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Festival Culturel Dogon Ogobagna : « La culture au service de la paix et de la réconciliation »

mardi 24 janvier 2017, par Assane Koné

Le ministre de la culture Mme N’Diaye Ramatoulaye DIALLO, a présidé, le lundi 23 janvier 2017, la cérémonie de lancement des activités de la deuxième édition du festival dogon, dénommé « Ogobagna », à la place du cinquantenaire sur les berges du fleuve Niger. Placé sous le thème de : « La culture au service de la paix et de la réconciliation nationale », ce Festival qui a ouvert ses portes le lundi 23 janvier, se tiendra jusqu’au 29 janvier 2017 et se veut un cadre d’échange, de partage et de réflexion sur la culture dogon, tout en associant les cousins des dogons, à savoir : Malinké, Sonrhaï, Bozo, Tamasheq, Arabes et Peulhs. Il constitue une opportunité de rapprocher la riche culture du terroir dogon des citadins.

La cérémonie d’ouverture de cet important rendez-vous culturel, outre le ministre de la culture, a enregistrée la présence effective de plusieurs membres du gouvernement, notamment : le ministre de l’Artisanat et du tourisme, Nina Walett INTALLOU ; le ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, Mahamane BABY ; le ministre de l’éducation nationale, Kénékouo dit Barthélémy TOGO, etc. L’on a aussi noté la présence du Président de l’Association Ginna-Gogon, Mamadou TOGO ; du représentant du Maire de la commune III, Kassim TOURE.

On notait également, la présence de l’ancien Premier ministre, Moussa MARA, Président du parti Yèlèma ; de l’ancien ministre Bocary TRETA, Président du RPM ; de l’artiste comédien ivoirien, Adama DAICO ; du représentant de l’Ambassade des Etats Unis au Mali ; des cadres dogons de l’administration malienne et plusieurs autres personnalités de la culture malienne.

Dans son mot de bienvenue, le représentant du Maire de la commune III, Karim TOURE, a souligné que le peuple dogo est celui qui, au Mali a le mieux conservé son originalité, son homogénéité, ses marques et coutumes particulières et ses croyances séculaires. « Le festival Ogobagna est une véritable vitrine supplémentaire à la culture malienne », a-t-il dit.

Le festival Ogobagna est une occasion de faciliter les échanges entre les artisans, le public national et international. Tout au long de ce festival les participants pourront déguster des plats dogons.

Pour sa part, le Président de Ginna-dogon, Mamadou TOGO, a souligné l’objectif principal du festival, qui est de rapprocher la riche culture dogon de la population citadine en complément des journées culturelles dogons organisées tous les 3 ans en pays dogon.

Après la première édition qui s’est tenue sur ce même site en 2016, les responsables du bureau national et de la commission technique des cadres de Ginna-dogon ont estimé sur la base des résultats obtenus et de l’engouement suscité, qu’il fallait renouveler l’expérience.

Actualité oblige, le Président de Ginna-dogon, dans ses propos, a condamné l’attentat terroriste à la voiture piégée perpétré contre le camp du MOC à Gao le 18 janvier 2017 faisant des dizaines de morts.

Ginna-dogon par la voix de son Président, Mamadou TOGO, a présenté ses condoléances les plus attristées aux familles éprouvées, et souhaite prompte rétablissement aux blessés. « Plus jamais ça au Mali », a-t-il dit.

Le peuple dogon, dans son entièreté, compatit avec l’ensemble du Mali pour l’horrible crime perpétré par des gens sans foi ni loi qui ont juré de semer la terreur partout où ils passent.

Face à ce sinistre, Ginna-dogon invite tous les citoyens Maliens à un sursaut afin d’agir comme un seul homme et dressé une barrière infranchissable pour l’ennemis.

De même, a-t-il insisté, la cohésion sociale est indispensable en ces temps qui courent. C’est pourquoi, le Président de Ginna-dogon invite ceux qui rament à contrecourant à arrêter immédiatement leurs manœuvres obscurantistes. « Ensemble, nous pourrons trouver des solutions durables et définitives qui permettront de tourner la sombre page de cette crise qui n’a que trop duré ».

Aussi, a-t-il souhaité que la conférence d’entente nationale qui se profile à l’horizon se tienne pour que ressuscite un Mali plus uni, plus fort dans lequel toutes ses filles et fils vont savourer les devises de l’entente et de la cohésion. A ce titre, Ginna-dogon soutien la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

En 2016, Ginna-dogon a enregistré plus de 10 000 festivaliers malgré la crise sécuritaire. Un exploit qu’espère rééditer tous en améliorant les conditions d’accueil et de sécurité. Il a terminé en souhaitant que Hama (Dieu chez les dogon) protège le Mali.

