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Entreprenariat féminin : Impact des réseautages et mentorats

samedi 27 avril 2024, par Assane Koné

L’entreprenariat féminin est également un levier d’autonomisation des femmes. Les facteurs les plus déterminants pour la promotion de l’entreprenariat féminin, résident dans la connaissance et savoir-faire entrepreneurial. Pour acquérir cet apprentissage, le réseautage et le mentorat sont-ils des moyens adéquats ?

Aux dires de Cheick Oumar Soumano, président de l’organisation des jeunes patrons, la plupart des entreprises féminines sont dans l’informel, cela peut les empêcher d’avoir des opportunités, tels que des financements. Mais ce n’est pas un problème en soi, dit-t-il, car c’est avec les tontines, les épargnes, que les femmes se débrouillent pour financer elles-mêmes leurs activités.
Cependant, selon lui il y’a beaucoup de structures d’appuis mais qui sont limité. « Souvent il y’a chevauchement selon les leaderships et l’autonomisation économique de la femme. Il y a véritablement un travail à faire pour diversifier ces deux notions. Il faut que les structures en charge de leadership féminin et celle en charge de l’autonomisation économique de la femme restent dans leur coin et faire ce travail », a-t-il déclaré.

Pour le président des jeunes patrons, le réseautage c’est la complémentarité, cela permet de changer des informations surtout de se donner des marchés de façon mutuelle. « Les gens ont une très mauvaise perception du réseau. Beaucoup pense que cela a autres connotations que d’entraide. Et, pour d’autres c’est le lavage de cerveau à leur femme. Alors que ce n’est pas ça. Une femme qui veut véritablement réussi doit être dans une communauté de la même nature d’activité et dans une autre beaucoup plus généraliste. Les maris des femmes aussi peuvent êtres des entraves ». a-t-il dit.

Cheick Oumar Soumano revient pour dire que, le réseautage est développé au Mali pour les jeunes entrepreneurs, des entreprises de transformation et d’exportations. Pour les cas des femmes il y’a certains réseaux qui existent, mais qu’il y a toujours mieux à faire. Qu’il faut une grande campagne de sensibilisation, d’information pour montrer les biens fait d’un réseau. C’est là que le pari peut être gagné.

Pour ce qui concerne le mentorat, il explique, « c’est comme si vous vous confier à un entrepreneur où un enseignant entrepreneur. le mentor a pour objet de développer le savoir être entrepreneurial et surtout préparer et aider le jeune entrepreneur pour pouvoir prendre ses décisions et porter des projets futurs. Ça peut être quelqu’un que tu connais ou qui est proposé par un réseau ». Ce qui est intéressant, selon lui est que l’entrepreneur lui-même choisis son mentor. Parce qu’il y’a des qualités qu’il a vu en ce dernier et qui l’intéresse et qui peut lui même développé. « Le mieux est que le mentor soit dans le même domaine que le mentoré », a-t-il précisé. Il ajoute que la particularité du mentorat, c’est le travail sur soi-même. Le mentor peut être rémunéré et son accompagnement donnera sur un résultat sur le moyen et long terme.

Cheick Oumar Soumano constate, qu’il y’a moins de femmes entrepreneurs que d’hommes au Mali. Parce que, si on regarde les statistiques, il y’a un grand fossé. Au Mali, le nombre des femmes entrepreneures varie entre 13% à 20% par rapport aux hommes qui est entre 45% à 60%. « On n’a pas encore atteint les 30% des femmes maliennes qui sont entrepreneures. Mais l’entrepreneuriat est dans l’âme. Même des femmes, étant très jeunes, elles font des petits commerces », a-t-il indiqué. Le président des jeunes patrons estime qu’on ne peut pas parler de l’entrepreneuriat si les critères ne sont pas réunis. Car il y’a beaucoup de facteurs qui freinent leur épanouissement. Tels que le poids de la religion, certains maris qui n’acceptent pas, leur capacité à lever le fond, la question d’éducation, manque de niveaux,

« La voie est libre. Des structures sont là pour l’entrepreneuriat féminin. Les dispositifs sont en train d’être mises en place », a-t-il rassuré. Pour lui, il faut mettre l’accent sur la sensibilité, l’accompagnement des activités génératrices des revenues (AGR). Il faut mettre en place des réseaux élargis. Ces initiatives doivent être encouragées. Il faut mettre en place un système de fiscalité très allégé, de renforcer les sociétés des micros finances qui accompagnent des femmes, de renforcer la formation professionnelle. Toutes ces propositions renforcent le mentorat et le réseautage.

Témoignage d’une femme entrepreneure

Kadiatou Traoré est présidente de la Coopérative de transformation Benkadi à Mahina, membre de la Plateforme des producteurs de riz et du Forum des Services de Conseil Agricole du Mali. Elle est aussi formatrice en production de riz avec le Système de Riziculture Intensive.

Selon Kadiatou Traoré, l’impact des réseautages et du mentorat sur l’entrepreneuriat féminin est considérable. « Ces initiatives m’ont permis de bénéficier de nombreuses formations et d’accompagnements, notamment dans la transformation des produits agricoles et le Système de Riziculture Intensive », a-t-elle déclaré. Elle ajoute que le réseautage et le mentorat sont d’une importance capitale dans l’émergence de l’entrepreneuriat. Ils offrent aux entrepreneures comme moi des opportunités de développement professionnel, d’échange de connaissances et d’accès à des ressources précieuses telles que des formations spécialisées, des conseils d’experts et des partenariats stratégiques.

« J’ai pratiqué ces deux expériences enrichissantes. Avec la Plateforme des producteurs de riz du Mali, j’ai participé à des voyages d’études à travers les grands bassins de production et de transformation du riz, comme San, Mopti, Selingué et Niono, où j’ai pu échanger avec d’autres producteurs et apprendre de leurs pratiques. De plus, grâce à FOSCAR Mali, le coaching numérique m’a permis d’améliorer mes compétences dans divers aspects de la production de riz, tels que le choix de variétés de semences, les techniques agronomiques comme le compostage, les étapes du SRI, ainsi que l’analyse et le traitement des problèmes phytosanitaires », a-t-elle expliqué. Elle précise que ces expériences l’ont aidé à développer ses compétences entrepreneuriales dans des domaines variés. Tels que la gestion du sol, l’emballage, l’éducation financière, la gestion d’entreprise agricole, la commercialisation des produits agricoles et la diversification des activités en entrepreneuriat.

« Mes activités et mon engagement ont fait de moi une femme leader à Mahina. J’ai également contribué à l’autonomisation des femmes de Mahina en sollicitant avec d’autres femmes leader de Mahina, la mise à disposition des parcelles de production de riz suite à l’aménagement de la plaine. Cette initiative a soutenu la participation des groupements de femmes de Mahina dans l’agriculture et à renforcer leur rôle dans le développement économique de notre communauté », a-t-elle applaudi.

Bintou COULIBALY
« Ce reportage est publié avec le soutien de Journalistes pour les Droits Humains au Mali (JDH) et NED »


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