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Journée mondiale du livre et du droit d’auteur : Le Mali innove avec les « 60 minutes du livre »

lundi 26 avril 2021, par Assane Koné

A l’instar des autres états de la communauté internationale, le Mali a célébré le 22 mars 2021, la journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Placée cette année sous le thème « Lire…pour ne jamais se sentir seul », cette célébration au Mali a été marquée par une grande innovation : « les 60 minutes du livres ».

A la faveur de la célébration de la journée mondiale du livre et du droit d’auteur 2021, à la faveur des « 60 minutes du livre », la salle de banquet du Centre International de Conférence de Bamako, s’est transformée pendant au moins une heure de temps, en un grand centre de lecture, avec des lecteurs de haut niveau triés sur le volet.

Cette belle initiative malienne, sous l’égide de Mme Kadiatou Konaré, Ministre de la Culture, de l’artisanat et du tourisme, a consisté à consacrer une heure à la lecture sur toute l’étendue du territoire entre 10 h et 11 h, le 23 avril 2021, pour célébrer la journée mondiale du livre et du droit d’auteur.

Au CICB, en présence de Moctar Ouane, Premier Ministre du Gouvernement Malien, du ministre de l’éducation nationale, du Ministre de la jeunesse et des sports, de l’Ambassadeur de l’Union européenne au Mali et du représentant de l’UNESCO, « les 60 minutes du livre » ont été mis en œuvre pour revisiter des écrits de grands auteurs de la littérature africaine.

Un extrait de Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tamsir Niane, a été lu pour rendre hommage au panafricanisme et à la transversalité de la connaissance. Vous conviendrez avec nous que cet auteur a exploré l’espace manding qui n’est pas que guinéen, n’est pas que malien et n’est pas que sénégalais. Il est sûrement africain tout court. Et, l’honneur est revenu à un lecteur choisi par l’Ambassade de la Guinée au Mali pour lui rendre hommage. Mais, comme les guinéens savent si bien le faire, cette lecture a été suivie par l’intervention d’un chroniquer traditionnel, pour nous rappeler toute la place de la tradition orale en Afrique.

Aly Daou, chargé de programme culture à l’UNESCO, a été chargé de lire un extrait du livre « Les damnés de la terre » de Frantz Fanon. Il y a 60 ans que disparaissait cet auteur dont l’œuvre à influer les luttes de libération des peuples noirs.

Ensuite, Youssouf Beydari Touré, Chef de division manuels scolaires et matériel didactique à la Direction nationale de la pédagogie, a eu l’honneur de lire un extrait du livre Batouala de Réné Maran, le Goncourt 1921. Selon Youssouf Beydari Touré, « Batouala est un portrait de la colonisation sur fond de romance. Maran y formule de violentes diatribes contre la colonisation et contre l’œuvre coloniale ». Sa lecture a porté sur la section intitulée : « La mort de Batouala ».

A l’attention de la jeunesse malienne, Mossa Ag Attaher, ministre de la jeune et des sports, a été chargé de rappeler à l’assistance un extrait de la « Lettre à la jeunesse africaine » de Amadou Hampaté Bå. Avant sa lecture, le Ministre a rappelé que cette lettre est toujours d’actualité.

En absence de Chab Touré, l’honneur est venu à l’ambassadeur de la Délégation de l’Union européenne, de lire un extrait de son œuvre intitulée « Le livre d’Elias », prix du Premier roman de l’Union européenne 2021 lors de la dernière édition de la Rentrée littéraire du Mali. « Le livre parle de la langue. La violence peut être physique, mais les mots aussi peuvent tuer », a déclaré l’Ambassadeur, avant de commencer sa lecture.

En plus de la lecture introductive en langue bamanakan par le Ministre Adama Samassékou, il faut dire que le vibrant hommage rendu à feu Adam Thiam, fut un moment épique de cette cérémonie. Sidi El Moctar Kounta, ancien Directeur de Publication du Journal Le Républicain, a rendu hommage à l’écrivain, au journaliste, au politologue, à l’homme de terrain. Dans un montage poétique que l’on pourrait intituler « Janjo pour Adama Thiam », Sidi El Moctar Kounta a rappelé les moments forts de la vie bien remplie d’un poète de la taille d’Adam Thiam. Et, comme il savait bien de qui il parlait. Et, comme, il l’a bien connu, il a décidé de nous rappeler qu’Adam ne s’embarrassait ni de titre, ni de gloriole. « Il était cette fusion. Ce savant dosage du sociologue, de l’anthropologue, du botaniste, du nutritionniste, du médecin, mais aussi du journaliste, de l’analyste, du chercheur, du politologue, mais aussi un homme de terrain, mais aussi ce poète penseur, mais aussi un mélomane », a-t-il rappelé. Et, la salle eu la chance de revisiter des artistes musiciens contemporains, dont les œuvres ont accompagné Adam Thiam dans sa vie sur terre. Le texte de Sidi El Moctar Kounta a été ponctué des musiques d’ici et d’ailleurs que Adam Thiam aimait écouter.

Les « 60 minutes du livre », dans le cadre de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, furent une véritable réussite.

Assane Koné


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