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Droits des aide-ménagères : GRADEM fait son bilan de l’année 2020

mardi 29 décembre 2020, par Assane Koné

Le groupe de recherche action droit de l’enfant (GRADEM), dans son combat pour le respect des droits et devoirs des enfants et plus particulièrement les aide-ménagères, a tenu une rencontre avec les jeunes filles aide-ménagères, les encadreurs et les logeurs. L’objectif était de faire un bilan des activités qui ont été prévues avec les associations partenaires, notamment celles qui travaillent avec les aide-ménagères dans la commune IV. C’était dans la cour de l’association des femmes veuves à Sébénikoro.

Il s’agissait aussi de voir le niveau de ces associations et de voir les difficultés auxquelles elles ont été confrontées dans la réalisation de ces actions. Et s’il y a des recommandations à formuler en termes de perspectives pour les projets à venir.

Lors de cette rencontre, les jeunes filles aide-ménagères ont lancé un message de rappel à l’endroit des autorités, de la population elle-même, au respect de leurs droits et devoirs. Elles ont attiré l’attention sur la lutte contre les actes de violence et de maltraitance à leur égard.

Mme Dakouo Saniha Véronique Dakono, chargée de projet TDH à l’ONG GRADEM, a indiqué qu’au titre de cette année, ils ont enregistré 533 jeunes filles aide-ménagères entre 15 à 18 ans, dont 453 nouvelles, compte tenu de leur mobilité.

Parlant des avancées par rapport aux droits des jeunes filles aide-ménagères, elle dira qu’ils n’ont pas eu de satisfaction dans le plaidoyer depuis quelques années. Cela, pour la formation afin qu’elles puissent avoir une base dans le travail domestiques avant d’être à l‘emploi et d’avoir une meilleure condition pour travailler. Malgré cela, selon elle, au niveau des centres d’animation des jeunes filles aide-ménagères, des avancées ont été enregistrées. « Les filles qui ont reçu des informations sur leurs droits et devoirs ont servi de relais auprès des autres filles aide-ménagères », a-t-elle indiqué.

Concernant les actes de violences, elle dira qu’ils ont enregistré une quarantaine de filles qui ont subi le cas de la négligence, les violences psychologiques etc. Selon elle, tous ces cas ont été gérés par les leaders d’association avec l’accompagnement de GRADEM.

Aux dires de Mme Dakono, les difficultés se situent au niveau des maltraitances. Selon elle, les espaces ont enregistré quelques cas de maltraitance à l’endroit des jeunes filles aide-ménagères. Notons qu’à ce niveau, il y a une baisse par rapport à l’année précédente, par ce que les gens commencent à mieux comprendre et à changer de comportement.

« Dans nos projets à venir, on a jugé nécessaire d’ajouter d’autres thématiques sur les droits et devoirs des jeunes filles aide-ménagères. Nous comptons aussi ajouter la citoyenneté, de diversifier nos actions, c’est-à-dire de toucher aussi quelques villages pour pouvoir menées nos actions en amont », a-t-elle déclaré.

Parlant du contexte actuel sanitaire, elle a précisé qu’ils ont doté les espaces en équipements de lavage de mains. « Quotidiennement, l’osque les filles viennent pour les animations, elles sont obligées de se laver les mains et de porter les masques partout où elles vont. Pour cela, une animation est faite avec elles pour les conseiller au respect des mesures barrières », a-t-elle indiqué.

« Nous sommes satisfaits du travail mené par les encadreurs. Parce que on a vu que cette année, ils n’ont pas fait trop de recours à GRADEM. Ils arrivent toujours à trouver une solution avec les employeurs (les patronnes), si c’est une question de salaire ou de maltraitance », a-t-elle déclaré. Des activités ont également été conduites à l’intention des encadreurs pour le renforcement des capacités sur la maltraitance des aide-ménagères leaders. Elles sont en contact avec d’autres filles qui sont dans les emplois domestiques pour leur transmettre ce qu’elles ont appris.

Elle a lancé un message aux employeurs d’essayer d’humaniser ce travail, en les disant que ces filles sont-là pour une courte durée. « A elles-mêmes de se consacrer au travail, de savoir qu’elles sont-là pour une cause bien précise et de ne pas s’adonner à autres choses. Et aux autorités de penser à ces jeunes filles qui sont des citoyennes à part entière », a-t-elle indiqué.

Mamadou Koné, animateur des jeunes filles aide-ménagères de Sébénikoro, a indiqué que cette année, ils ont encadré 42 jeunes filles aide-ménagères. Ils apprennent aux jeunes filles aide-ménagères leurs droits et devoirs et sur la maltraitance. En plus, ils les ont appris comment se comporter en ville, dans leur lieu de travail domestique et avec la patronne. Pour lui les difficultés de ce travail est le fait d’inciter les filles à venir dans les centres, car certaines patronnes voient cela comme une manipulation. Du côté des filles elles-mêmes, selon lui certaines ne sont pas intéressées.

Mamadou Koné se dit satisfait de travailler avec GRADEM, car beaucoup d’initiatives ont été prises pour les filles aide-ménagères. Notamment l’art culinaire pour les aider à bien préparer les nourritures. Pour cela il demande à l’ONG de continuer sur cette lancée. Tout en lançant un appel aux autorités et à la population, au respect des droits et devoirs de ces filles.

« Ce travail n’est pas sans difficultés, car les gens ne sont pas les mêmes », a fait savoir Assitan Diarra, membre de l’association des femmes veuves, logeuses des jeunes filles aide-ménagères. Selon elle il y a des patronnes qui traitent bien ces filles et d’autres font tout le contraire. Certaines ne payent pas à temps leurs salaires et ne les donnent pas de nourriture.

« L’éducation qu’elles ont reçu en famille, joue sur leur encadrement et leur comportement. Certaines travaillent sans détour et d’autres n’aiment que l’argent. Avec l’appui de GRADEM, on les apprend comment se comporter au travail avant de les placers », a-t-elle dit. Avant d’indiquer que cette année, elles ont enregistré 8 jeunes filles aide-ménagères, dont 4 ont été placées.

Mme Diarra a lancé un message aux autorités d’aider GRADEM dans son travail de tous les jours à aider ces filles pour leur bien-être.

Bintou COULIBALY


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