C’est à une grotesque mise en scène à laquelle s’est livré récemment le maire de Kalaban Coro, Issa Ballo, maire CNID-FYT élu en 2009, soutenu par une association dénommée « Jeunes premiers du Mali ».

Le dimanche 17 janvier 2016, ladite association a décerné au maire une médaille de façade pour sa prétendue bonne gestion à la tête de la commune rurale de Kalaban-Coro. Un comportement dont le burlesque le dispute au ridicule.

La récompense complaisante est d’autant plus révoltante que son récipiendaire est l’un des plus mauvais maires que la commune de Kalaban-Coro ait connu. « Un maire du jamais vu », tel était le slogan des donateurs qui ne se sont pas du tout trompés et est sur la même longueur d’onde que la population de Kalaban-Coro, car se caractérisant selon elle par son manque de vision, d’initiative. Oui, « un maire du jamais vu » par sa voracité et son indifférence face aux soucis des populations de Kalaban-Coro. « Un maire du jamais vu » car désavoué et vomi par les populations de la commune rurale de Kalaban-Coro, qui ne cache pas leur déception vis-à-vis de la gestion catastrophique de la mairie. Un maire dont le mandat est marqué par une gestion foncière calamiteuse, voire scandaleuse, sport favori dans lequel il excelle. Les faits sont têtus. Nous nous attardons sur quelques faits qui traduisent à suffisance l’incurie du maire Issa Bocar Ballo et ses conseillers. « Un maire du jamais vu » car kalaban-coro n’a jamais eu un maire aussi irréaliste comme « le jamais vu » dont il s’agit.

En complicité avec les autres conseillers lors de la session ordinaire du 20 au 26 juin 2012, le maire s’est débrouillé pour transformer, au vu et au su de tout le monde, la vocation de la place publique à quelques encablures de sa maison et comprise entre les ilots 431, 409, 412 et 408 à Kalaban Koulouba, pour en faire une école privée. N’eût été la détermination des populations, cette surface serait passée par perte et profit.

Le maire n’a pas hésité à vendre des lots se trouvant dans le lit du marigot pour ses intérêts mercantiles et égoïstes.

Au moment où on lui attribue cette médaille plus que complaisante, le personnel de la mairie court désespérément derrière son salaire du mois de décembre 2015. A cela s’ajoute le problème du marché.

Le maire et ses conseillers n’ont pas hésité un seul instant à faire déguerpir les pauvres petits commerçants de leurs lieux de commerce pour ensuite s’attribuer les mêmes places sur lesquelles trônent désormais leurs immeubles mis en location. Et curieusement, le grand hangar qui doit revenir aux commerçants déguerpis peine à être achevé jusqu’ici.

Une preuve manifeste que le maire et ses conseillers se fichent éperdument du sort des pauvres populations qui les ont pourtant élus. Que vaut ce « machin » attribué au maire quand on sait que le marché de Kalaban-Coro est devenu un nid des bandits et prostitués qui opèrent en plein jour sous le regard coupable des autorités municipales obnubilées par le seul désir de se faire la poche.

La route goudronnée est constamment couverte de sable qui la dégrade petit à petit devant le maire et ses conseillers préoccupés par leurs affaires personnelles.

Le problème de salubrité n’a jamais été le souci des autorités communales. Les initiatives de réalisations et de curage des caniveaux et autres actions de salubrité sont l’œuvre des personnes de bonne volonté de la commune.

Le maire a lui-même donné, sans peut-être le savoir, la preuve de son incompétence et de sa mauvaise gestion en boudant tout simplement l’émission télévisée « Ma cité en marche » de l’ORTM et de TM2. Il ne pouvait en être autrement car le maire Ballo n’avait rien à défendre devant des populations qui l’attendaient avec des questions. L’édile a préféré fuir pour éviter une cuisante humiliation publique. Or, cet espace démocratique était une belle occasion pour présenter son bilan.

Ce qui est à dénoncer aussi dans cette mise en scène grotesque, c’est surtout l’opportunisme vulgaire de cette association ayant décerné le prix au maire. Mais en interrogeant le philosophe Paul Nisan, on peut assimiler le but d’une telle association « aux nouveaux chiens de gardes », c’est-à-dire ceux qui manquent de conscience morale et justifient toute sorte d’idées et de comportements pour des intérêts égoïstes.

Pourquoi ont- ils superbement ignoré tous ceux qui ont brillé par les bonnes actions à la tête de leur mairie respective ?

On peut citer entre autres actions de dallage, pavage, subvention de tenu scolaire, jumelages, attribution des tracteurs et bourses d’études sont des illustrations éloquentes de ces braves maires dont on tairait les noms.
Ce qui nous fonde à croire que leur action relève purement et simplement d’une complaisance et d’un manque d’égard à l’endroit des populations qui sont loin de s’y reconnaitre.

La complicité semble réelle pour faire de la publicité à un maire en manque de bilan. Heureusement que les populations ne sont pas dupes. Elles sont prêtes à lui infliger une sanction digne de son incurie lors des élections à venir. La commune veut ceux qui ont une valeur ajoutée ou qui créent une valeur ajoutée à la commune et non ceux qui n’ont d’autres projets que de s’enrichir sur le dos de la population.

Histoire de faire mentir les fameux « jeunes premiers du Mali » dont les slogans « Kalaban-Coro vous dit merci. Un maire du jamais vu » retenus pour l’occasion font révolter. Des slogans démagogiques, qui sonnent creux dans les oreilles des populations qui ruminent encore leur regret d’avoir porté leur choix sur le maire Ballo.

Comme slogan, les « jeunes premiers » de monsieur le maire auraient pu écrire plutôt : « Kalaban Coro vous dit merci pour l’avoir fait comprendre que votre souci n’est pas le développement de la commune ».

Souleymane Coulibaly
(Professeur de philosophie)