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Bassin de la Volta : L’intégration du genre dans la prévention des crues et de la gestion des risques d’inondation en marche

lundi 27 septembre 2021, par Assane Koné

« En dépit de la reconnaissance croissante de l’égalité de genre comme un catalyseur du développement durable, les inégalités de genre persistent partout dans le monde et dans tous les domaines. Dans le domaine de la gestion intégrée des inondations, la promotion du genre s’identifie comme une approche importante pour la réussite de sa mise en œuvre ». Cette déclaration a été faite par Amadou Hama Maïga, Président du Partenariat mondial de l’eau en Afrique de l’Ouest (GWP-AO), le 16 septembre 2021, à l’hôtel Mandé de Bamako.

Dans le cadre de l’atelier national de formation sur l’intégration du genre dans le système d’alerte précoce de bout en bout pour la prévision des crues et la gestion intégrée des risques d’inondation dans le bassin de la Volta, qui y a eu lieu du 13 au 16 septembre 2021, à l’hôtel Mandé de Bamako, l’organisateur qui est le consortium composé de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), le GWP-AO et l’Autorité du Bassin de la Volta (ABV), y a organisé le 16 septembre 2012, une journée dénommée : « La Journée des décideurs ».

Organisée pour la présentation des résultats, des engagements et les recommandations de l’atelier, cette journée a enregistré la participation de Abou Diarra, le Préfet de Bankass, représentant le Gouverneur de Mopti ; Djoouro Boucou, Directeur national de l’hydraulique, représentant le Ministre des mines, de l’énergie et de l’eau ; le Pr Amadou Hama Maïga, Président du GWP-AO ; Mme Farida Koné, Assistante hydraulique à la Direction de l’observatoire de l’ABV, représentante du Directeur exécutif de l’ABV, Robert Dessouassi ; le Préfet de Koro ; les maires de Koro, de Bankass et de Baye et de nombreux acteurs de la société civile, notamment des représentantes des organisations féminines.

En sa qualité de représentant du Gouverneur de Mopti, Abou Diarra, Préfet de Bankass, a souhaité la bienvenue à tous les participants à cet atelier qui devait en principe se tenir dans la région de Mopti, mais qui a été déporté à Bamako pour des raisons sécuritaires. Il a rappelé que le changement climatique est une réalité. Selon lui, il est imputable à l’homme au regard de sa façon d’exploiter les ressources naturelles. « Et, comme il faut gérer les conséquences, il faut le faire avec tout le monde, notamment les femmes », a-t-il déclaré. Avant de féliciter les initiateurs de l’atelier qui vise à impliquer au maximum les femmes dans la gestion des inondations qui sont de plus en plus une réalité dans nos contrées.

Au nom du consortium en charge du projet « Intégrer la gestion des inondations et de la sécheresse et de l’alerte précoce pour l’adaptation au changement climatique dans le bassin de la Volta », le Pr Amadou Hama Maïga s’est réjoui de la tenue de cette journée de sensibilisation des décideurs sur le thème « intégration du genre dans le système d’alerte précoce de bout en bout pour la prévision des crues et la gestion intégrée des risques d’inondation dans le bassin de la Volta ».

Il a rappelé que l’agenda 2030 pour le développement durable, adopté en 2015 par les Nations Unies, affirme l’égalité des sexes non seulement en tant que droit fondamental de l’homme, mais aussi en tant que fondement nécessaire d’un monde pacifique, prospère et durable. « En tant que telle, l’égalité des sexes n’est pas exclusivement le pôle d’intérêt de l’objectif de développement durable numéro 5 ; elle est également intégrée dans tous les tous les 16 autres objectifs à travers notamment 54 indicateurs sexo-spécifiques », a-t-il indiqué.

Plus particulièrement, il dira que la cible 65 relative à la promotion d’une gestion intégrée des ressources en eau ne peut être atteinte sans la réunion de 4 principes de Dublin pour la gestion de l’eau dont le principe numéro 3 qui stipule que « les femmes jouent un rôle central dans l’approvisionnement, la gestion et la préservation de l’eau » et le principe numéro 2 qui dit que « le développement et la gestion de l’eau doivent être fondée sur une approche participative (inclusive), impliquant les usagers, les planificateurs et les décideurs politiques à tous les niveau ».

