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Démocratisation de l’art : Amener l’art vers la population

jeudi 14 septembre 2023, par Assane Koné

« Démocratisation de l’art à travers des After-Work » est un projet qui est soutenu par le Fonds Maaya et le Réseau Kya, avec l’accompagnement de l’Union européenne. Ce projet vise à amener l’art vert la population. La deuxième rencontre dans le cadre de ce projet, a été consacré à Boubarcar Samaké, handicapé moteur de son état, mais un artiste peintre, décorateur, talentueux.

Dans la soirée du vendredi, 25 août 2023, le projet « Démocratisation de l’art à travers des After-Work » est allé à la rencontre de Boubarcar Samaké, artiste peintre, décorateur, handicapé moteur de son état. La rencontre a eu lieu dans la cour de l’AMALDEM à Lafiabougou.

Dans la cour de l’AMALDEME, handicapé moteur, assis sur son fauteuil roulant, sous le hangar en tôle, entouré par les Hommes de médias, des jeunes, des enfants, des hommes et des femmes dudit quartier. Habillé en boubou, Boubacar Samaké nous fait découvrir ses œuvres, la confection des jouets pour les enfants en main (petits vélos, petites motos) et des Tableaux. Il explique ce qu’il fait. Petri de talent, Boubacar dit : « Je fais ce travail, il y a près de 10 ans. Je peux faire beaucoup d’autres choses que ce que je fais aujourd’hui, si j’avais les moyens matériels et financiers ». Ces vélos et motos, explique-t-il sont faits à base de fil de fer, des restes de pneus, de fermeture de bouteilles d’eau, à l’aide de marteau et de pince. En plus de cela, en tant que peintre, Boubacar peint des tableaux en faisant des dessins là-dessus et des bogolans.

Dans la cour de l’AMALDEM, grâce à la demande de sa promotrice, marié, pratiquant ce travail depuis longtemps, Boubacar Samakè véhicule des messages de sensibilisation à l’endroit de la population mais aussi en particulier aux jeunes, à travers ses tableaux. « Il n’y a pas de sous métiers », dit-il. Malgré son handicap, il arrive à subvenir à ses besoins grâce à ce travail, grâce à la vente ambulante.

« J’ai appris ce travail à bas âge avant d’aller à l’Institut national des arts. C’est là-bas que j’ai renforcé mes talents. Je demande l’appui matériel et financier à toutes les bonnes volontés, pour mieux exercer ma passion », a-t-il lancé. En plus d’être artisan, Boubacar est aussi formateur. « Je forme des jeunes au sein de l’AMALDEME, pour qu’ils puissent à leur tour entreprendre et transmettre leur savoir-faire. Je travaille avec les menuisiers aussi si besoin en est », a-t-il déclaré.

Yattara Aminata Ag Ali, journaliste culturelle, responsable du projet « démocratisation de l’art à travers des after work », initiatrice de l’émission pinceau d’or qui est axée sur les arts visuels, il y a deux ans de cela, a expliqué que l’objectif du projet est de promouvoir l’art visuel au Mali et dans le monde de façon générale. De l’idée de pinceau d’or, elle s’est retrouvée avec ce projet. Précise-t-elle, l’idée principale, c’est de faire sortir les artistes et leurs œuvres des différentes galeries, des ateliers de créations pour les amener vers la population.

« Aujourd’hui, nous sommes à Lafiabougou, un quartier où les jeunes n’ont pas accès à des galeries, à l’art. mais à la télé oui, si c’est réel, plus proche d’eux, en côtoyant ou en voyant plus près les artistes qui vont les expliquer ce qu’ils font au quotidien. Cela peut orienter ces enfants à trouver leur voie dans le monde du travail, à trouver d’autres idées et pourquoi pas à faire de l’art leur métier qui ouvre la porte à beaucoup de chose à faire comme travail », dit-elle. Pour elle, c’est aussi une façon de monter au monde entier que l’art est un travail comme tous les autres (peinture photographie, couture, sculpture et d’autres).

Permettre aux jeunes d’accéder au monde de la culture, un plus dans le futur pour permettre l’expansion de l’art à travers tout le Mali. Selon Aminata, le choix de cet artiste n’est autre que, « depuis que je suis petite, plus de 20 ans, j’ai vue qu’il aime ce qu’il fait. A travers ce projet, c’est une façon de l’appuyer, de le faire connaitre et faire connaitre son travail, mettre un peu de lumière sur lui et ce qu’il fait. Il a préféré faire travailler ses dix doigts que d’aller mendier ».

Bintou COULIBALY


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