Le ministre de la culture a rappelé que cette édition du festival Ogobagna arrive au moment où notre pays sort d’un deuil douloureux et profond provoqué par le massacre de ses fils par les ennemis de notre nation.

En leur mémoire, elle a invité à l’observation d’une minute de silence à l’entame de ses propos. Selon elle, ce festival qui a rencontré un succès inattendu lors de sa première édition, est parti pour s’inscrire au rang des grand rendez-vous culturel de l’année au Mali. Il démontre à ses yeux l’attachement du peuple dogon à sa culture. Au passage, elle a salué et félicité l’Association Ginna-dogon pour son engagement et snn combat inlassable pour la protection et la promotion du patrimoine culturel dogon, à travers elle, l’ensemble des organisateurs pour cette prouesse.

Par ailleurs, elle a tenu à remercier Ginna-dogon et ses responsables qui ont su mettre la culture, à travers le Synankounya, au cœur de ses démarches pour la recherche de la paix. Pour preuve, elle a rappelé qu’au plus profond de la crise du nord, la caravane organisée par les dogons qui s’est servie du cousinage à plaisanterie, pratique traditionnelle vivace entre les dogon et toutes les communautés du nord, pour aller parler de paix aux rebelles de Kidal.

Cette deuxième édition est accueillie dans la douleur en raison des attentats survenus le 18 janvier 2017 dans la ville de Gao. Mais, a-t-elle fait savoir, l’univers de la culture dogon renferme des symboles qui fortifient la conscience, resserrent les liens et renforcent la cohésion sociale et le vivre ensemble. Ces traditions nous enseignent que dans la joie comme dans l’épreuve, la culture reste toujours le repère, le ressort pour construire la paix et bâtir une nation forte. « Les cantiques (chansons de levée de deuil) d’Abyrè Goro, le Dama, le Boulo sont des éléments du riche patrimoine culturel dogon qui nous enseignent bien à propos », a-t-elle rappelé.

En décidant de placer la présente édition sous le thème : « La culture au service de la paix et de la réconciliation nationale », Ginna-dogon marque encore une fois, sa détermination à ramener la paix et la réconciliation dans notre cher pays. Il s’agit pour elle de démontrer que cette paix est possible et que la paix durable passe par la culture.

« L’érection des stands peuls, sonrai, tamasheq au côté de la Ginna légendaire sur le site du festival démontre que nous sommes un et un seul peuple. Le festival est la preuve irréfutable de la richesse de notre culture », a-t-elle déclaré. Avant de se dire honorer de commencer le programme des festivals de 2017 par Ogobagna.

De même, a-t-elle expliqué, la saison des festivals prend place après l’organisation du Sommet Afrique/France. Elle a vivement souhaité que cela soit une relance définitive du secteur de la culture, mais aussi de celui de l’artisanat et du tourisme.

Ainsi, elle annoncé la tenue très prochaine de la 8e édition du Festival triangle du balafon à Sikasso, juste après le festival sur le Niger et la caravane pour la paix. Dès le 8 février 2017, il est attendu la tenue du festival de l’intégration ouest africaine à Sikasso.

Pour préserver et sauver-garder nos menaces nos coutumes et valeurs ancestrales menacées par des influences extérieures, à la suite des dogons, elle a invité les autres groupes ethnique du pays comme les bambara, les sénoufos, les peuls, les soninkés, les miniankas… à faire de même. Avant de remercié tous les partenaires qui ont soutenu cette activité.

Une semaine durant, en plus des spectacles, chants, danses traditionnelles, concert-live, exposition d’arts, lutte traditionnelle, se tiendront des conférences débats sur des thèmes aussi pertinent que brulant d’actualité, des témoignages sur les personnalités emblématiques qui ont fait la gloire de la culture dogon.

Au nombre de partenaires du festival Ogobagna, de grandes sociétés et entreprises au Mali qui ont déjà renouvelé la confiance au village dogon et entendent comme la première édition accompagner le festival. Il s’agit entre autres : du Gouvernement du Mali, de TOGUNA Agro- industrie, de la Fondation Orange Mali, de BRAMALI, la BMS.sa, l’Office du Niger, l’usine STONE, DOLO SERVICE, l’EDM Sa etc.

Zié OUATTARA


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