Cheick Oumar Sissoko, détenteur de l’Etalon du Yennega au Fespaco 1995, occupe désormais une place de choix dans la rue des immortels du cinéma africain à Ouagadougou. Sa statue en bronze y est désormais implantée grâce à un effort exceptionnel du Ministère en charge de la Culture, à travers Fousseny Maïga, Directeur général du CNCM.

Vingt-huit ans, après avoir inscrit en lettre d’or le nom du Mali sur la liste selecte des pays africains détenteurs de l’Etalon du Yennega, avec son film « Guimba, un Tyran, une époque », Cheick Oumar Sissoko est désormais dans le « panthéon » des cinéastes les plus émérites du continent africain. La rue attenante à l’hôtel de ville de Ouagadougou, a été érigée en panthéon. Cette rue reçoit chaque deux ans à l’occasion du Fespaco une ou des statues d’éminents cinéastes qui ont remporté au moins une fois l’étalon du Yennega. Ayant remporté en 1995, le 3^e étalon du Yennega pour le compte du Mali, faisant de notre pays l’un des plus grands détenteurs de ce prestigieux trophée, après les deux premiers remportés par Souleymane Cissé (1979 et 1983), Cheick Oumar Sissoko n’avait pas encore une statue à son honneur dans cette rue célèbre de Ouagadougou.

Malgré toutes les volontés exprimées et affichées pour la réalisation de cette statue, d’année en année, c’était avec beaucoup de frustration que la délégation malienne participait au dévoilement des statues des autres cinéastes des autres pays, lors de la cérémonie de libation à la place des cinéastes. Cette année, lors de la 28^e édition, c’est avec beaucoup de peine qu’elle a participé à l’apothéose d’un autre combat : Oumarou Ganda du Niger, étalon d’or du Yennega en 1972, avec son film « Le Wazzou Polygame », y était immortalisé. Il s’y installait en demeure.

Mais, cette année, fort heureusement, cette peine fut de courte durée. Le 27 février 2023, aux environs de 13 h 30, l’information tombe dans le groupe whatsapp ‘’ Info FESPACO 2023’’ crée pour faciliter la communication entre les membres de la délégation malienne, répartis entre 3 hôtels, sans compter ceux qui sont là à leur propre compte : « Bonjour à tous, j’ai le plaisir de vous informer de l’inauguration de la statue de Cheick Oumar Sissoko, demain à 8 h. Prière de partager l’information ».

Nous ne croyons pas nos oreilles. Tant la surprise est grande. Par quelle magie le Directeur du CNCM est parvenue à tirer cette grosse épine des pieds du Mali ? C’était pratiquement la question que se posaient tous les journalistes qui suivent ce dossier de prêt depuis quelques années ? Magie ou pas magie, l’on constate que l’intelligence de Fousseny Maïga, ajoutée à une forte dose d’engagement, ont aidé à trouver une solution des plus honorables. Et, la statue de Cheick Oumar Sissoko est en bonne place à la place des cinéastes. Inimaginable.

Et, c’est avec beaucoup de fierté que la forte délégation malienne au FESPACO 2023, dès les premières lueurs de la matinée du 28 février 2023, a occupé la place des cinéastes de Ouagadougou, à la surprise générale des usagers qui couraient pour ne pas être en retard au bureau ou simplement au marché. Les autorités burkinabés, représentées par le Ministre en charge de la culture, le Délégué général du Fespaco et de nombreux cinéastes africains, à côté de Cheick Oumar Sissoko, ont dévoilé une statue typiquement représentative de cet homme de culture respecté de par le monde pour son engagement culturel.

La statue de Cheick Oumar Sissoko, une œuvre réalisée par le grand sculpteur burkinabé Ky Siriky, se trouve désormais à côté des autres statues installées, avant elle. Ce sont celles de : Ousmane Sembène, financé par Ecobank ; Oumarou Ganda, réalisée par la Société nigérienne de Pétrole (SONIDEP) ; Souleymane Cissé, réalisée par l’UEMOA ; Lanciné Kramo Fadiga, réalisée par le Ministère de la Culture de la Côte d’Ivoire ; Idrissa Ouédraogo, réalisée par la SONABEL ; Gaston Kaboré, réalisée par l’ONEA ; Alain Gomis, réalisée par le Ministère de la Culture du Sénégal ; mwezé Ngangura.

Assane koné