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ESCLAVAGE DANS LE CERCLE DE DIEMA : La sortie du ministre de la Justice attendue

lundi 19 août 2019, par Assane Koné

Face à la multiplication des brimades sur des personnes censées être des esclavages, victimes d’agressions physiques, de tortures ou de confiscations de biens, dans le village de Kayenera ( Diéma)…, les autorités maliennes doivent sévir au plus vite, à travers le ministre de la Justice.

Persécution, privation de cultiver leurs champs et d’accès aux services sociaux de base, interdiction d’accès aux centres de santé, aux marchés, aux boutiques et aux voies principales sous peine de représailles et du paiement d’une amende de 100 000F CFA. Tels sont quelques actes ignobles pratiqués à Kayenera, un village soninké (cercle de Diema), selon la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH). La pratique est exercée sur certaines personnes censées être des « esclaves » de par leur tradition. Cette fois ci, ce n’est pas les occidentaux encore moins les berbères, c’est bien certains autochtones en complicité avec la chefferie dudit village.

Ce n’est pas tout. Ceux qui tentent de résister subissent les affres des « maitres d’esclaves ».

Humiliés et pourchassés, les « esclavages » n’ont pas eu droit à l’assistance des autorités administratives et municipales du cercle ce malgré la gravité des actes commis. Ne sachant plus à quel saint se vouer, la soixantaine d’hommes, de femmes et enfants ont fui leurs villages pour se retrouver à Bamako avec le concours notamment d’une association engagée contre l’esclavage à Kayes. Ils ont élus domicile dans l’enceinte du CNDH avant de déménager au Centre Mabilé, à Sogoniko.

Fervent défenseur des droits de l’Homme et ancien président de la CNDH, le ministre de la Justice, Malick Coulibaly est vivement attendu sur ce terrain. Au-delà d’une sortie sur le terrain, le travail du ministre Coulibaly doit consister à préparer des textes de loi contre l’esclavage au Mali.

Cela fait 171 ans que l’esclavage a été aboli par la France dans toutes ses colonies et possessions, (le 27 avril 1847). L’esclavage fut officiellement aboli au Soudan français (Mali actuel) en 1905. Le Décret qui a aboli l’esclavage, rapporte que l’esclavage est un attentat contre la dignité humaine ; qu’en détruisant le libre arbitre de l’homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir.

Toutefois, déplore-t-il, dans l’histoire moderne du Mali, aucun texte n’a jamais été pris contre l’esclavage.

Les tâches dévolues aux esclaves lors des cérémonies est entre autres : ramener du bois et préparer la cuisine pour les femmes ou couper et préparer la viande pour les hommes, cultiver les champs… Dans la région de Kayes, c’est un esclavagisme par ascendance, lié à l’hérédité, qui s’apparente à un système de castes. Des communautés entières sont victimes de violations de leurs droits.

En novembre 2018, les États-Unis ont suspendu leur aide à la Mauritanie en vertu de la loi sur les opportunités de croissance pour l’Afrique, citant le manque de progrès de ce pays dans la lutte contre l’esclavage.

Mamadou Sidibé
ARC EN CIEL


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