Après un premier exercice unanimement salué par l’opinion nationale ainsi qu’internationale, l’ONG One World UK, a conduit sa 3^e composante « Monitoring des médias », dans le cadre du Projet d’éducation Citoyenne et de monitoring des élections Mali 2013 (PEME Mali). Le document final présenté hier, classe le parti Sadi premier, en matière de communication électorale, suivi du Paréna.

Mis en place en juillet 2013, le projet « monitoring des médias » dans le cadre des élections législatives de 2013, s’inscrit dans la continuité des actions du projet d’éducation citoyenne et de monitoring des élections Mali 2013 (PEME-Mali). A l’occasion de l’élection présidentielle du 28 juillet 2013, One World UK avait mis sur pied une équipe de moniteurs médias, reconduite en novembre 2013, pour réaliser le même exercice dans le cadre des élections législatives. Le déploiement de 14 moniteurs médias sous la coupole d’une équipe de coordination a permis d’opérer un maillage intéressant de la presse malienne à travers un échantillon diversifié : médias publics et privés, programmes en langues nationales et Français. Il s’agissait pour l’ONG d’observer de manière objective, indépendante et impartiale les médias durant la période électorale ; de collecter des données et de les exploiter afin de dégager des tendances crédibles et compréhensibles. Un autre volet du programme était d’évaluer l’égal accès des candidats aux médias et la qualité de la couverture médiatique, eu égard au cadre légal opérant.
Les résultats attendus du monitoring des médias ont été remplis par les moniteurs dont les relevés ont permis de produire un rapport de monitoring des médias portant sur les deux tours des élections législatives de 2013.

L’engagement des médias publics salué

Selon le coordinateur programme, Kevin Ado, les médias maliens ont, en général, accompli leur mission d’informer les électeurs et ont, en retour, bénéficié d’une protection effective de la liberté de presse. « La couverture professionnelle assurée par les médias maliens est à saluer. Les médias d’Etat, en particulier, ont respecté l’exigence d’équité dans la répartition du temps d’antenne et de l’espace dans la couverture des différents candidats. Le recours aux médias par les candidats (notamment lors du second tour) a été assez faible, ils ont davantage préféré les actions de proximité », a-t-il expliqué.
La phase opérationnelle du programme a concerné du 3 au 22 novembre et du 9 au 13
décembre 2013. Les moniteurs médias ont suivi, de façon systématique, la couverture du processus électoral par les médias. Similairement à l’exercice mené dans le cadre des deux tours de l’élection présidentielle de juillet et août 2013, ce projet a permis d’analyser. « Les conclusions suivantes ont pu être tirées des relevés de monitoring produits par l’équipe du projet. L’accès des différents partis et candidats indépendants aux radios durant la campagne des élections législatives démontre, de manière flagrante, la couverture de certains au détriment d’autres », a déploré le coordinateur.

Oumar Mariko, champion en communication

Le parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (Sadi) a disposé sur toute la période du monitoring de plus de 18 000 secondes de couvertures sur l’échantillon des radios observées. Les liens entre le parti SADI et la radio Kayira expliquent cette tendance bien que cette dernière ait ouvert ses antennes aux autres candidats. Le parti Sadi est suivi par le Parena qui a obtenu un temps de couverture de 16 000 cm, en presse écrite. L’écart se creuse entre ces deux partis et le troisième parti le plus couvert, Adema (environ 3 000 secondes) suivi du RPM (un peu moins de 2 000 secondes) et Yéléma (environ 1 800 secondes). Les candidats indépendants ont tourné autour de 300 secondes, ce qui ne leur a pas permis et pas d’exister réellement sur la scène médiatique et de capter l’attention des citoyens.
« Une analyse comparée de l’occurrence des thèmes contenus dans les diagrammes révèle que les thèmes traités par les partis politiques et leur occurrence dans le discours ne varient que très sensiblement entre les programmes de l’ORTM et d’Africable. Ainsi, les thèmes les plus traités durant la campagne du premier tour des élections législatives sont : la citoyenneté, le développement économique et social, l’éducation, la jeunesse et le genre », a précisé Kevin Adoa.

De l’information…à la publicité

L’un des problèmes auxquels les moniteurs ont rencontré durant le processus a été la qualité de traitement des articles de la presse privée. Les moniteurs avaient parfois du mal à identifier les reportages simples aux publi-reportages. Selon, la coordination ce problème s’explique par le manque de carde de régulation des médias privés.
Le représentant du Comité national de l’égal accès aux médias d’Etat, Bréhima Selimana dira que l’équipe a fait le travail de façon professionnelle pour obtenir ce résultat exaltant, dont tout le monde a accueilli avec beaucoup de stupéfaction. « Ce rapport est le fruit du labeur de toute la famille « One World UK », plus précisément l’équipe de la coordination. A travers ce rapport, l’opinion nationale et internationale auront la radioscopie sur l’état de la presse malienne de façon objective et contrôler si les médias, en particulier les médias d’Etat ou publics, remplissent leur devoir en assurant une couverture équilibrée et neutre du processus électoral », s’est réjoui le représentant du Cnéam.
Il faut noter que la présentation a été faite sous l’œil vigilant des partenaires techniques et financiers du projet.

M’pê Sogoba