Deux sœurs jumelles nées en Corée du Sud, adoptées bébés, l’une en France et l’autre aux Etats-Unis, ignoraient l’existence l’une de l’autre. Jusqu’au jour où la Française a découvert sur le web une jeune Américaine qui lui ressemblait étrangement. Leur histoire est racontée dans un documentaire qui vient de sortir aux Etats-Unis.

Deux jeunes filles, adoptées sur deux continents différents, ont découvert l’existence l’une de l’autre grâce à au réseau social Youtube. En février 2013, Anaïs Bordier, jeune Française de 25 ans qui étudie la mode à Londres, découvre sur le site de partage de vidéo le clip d’une jeune actrice américaine inconnue qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Intriguée, elle fait une rapide recherche sur Google, et découvre que cette actrice, appelée Samantha Futterman, est elle aussi adoptée, et qu’elle est née le même jour qu’elle. Le ciel lui tombe sur la tête : aucun de ses documents d’adoption ne mentionnait l’existence d’une sœur jumelle.

L’étudiante prend donc contact avec la jeune Américaine par l’intermédiaire de Facebook, et lui écrit un message très touchant pour lui demander son lieu de naissance. Samantha lui répond très vite, et lui dit qu’elle est née à Busan, en Corée du Sud comme Anaïs. Les deux jeunes filles sont convaincues qu’elles sont jumelles, ont de longues conversations via Skype, se découvrent de nombreux traits de caractère similaires.

Un documentaire et un livre

Les réseaux sociaux ayant été à l’origine de leur rencontre, elles décident de continuer sur leur lancée : elles organisent une collecte de fonds sur Kickstarter, le site de financement participatif, afin de financer un test ADN, le voyage qui leur permettra de se rencontrer, et le documentaire qu’elles entendent filmer sur ces retrouvailles. Elles réunissent ainsi 40 000 euros.

Le résultat du test ADN est positif : Samantha et Anaïs sont bien des sœurs jumelles. Sur leur histoire étonnante, elles ont écrit un livre, intitulé Séparées à la naissance. Elles ont aussi filmé un documentaire qui vient de sortir aux Etats-Unis. Il raconte leur réunion, ainsi que leur voyage en Corée du Sud, où elles tentent de retrouver leur mère biologique. Il faut savoir que depuis 1953, 150 000 petits Sud-Coréens ont été adoptés à l’étranger, et que beaucoup d’entre eux ne parviennent pas à connaître les circonstances exactes de leur abandon.

Aujourd’hui, Anaïs est rentrée à Paris où elle travaille dans la mode. Sa sœur vit à Los Angeles, où elle poursuit sa carrière d’actrice. Elle a aussi fondé une ONG d’aide aux adoptés et à leur famille.

http://www.rfi.fr/asie-pacifique/
Par Frédéric Ojardias