La Cour d’Assises de Bamako a condamné par contumace, lundi 7 décembre 2015, l’imam Ousmane Bako à 20 ans de réclusion. En cavale, Ousmane Bako, âgé 58 ans au moment des faits, n’a pas comparu devant les jurés. Il a été inculpé pour avoir porté des coups et fait des blessures sur la personne de Razoul Aliou.

Courant 2008, le nommé Razoul Aliou, un commerçant et Ousmane Bako, un prêcheur, avaient déjà maille à partir à propos de l’interprétation du Saint Coran depuis le Niger, leurs pays d’origine.

Aux dires de Razoul, la non interdiction de l’adultère selon le Saint Coran aurait été soutenue par Bako au cours d’une prêche depuis le Niger, une interprétation qui aurait même provoqué l’indignation d’un chef de village contre Bako auquel on aurait même demandé des comptes.

C’est ainsi qu’à la date du 6 octobre 2008, au cours d’une prêche par Bako à Bagadadji-Bamako, où les deux personnes se sont rencontrées, le nommé Razoul a saisi l’occasion pour rappeler l’interprétation qu’il avait fait depuis le Niger, de l’adultère selon le Saint Coran. Ceci provoqua la colère de Bako qui n’a pas hésité à donner un coup de bâton sur la tête de Razoul au moment où il dormait. Transporté à l’hôpital Gabriel Touré dont le médecin chef a été requis, le nommé Razoul Aliou y recevait les premiers soins avant d’être entendu à l’enquête préliminaire. Malgré les soins reçus, il succomba des suites de ses blessures le 8 octobre, soit seulement deux jours après les coups.

Selon l’article 202 du code pénal, les coups et blessures volontaires, exercés sans intention de donner la mort, mais l’ayant cependant occasionné seront punis de cinq à vingt ans de réclusion et facultativement de un à vingt ans d’interdiction de séjour. La cour a condamné Ousmane Bako par contumace à 20 ans de réclusion.

Lamine Kané