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Gouvernance de la cité : Des questions pertinentes à Moussa Mara

lundi 10 août 2020, par Assane Koné

« Les Chargés de Mission n’alourdissent-ils pas les Cabinets ministériels, ne constituent-ils pas des freins à la transparence de l’Administration, confrontée aux aléas politiques ? Pourquoi donc l’Assemblée Nationale ne joue-t-elle pas son rôle de contrôle de l’action gouvernementale ? Comment comprendre que la Mairie du District dispose d’un budget apparemment colossal et qu’aucune des Mairies de Bamako ne soit capable d’engranger ne serait-ce que le dixième, cependant que la Mairie dite du District de Bamako n’a pas de territoire ? Ne pourriez-vous donc pas échanger avec ces élèves et étudiants sur la vie de la Nation dans tous ses rouages ? ». Ce sont-là autant de question que le citoyen Baissai Diallo, a bien voulu poser à l’Honorable Moussa Mara. Lisez l’intégralité de son texte !

A la bienveillante attention de L’Honorable Moussa Mara, Député à l’Assemblée Nationale du Mali

Honorable,

J’ai lu et apprécié en bien des points vos suggestions publiées sur votre site www.moussamara.com, ce 07 août 2020.

En retour, je vous sollicite pour me donner votre point de vue éclairé sur les réflexions que vos propos ont suscité en moi.

L’alliage dangereux et permissif Conseillers techniques et Chargés de Mission, dans les Cabinets ministériels : vous avez été Ministre, donc vous savez mieux que moi les différents rôles que jouent les Conseillers techniques mais également les Chargés de Mission.

Ma question, qui est plutôt une inquiétude, consiste en ceci : les Chargés de Mission n’alourdissent-ils pas les Cabinets ministériels, ne constituent-ils pas des freins à la transparence de l’Administration, confrontée aux aléas politiques ?

Il n’est pas donné de voir ce genre d’alliage dans les Gouvernorats des Régions, ce qui, à mon sens, signifierait que la décentralisation à ce niveau ne se fera pas, ou jamais, puisque non prévu par les textes. Du reste, quels textes autorisent cet alliage CT/CM ?

Le coup d’Etat, on s’est empressé de l’inscrire en bonne place dans le texte fondamental, la Constitution de 1992, est un crime imprescriptible. Que l’on me permette de dire qu’il est moins déstabilisateur que les jeux de chaises sans musique qu’il est donné au citoyen d’observer depuis l’accession du Mali à la souveraineté nationale et internationale.

En effet, et j’en veux pour preuve, le département clé du développement, ici le MEN et tous départements en charge de l’Education, de 1960 à nos jours totalise un nombre effrayant, sidérant même de ministres qui s’y sont succédés. Et l’on voudrait que l’enseignement ne souffrît point de fissures !

Passons cette double anomie : ni coup d’Etat, ni changement au pif des titulaires des Ministères !

Vous avez été Premier Ministre. Vous êtes passé devant l’Assemblée Nationale pour y soutenir et votre DPG mais également le Budget dont votre Gouvernement a besoin pour mettre le pays en marche.

Ma question, incrédule, probablement, car venant d’un profane en la matière, est la suivante : comment comprendre qu’un PM défende un budget et qu’en retour, l’Assemblée ne lui demande aucune justification des dépenses engagées sur les fonds non pas de l’Etat (car on n’y verrait que le Gouvernement et tout l’appareillage gigantesque qui suit) mais du Peuple ? On se précipite pour mettre en place çà et là des services inopérants de contrôle et de lutte contre cette hydre de la corruption et de détournement de deniers publics, tous actes concourant à noyer le poisson et dépister les limiers : pourquoi cela ? Pourquoi donc l’Assemblée Nationale ne joue-t-elle pas son rôle de contrôle de l’action gouvernementale ?

Je voudrais, maintenant, dire un petit mot sur la Mairie du District de Bamako, faussement appelée « Mairie Centrale » et le rôle d’étouffement qu’elle joue au niveau des Mairies dites des Communes.

Vous avez été Maire d’une très grande Commune de Bamako, vous êtes à même de m’éclairer sur ma préoccupation suivante : comment comprendre que la Mairie du District dispose d’un budget apparemment colossal et qu’aucune des Mairies de Bamako ne soit capable d’engranger ne serait-ce que le dixième, cependant que la Mairie dite du District de Bamako n’a pas de territoire ? Anomalie institutionnelle ou volonté délibérée de mettre en place un système de siphonage de l’argent public ? Hivernage ou saison sèche, le spectacle est désolant et frise même l’humiliation : notre pays semble être entré dans le XIXe siècle par la porte du Moyen âge : trous, fondrières, cratères, inondations à répétition, constructions anarchiques et en retour, quoi ? Une impunité totale pour les agents et autres personnes impliquées dans cette sale affaire. Quelle est donc cette loi…scélérate qui régit la cité ?

Vous écrivez beaucoup, et vous écrivez bien, et à propos. Bravo donc ! Car il ne nous est pas souvent donné à lire. On écoute plus fréquemment. Ne pourriez-vous pas, Honorable, descendre souvent dans les écoles, (Universités ou pas pourvu qu’il s’agisse d’un public dans le besoin d’échanger avec les Représentants du Peuple dont il constitue la relève), ne pourriez-vous donc pas échanger avec ces élèves et étudiants sur la vie de la Nation dans tous ses rouages ? (Ce même public plus facilement instrumentalisé qu’instrumenté.) Je sais qu’on vous affublera de tous les qualificatifs mais vous serez dans votre droit et surtout dans votre rôle.

Bien aimable à vous de m’éclairer,

Baissai Diallo


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