cohésion. Nous écrivons l’humain dans l’homme parce que tout l’homme est dans l’homme, et nous nous sommes la voix de l’humain dans l’homme », a-t-il déclaré.
Il importe de souligner que PEN Mali est un groupement d’écrivains, de chercheurs de rédacteurs, d’éditeurs et de traducteurs, désireux de promouvoir l’écrit et les écrivains et qui souscrivent aux principes de la liberté d’expression, de la libre circulation des idées entre toutes les nations quelles que soient la nationalité, l’origine ethnique, la langue, la couleur ou la religion.
Moussa Mallé SISSOKO}
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