Politique > Blocage dans la mise en œuvre l’Accord d’Alger : Ahmed Mohamed Ag Hamani dénonce « la pathologie politique »

Blocage dans la mise en œuvre l’Accord d’Alger : Ahmed Mohamed Ag Hamani dénonce « la pathologie politique »
lundi 15 octobre 2018, par
« L’installation des autorités, le Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC), l’opérationnalisation des régions de Ménaka, de Taoudénit sont certes des pas importants dans l’application de l’Accord pour la Paix et la réconciliation au Mali, mais plus déterminants auraient été les résolutions des questions institutionnelles et Politiques, des questions de défense et de sécurité, des questions de développement socio économique, des questions relatives à la justice, à l’humanitaire et à la réconciliation ainsi que celle relatives aux garanties internationales ». La déclaration a été faite par l’ancien Premier Ministre Ahmed Mohamed Ag Hamani, Président de la Coalition citoyenne de la société civile pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale au Mali (CCSC-PURN). C’était le 13 octobre 2018, à Laïco El Farouk Bamako, lors de la présentation du rapport alternatif citoyen sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger.
Cette rencontre qui a enregistré la présence de Yacouba Katilet, Secrétaire général de l’UNTM, de Habib Sylla, Président du Haut Conseil des maliens de l’extérieur et de nombreux participants, acteurs de la société civile.
D’entrée de jeu, Ahmed Mohamed Ag Hamani, a indiqué que le rapport alternatif citoyen sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, est le fruit de réflexions approfondies de la CCSC-PURN. Selon lui, en leur qualité de citoyens et patriotes, ils sont interpellés d’abord par la situation dramatique de leur pays et pour répondre ensuite à l’Appel lancé par les parties signataires de l’Accord à la classe politique et à la société civile entre autres pour apporter leur plein concours à la réalisation des objectifs de l’accord. « Dans cette perspective, les difficultés vécues dans l’application de l’Accord ont constitué les axes de nos analyses ciblées », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que le rapport de l’Observateur indépendant est venu confirmer récemment toutes les inquiétudes qu’ils ont relevées dans la mise en œuvre de l’Accord, notamment en ce qui concerne les blocages dans le processus de sa mise en œuvre.

Ahmed Mohamed Ag Hamani a fait constater que les fondamentaux sont de toute évidence évités délibérément ou par méconnaissance au profit d’éléments périphériques qui n’annoncent guère de manière significative la libération des zones occupées et la fin des violations graves des droits de l’homme. « L’installation des autorités, le Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC), l’opérationnalisation des régions de Ménaka, de Taoudénit sont certes des pas importants dans l’application de l’Accord pour la Paix et la réconciliation au Mali, mais plus déterminants auraient été les résolutions des questions institutionnelles et Politiques, des questions de défense et de sécurité, des questions de développement socio économique, des questions relatives à la justice, à l’humanitaire et à la réconciliation ainsi que celle relatives aux garanties internationales », a-t-il déclaré. Avant d’estimer que cette approche qui occulte des questions essentielles est à l’origine de nombreuses préoccupations des citoyens et de la Communauté Internationale, quant à la volonté réelle des parties engagées dans l’Accord d’aller à la stabilisation politique et sécuritaire devant conduire à la paix et au développement.
Après avoir exprimé la grande préoccupation de la Coalition devant cette méthodologie empruntée dans les négociations sur la mise en œuvre de l’Accord, Ahmed Mohamed Ag Hamani a estimé que face à cette pathologie politicienne, sa Coalition a décidé de suggérer dans un rapport des solutions alternatives. Il dira que ce rapport met aussi l’accent sans complaisance et turpitude, sur les obstacles à la mise en œuvre de l’accord.

En ce qui concerne les recommandations fortes de ce rapport alternatif citoyen, Ahmed Mohamed Ag Hamani a indiqué qu’elles invitent les gouvernants à l’évaluation systématique des opérations de découpage territorial accompli et en cours, pour éviter de nouvelles situations conflictuelles susceptibles de conduire à l’effritement du territoire.
Il dira que le rapport alternatif invite à des réflexions techniques approfondies pour corriger les contrariétés entre la loi fondamentale et l’Accord pour la Paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. « Cette nécessaire harmonisation des textes fondamentaux favoriserait bien l’appropriation de l’Accord par la classe politique et la société malienne », a-t-il indiqué.
Autre recommandation forte du Rapport alternatif citoyen, c’est d’inviter les autorités politiques d’examiner attentivement la formule de la « districtisation, à défaut d’un consensus sur la régionalisation prônée dans l’accord. Avec l’avantage d’éviter toute révision constitutionnelle.
Assane Koné
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