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Focus Mali au Fespaco 2023 : Fatou Cissé rend un hommage mérité à son père : Souleymane Cissé

vendredi 3 mars 2023, par Assane Koné

Fatou Cissé, la fille de Souleymane Cissé a décidé de rendre hommage à son père, icône du cinéma africain et mondial. Et, pour cela, elle a conçu de mains de maître, un film documentaire de 73 minutes. Dans le cadre du FESPACO 2023, le Focus Mali a réservé une place de choix à la projection du film « Un hommage d’une fille à son père », une production des Films Cissé/ « Sisé Filimu ».

« ‘’Hommage d’une fille à son père’’, est l’histoire du cinéaste Souleymane Cissé, mon père que j’ai décidé de raconter sur le grand écran pour lui rendre hommage de son vivant pour tout ce qu’il a fait », nous a déclaré Fatou Cissé à la sortie de la projection de son film dans la grande salle de l’hôtel de ville Ouagadougou.

« Un hommage d’une fille à son père » est film qui raconte Souleymane Cissé, icône du cinéma mondial. Raconté par sa fille, à travers le témoignage de ses amis, des membres de sa famille et certains de ses proches collaborateurs triés sur le volet, ce film retrace la vie de Souleymane Cissé de son enfance à aujourd’hui.

Si nous étions dans la littérature, nous allons dire que Fatou Cissé a fait les mémoires de son père. Mais, ici, nous nous conterons de dire que Fatou Cissé a filmé et porté au grand écran la vie de son père, notre père. Le père du cinéma malien. Celui qui a écrit dans sa carrière de cinéaste, les plus belles pages du cinéma malien et africain. Et, qui à force de travail est parvenu à se hisser dans le cinéma mondial. Oui, ses œuvres sont aujourd’hui enseignées dans des écoles de cinémas dans le monde.

Souleymane Cissé est ce réalisateur malien qui a remporté l’étalon du Yennega en 1979, avec son film Bara. Il nous est revenu que la projection de ce film a quasiment provoqué des émeutes à Ouagadougou, parce que personne ne voulait ce faire conter cette œuvre cinématographique. Et, pour convaincre de son talent incommensurable, en 1983, toujours au FESPACO, il frappe un grand coup en enlevant pour la deuxième fois le prestigieux étalon de Yennega.

C’est l’histoire de ce grand Monsieur du cinéma africain que le film de Fatou Cissé, tente de raconter. Enfin, Souleymane Cissé ne se raconte pas, il se vit. Mais, que faire quand celle qui l’a côtoyé depuis sa tendre enfance décide de nous donner, au regard de ses yeux cachés derrière un objectif, un autre regard, une autre perception de ce monstre du 7e art, nous ne pouvons que lui dire merci pour cet hommage. En effet, dans ce film Fatou raconte ou fait raconter Souleymane Cissé, son père. Bien que nous soyons ses fils et filles, ses compagnons d’aventure, mais nous sommes tous et toutes des téléspectateurs et téléspectatrices de cette œuvre cinématographique qui a pour sujet une figure majeure de l’histoire du cinéma africain.

Le film « Un hommage d’une fille à son père », mieux de raconter un pan de l’histoire du cinéma africain et malien écrite par Souleymane Cissé, consacre de façon ingénieuse une belle séquence à raconter l’histoire d’un homme, qui est né pour être un artiste. Son âme et son humanisme ne pouvait pas le destiner à une autre fonction, que de faire de lui un artiste. Solo, pour les intimes, de par la maîtrise de son art, citoyen malien à la naissance, est devenu citoyen du monde. Et, le film de Fatou le montre si bien. Solo à Ouaga. Solo au Sénégal. Solo et Sembène Ousmane. Solo et Costa Gavras. Solo à Nyamina. Nyamina Solo en URSS, où le talent est allé se frotter à la technique cinématographique pour la dompter à jamais. Solo en Corée pour des hommages loin de sa terre natale. Solo aux Etats-Unis. Solo dans un tour du monde comme pas possible. Et, oui stressant, fatiguant, mais toujours avec son sourire qui le caractérise, Fatou montre « Solomana » dans une course effrénée à travers le globe. Histoire de nous dire que l’artiste est désormais devenu universel.

Solomane Cissé n’est plus que malien. Il est devenu universel. Et, cela ne pouvait en être autrement. Comme réaliser des films comme Pas à pas, Cinq jours, Den Muso, Baara, Finye, Yeelen, Waati, Min Yé, O. Sembene, O Ka, Alerte à Bozola, tous inspirés par notre riche patrimoine culturel et ne pas devenir universel ? Personne mieux que le réalisateur burkinabé Gaston Kaboré, ne le dira assez : « mieux qu’on part de notre culture, plus nous serons universels ». Et, Souleymane Cissé l’a bien compris.

La caméra de Fatou est aussi passée par le festival de Nyamina et les Rencontres cinématographiques, sans oublier l’UCECAO. Avec les Rencontres cinématographiques, Souleymane a affiché sa volonté de transmission à la nouvelle génération. Festival atypique, les Rencontres de Bamako sont vites de devenues un laboratoire où l’on a tenté de trouver des solutions au problème du cinéma africain et en particulier malien.

En plus de ce film de Fatou Cissé intitulé « Un hommage d’une fille à son père », il faut dire que plusieurs films maliens ont été diffusés dans le cadre du Focus Mali/Fespaco 2023, à l’hôtel de ville de Ouagadougou. Ce sont : « Le train du retour » de Oumar N. Sinenta ; « M’bow-le cancer du sein » de Soungalo Traoré ; « Balkissa » de Aïda Mady Diallo ; « Yéféké » de Salif Traoré ; « Afro stars 22 » de Boubacar Gakou ; « Tane » de Alioune Ifra Ndiaye ; « Policikè » de Toumani Keita. Il y a aussi eu la projection des films maliens comme : « 365 jours » de Ladji Ly/ Benkoro Sangaré ; « Sira, sur la route » de Fousseny Maïga ; « Zabou (étoiles de sable) de Abdoulaye Ascofaré…

Assane Koné


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