Culture > Hawa Aliou N’diaye, participante de la 1re édition de SENTOO : « On garde toujours le squelette du projet »

Hawa Aliou N’diaye, participante de la 1re édition de SENTOO : « On garde toujours le squelette du projet »
mercredi 23 octobre 2019, par
La réalisatrice malienne Hawa Aliou N’Diaye a été retenue pour la première édition du programme Sentoo, comme porteur de projet. Ce programme de coopération Sud-Sud, réunissant le Mali (à travers le CNCM), la Tunisie (CNCI), le Maroc (CCM), le Sénégal (FOPICA), le Burkina Faso (Direction Générale du Cinéma et de l’Audiovisuel au ministère de la Culture), et le Niger (CNCN), veut, entre autres, offrir la chance à de jeunes scénaristes, aussi bien en fiction qu’en documentaire, de donner vie à leur projet de scénarios, de l’écriture à la réalisation.
Suite à l’appel à candidature du programme Sentoo (« Voir venir » en wolof) permettant à des jeunes réalisateurs africains, porteurs de projets de scénarios, et lancé après la réunion tenue le 25 février à Ouagadougou (Burkina Faso), en marge du Fespaco, les organisateurs ont reçu, pour le Mali, cinq candidatures masculines et une seule féminine. Après examen, c’est le projet de Hawa Aliou N’Diaye qui a été retenu pour participer aux trois phases du programme Sentoo, à savoir trois résidences. La première s’est tenue à Dakar (Sénégal) du 24 au 30 juin. La seconde à Hammamet du 07 au 20 octobre. Et la troisième aura lieu à Marrakech, du 1er au 8 décembre, lors du festival international de cinéma de cette ville marocaine.
La première résidence a permis de « poser un diagnostic partagé sur chaque projet et proposer à leur auteur des pistes d’écriture ». La seconde de développer le scénario. Et la troisième devrait donner une visibilité des projets auprès de producteurs du continent ; puisque l’intérêt du programme Sentoo est de générer une coproduction Sud-Sud.
Donc c’est Hawa Aliou N’Diaye qui a été sélectionnée côté malien avec son projet de scénario « Aïda ». Cette jeune réalisatrice d’à peine une trentaine d’année possède un Master 2 en réalisation de documentaire de création à l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis du Sénégal. Elle a, à son actif, un court métrage documentaire, « L’absence », qui lui a valu plus de 20 sélections dans des festivals internationaux, aussi bien sur le continent africain qu’ailleurs, un moyen métrage doc. « Korèduga » et des courts métrages de fiction, dont « Les mains d’or de Samba », sur les enfants mendiants, et « Kuma », sur le terrible thème de l’inceste, Clap Ivoire 2019.
« Mon projet "Aïda" porte sur l’histoire d’une fille orpheline de mère et dont le père est alcoolique et toujours absent de la maison. Elle rêve de devenir une artiste, une grande chanteuse. Au fil du temps, elle va rencontrer des obstacles sur sa route, en quelque sorte sur son histoire », nous a déclaré Hawa Aliou N’Diaye, lors de notre rencontre à Hammamet.
Nous avons voulu savoir si entre son idée de départ et les deux résidences, celle du Sénégal et celle de Tunisie, il y avait eu des changements dans sa démarche d’écriture et dans sa réflexion. « On garde toujours le squelette du projet. Et au fil du temps, cela s’améliore, cela se développe », nous a-t-elle dit. Il est à noter que ces porteurs de projet dont fait partie la jeune Malienne sont encadrés par des mentors : les réalisateurs Mama Keita (Guinée) et Joseph Ramaka Gai (Sénégal), la documentariste Jihan Tahri (Egypte), et le professeur de cinéma à l’université Ikbal Zalila (Tunisie). « Ils nous donnent des conseils, des avis sans pour autant nous faire dérailler de notre chemin. Je garde toujours la même direction », nous a précisé la jeune scénariste.
Nous avons souhaité connaître si Hawa Aliou N’Diaye pouvait trouver, au Mali, des fonds d’aide. « C’est le souhait ! », nous a-t-elle répondu avant d’ajouter : « Pour le moment, je pense plus à vraiment clôturer la scénarisation, que cela soit bien ficelé, bien concret, pour qu’après me lancer dans la course pour la production ».
La jeune cinéaste s’est donné 2021 pour la concrétisation sur écran de son film.
Zouhour HARBAOUI
(Journaliste TUNISIE)
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