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Foncier : La DG de Somatra veut exproprier des pauvres commerçants

mercredi 1er octobre 2014, par Assane Koné

La directrice générale de la Société malienne de transport (Somatra), Mariam Simaga dite Gakou veut, dit-on, abuser des pauvres commerçants de Sogoniko. Avec des faux arguments et sans appui juridique en main ni l’aval de la mairie de la CVI, elle a démoli plus d’une dizaine de magasins sur l’espace public faisant face à sa société. Les victimes ne l’entendent pas de cette oreille et comptent se faire entendre à la justice.

Avenue OUA, la zone située à la frontière entre les halles de Bamako et l’auto-gare de Sogoniko est présentement sous haute tension. A l’origine de cette bombe en gestation, la fille du richissime transporteur, Bamadou Simaga. La puissante directrice générale, après le secteur du transport où elle a fait fortune, a décidé de venir troubler le sommeil des paisibles commerçants. Ceux qui sont installés sur leur site depuis des années quatre-vingt-dix avec l’autorisation de la mairie de la Commune VI, notamment le 3e adjoint au maire, Aicha Wade. Les commerçants se sont vus réveillés le 1er septembre 2014, par des agents de la police du 7e arrondissement et assister impuissants à la démolition de leurs magasins. Les autorités municipales de la Commune VI qui ont délivré les autorisations aux commerçants ont exigé à ce que les procédures soient faites dans la règle de l’art.

Pour la conseillère, Aicha Wade qui s’est personnellement investi pour obtenir une issue favorable, l’espace querellé relève de la compétence de la mairie de la Commune VI et non de celle du district. Si toute fois les commerçants doivent quitter les lieux, l’Etat devait saisir les occupants par voix officielle. Mais les commerçants n’ont aucunement été avisés par voix judiciaires. « Nous n’avons jamais été conviés par un commissariat, ni un tribunal. Or, pour démolir un immeuble, les occupants, doivent être avisés par voix administrative. Mais, en absence de toutes procédures, Gakou est venue dégager nos magasins. Le seul argument qu’elle nous a fait savoir est que nous sommes sur son site. Mais ce qui nous échappe est que durant ces vingt ans d’occupation, nous n’avons jamais été saisis par elle », a expliqué Moussa Diallo, un occupant. Et d’ajouter qu’après ce forfait, elle a fait intervenir un contingent de loubars pour maintenir la sécurité.

Nous avons tenté sans succès de joindre la directrice en question, pour avoir sa version des faits. Nos nombreuses initiatives n’ont été pas couronnées de succès.

En faisant une petite analyse sur l’affaire, on se demande réellement si Gakou a été bien conseillée par des hommes de droits. Sinon comment un citoyen peut se permettre de troubler l’ordre, en faisant appel à des individus. Le groupement mobile de sécurité n’a pas été associé et l’on a aussi noté l’absence d’un huissier de justice.

C’est seulement les agents du 7e arrondissement que l’on a pu constater sur les lieux. Hors, il s’avère que pour de telles actions, leur incompétence est à noter. En plus du 7e arrondissement, elle a loué les services des gros bras. Un acte qui prouve à suffisance qu’elle est dans une démarche d’abuser des pauvres commerçants.

Et pour la petite histoire cinq loubars sont restés, quelques jours pour le maintient de l’ordre sur le site. Comme si la sécurité des personnes et de leurs biens relève désormais de la compétence des gros bras au Mali. Ce qui nous amène à nous poser la question de savoir si Gakou a mesuré les conséquences de son acte sur le plan juridique et social.

Et si les commerçants avaient tenté de manifester ? Gakou allait-elle maitriser la situation ? Sûrement non ! La directrice de la Somatra a posé un acte qui aurait conduit à la violente réaction des commerçants du site.

En tout cas, les victimes se disent déterminer face à cet entêtement dans la provocation de Gakou. Ils ont décidé de prendre les choses au sérieux. La situation était au centre d’une réunion extraordinaire tenu sur le site vendredi dernier pour prendre des mesures énergiques.

A l’endroit du ministre de la Justice, les commerçants demandent de vite prendre les choses en main avant que la situation ne se dégrade. A en croire certaines personnes sur le site, le comportement de Gakou relève de la pure provocation. « Gakou veut user de son pouvoir d’argent pour aboutir à ses fins sordides. Mais cela se fera en marchant sur nos corps », prévient une commerçante en colère.

Bréhima Sogoba

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