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FESPACO 2017 : La participation malienne menacée

mardi 21 avril 2015, par Assane Koné

Avec seulement 435 millions de FCFA de budget, l’année 2015 sera l’une des plus difficiles pour le centre national de la cinématographie du Mali (CNCM). Avec un tel budget, le CNCM fera difficile un nouveau long métrage de fiction. Et, du coup la participation de notre pays au FESPACO 2017 se voit menacée.

« Avec un tel budget qui doit assurer les salaires et le fonctionnement, il nous sera très difficile de faire un film long métrage », la déclaration est Moussa Ouane, Directeur général du CNCM. Mais, il pense que si les différents acteurs de la production acceptent le sacrifice, le CNCM pourra grignoter un peu d’argent dans ce budget pour la réalisation du film long métrage « Koussaw » ou la poussière en Sonrhai de Gao, de Ibrahim Touré.

Tout porte à croire que le Mali a fait le choix d’être absent sur les grandes scènes cinématographiques du monde. Si par le passé le Mali avait un cinéma très respecté à travers le monde par le nombre et la qualité de ses productions, aujourd’hui, ce pays champion du cinéma en Afrique est en passe d’être relégué à la dernière place.

Depuis les deux étalons de Yennega de Souleymane Cissé et l’étalon de Yennega de Cheick Oumar Sissoko avec son film Guimba, le Mali rase pratiquement le mur à chaque édition du FESPACO, rendez le plus important du cinéma africain.

Au moment où l’on croyait que le pays, dans un sursaut d’orgueil allait décider de dresser l’échine en dotant la production cinématographique de moyens conséquents, c’est ce moment-là que l’Etat a décidé de faire une coupe drastique dans le budget du CNCM.

Le moment est très mal choisi. Ce n’est pas à un moment où les professionnels du secteur se battent auprès du ministère de la culture, de l’artisanat et du tourisme pour avoir un fonds d’appui à la production cinématographique au Mali que les autorités vont décider de diminuer le budget du CNCM.

En diminuant ce budget, l’Etat a fait un choix de tuer la production cinématographique malien, en tout pendant l’année 2015.

D’ailleurs, cette décision des autorités budgétaires du pays n’est pas surprenant. Pour la simple raison que le fonds d’appui à la production cinématographique est aujourd’hui bloquée par leur fait. Sinon comment comprendre leur préoccupation de demander aux professionnels du secteur de trouver ou de proposer des sources de financements du fonds, comme s’ils ne peuvent pas s’inspirer des exemples qui marchent bien ailleurs en Afrique.

En, réalité, seule une volonté politique, pour ne pas dire une décision du Président de la République pourra doter le Mali d’un fonds d’appui à la production cinématographique. En tout cas, c’est ce qui s’est passé ailleurs en Afrique : au Burkina Faso, au Sénégal et au Tchad.

Aujourd’hui, chacun de ces pays, commencent à pointer le né sur la scène cinématographique mondiale.

Vivement, une volonté politique pour doter le Mali d’un fonds d’appui à la production cinématographique pour la renaissance du cinéma malien. Seul ce fonds pourra aider notre pays à assister à la naissance d’une industrie cinématographique pour le bonheur des milliers de jeunes et pour nous assurer une présence dans le concert des nations.

Assane Koné

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