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Conférence régionale de Ouagadougou : Oswald Padonou fait le point sur les résultats de la conférence de Bamako lors de la thématique inaugurale
mercredi 22 mars 2023, par
L’ouverture des travaux de la conférence régionale de Ouagadougou du 14 au 15 mars 2023, a débuté par la conférence inaugurale, « participation citoyenne et gouvernance financière dans le secteur de la sécurité ». Elle a été animée par Oswald Padonou, chef du bureau du Centre de Genève pour la gouvernance du secteur de la sécurité du Mali (DCAF), dans la salle de conférence de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC).
L’actualité sécuritaire commune à nos Etats suscite encore plus d’intérêt. Et, c’est devant 140 participants, venus d’horizon différents, de la Mauritanie, du Mali, du Niger, du Burkina Faso, que Oswald Padonou a animé la conférence inaugurale. Après la cérémonie d’ouverture présidée par le Capitaine Martha Celeste Anderson Dekoumwin MEDAH, directeur de cabinet du Président de la transition du Burkina Faso, Oswald Padonou, chef du bureau DCAF du Mali, a animé la thématique sur la « participation citoyenne et gouvernance financière dans le secteur de la sécurité ». Il a fait le point sur les résultats de la conférence de Bamako qui s’est tenu les 17 et 18 mars 2021. La modération de cette conférence était assurée par Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo, président du comité scientifique.
Avant la prise de parole du chef du bureau DCAF, ce dernier a fait l’état des lieux des crises du sahel qui sont marquées depuis plusieurs années par une relative instabilité politique et une insécurité en progression. Il ajoute que le rôle des médias est très important et fondamental. Car la participation citoyenne se fait également à travers l’exercice plein du rôle des médias. Pour mettre la gouvernance à l’abri de déviance infondée.
Rappelons que DCAF a organisé cette conférence avec plus d’une centaine de participants du Burkina Faso, du Niger et avec l’ensemble des institutions. Selon le conférencier, cette thématique avait un triple objectif à savoir : de réaliser l’état des lieux, de promouvoir les bonnes pratiques de gestion, de supervision des ressources. De formuler des recommandations pour améliorer la transparence dans le secteur de la défense et de la sécurité.
Dans son intervention, il a mis l’accent sur les conclusions auxquelles les participants sont parvenus. En premier lieu, ils ont fait l’état des lieux des lois et les règlements qui encadrent les ressources allouées en matière de la défense et de la sécurité. Selon lui ces lois ont le mérite d’exister. Par contre leur efficacité est largement affectée par un défaut de précision. Ce qui fait que la mise en œuvre est extrêmement limitée. Il explique que la conférence, sur ce point, a identifié un besoin de transparence qui exige une évolution des pratiques d’information et de communication vis-à-vis des institutions qui ont un mandat du contrôle de suivi et de supervision du secteur de la sécurité.
Les participants ont également noté que les inspections de sécurité ne jouissent pas de l’autonomie nécessaire à leur action de contrôle. Ils ont mis en exergue les défis majeurs des Etats du sahel en matière de la sécurité, sur la gouvernance et la question de lutte contre la corruption. Aussi, l’accent a été mis sur la question des défauts d’appropriation d’une logique de redevabilité par les acteurs de la chaine de gestions des ressources dans le secteur de la sécurité et de la défense. Ensuite, l’entrave à l’exécution des missions des organes externes de contrôle et de supervision à l’instar de la justice notamment les applications expansives de secret de défense. Car il y a cette nécessité de protection des intérêts de l’Etat, de ne pas être en mesure de divulguer l’ensemble des informations produits par certaines administrations militaires et de la sécurité.
Les participants ont également déploré les impacts négatifs de la corruption sur l’état de droit et de la démocratie. Ils ont particulièrement mis en exergue l’érosion de la confiance pourtant indispensable à la bonne exécution des missions, l’affaiblissement du pacte républicain. A ce titre la conférence a souligné l’adoption de l’usage de manuel de procédure spécifique pour l’acquisition de matériels de sécurité.
Au-delà de tout ce qui précède, les bonnes pratiques qui ont été identifiées concernent les institutions du contrôle externe. Dans l’investissement, dans la prévention des risques de corruption à travers les initiatives de formation et de sensibilisation restent bénéfiques. Elle a souligné l’existence de cadres de coopération nationaux, régionaux et internationaux entre les institutions de contrôle d’audit de supervision qui permet de disposer de levier d’actions supplémentaires pour faire valoir le rôle important qu’elle joue. Et de consolider les bonnes pratiques et les étendre à l’ensemble du cycle de la dépense.
Malgré les bonnes pratiques relevées le défi reste important. Selon Oswald Padonou le besoin et l’attente de la transparence ont donc amené les participants à formuler des recommandations visant à faire évoluer les pratiques de gestion des ressources allouées au secteur de la défense et de la sécurité. Ils ont notamment insisté sur trois points, à savoir : la prévention des infractions sur la mise en place du contrôle en amont. Cela permet d’anticiper sur les éventuelles fautes de gestion. Aussi, sur le renforcement des inspections et la facilitation de l’action des cours et tribunaux. Enfin, la mise en œuvre de la prérogative des parlements et la consolidation des capacités de la société civile.
Oswald Padonou nous fait savoir que trois défis s’imposent à l’agenda des acteurs : la réforme du secret défense. Quelque chose qui est insuffisamment encadrée. Mais une nécessité liée à la nature de l’Etat. Le renforcement et la valorisation des organes de contrôle et d’audit. L’élaboration d’une cartographie des risques et la formation des parties prenantes à l’éthique et à la déontologie.
Bintou COULIBALY
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