Sur la base de tous ces principes, il dira qu’ « en dépit de la reconnaissance croissante de l’égalité de genre comme un catalyseur du développement durable, les inégalités de genre persistent partout dans le monde et dans tous les domaines ». Plus précisément, dans le domaine de la gestion intégrée des inondations, il a estimé que « la promotion du genre s’identifie comme une approche importante pour la réussite de sa mise en œuvre ».

Il fera remarqué que dans le bassin de la Volta, la gestion des risques d’inondation reste marquée par des inégalités et des disparités importantes aux niveaux local, national, transfrontalier et régional. Avant de dire que cela est dû à un certain nombre de contraintes. Ce sont : les capacités limitées des acteurs institutionnels en charge de la prévention et de la gestion des risques d’inondation pour intégrer le genre dans le processus de planification, de budgétisation, de suivi-évaluation à différents niveaux ; et, la faible prise en compte systématique du genre dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques, stratégies, plans, programmes et projets de développement en lien avec la gestion intégrée des risques d’inondation.

Il a rappelé que l’intégration du genre et la prise en compte des groupes vulnérables dans le système d’alerte précoce, entre en ligne de la stratégie 2020-2025 du réseau GWP. Il a indiqué le GWP qui a pour mission de faire progresser la gouvernance et la gestion des bassins hydrographiques pour un développement durable et équitable, fonde beaucoup d’espoirs sur les résultats qui sortiront de cette journée des décideurs.

En sa qualité de représentant du Directeur exécutif de l’Autorité du Bassin de la Volta, Mme Farida Koné a indiqué que « notre bassin nourricier, à l’instar des autres bassins fluviaux de la sous-région ouest-africaine, voire d’Afrique et d’ailleurs, subit depuis les années 70-80, les effets néfastes du Changement Climatique qui se caractérise entre autres, par des phénomènes extrêmes tels que les inondations et les sécheresses avec, à chaque fois, d’importants dégâts matériaux et/ou humains. « Même si nous ne pouvons pas empêcher les phénomènes hydro-climatiques extrêmes de se produire, notre anticipation concertée, peut et doit nous permettre de réduire les risques climatiques, en cours et à venir, sur les écosystèmes et sur les populations locales, notamment les femmes et les jeunes en zones rurales », a-t-elle déclaré.

Elle a regretté le fait que, dans la prévention et la gestion des risques climatiques, les femmes, les jeunes et les personnes vulnérables qui représentent une part très importante de notre population, sont faiblement, voire même pas du tout, impliqués dans les instances de prise de décision. Elle a estimé que cette situation qui résulte de quelques pratiques et règles socio-culturelles, a eu pour effet au fil des ans, de créer et d’accentuer un certain nombre d’inégalités, limitant ainsi les efforts d’adaptation et de résilience aux impacts du changement climatique.

Pour cela, elle dira qu’ « il est d’une nécessité absolue, de prendre en compte l’aspect Genre dans le processus de prévention et de gestion des risques climatiques liés aux inondations et aux sécheresses, en vue d’endiguer les divers risques graves encourus par nos populations ». Dans cette perspective, au nom du Directeur exécutif de l’ABV, elle a salué la tenue de cet atelier, financé par le Fonds d’Adaptation, en vue du renforcement des capacités des Institutions nationales, régionales et locales, en matière de gestion des inondations et des sécheresses.

« Il n’est plus contestable que les rapports sociaux entre les femmes et les hommes et les questions environnementales sont fortement liés », a déclaré le Directeur national de l’Hydraulique, représentant le Ministre des mines, de l’Énergie et de l’eau. Selon lui, le genre est de nos jours une notion rattachée à un champ de savoirs pluridisciplinaires, multidimensionnels afin que toutes les couches sociales puissent effectivement et efficacement contribuer au développement durable. « Les acteurs à différents niveaux de prise de décision, devraient être suffisamment outillés pour veiller à l’implication du genre dans toutes les actions de développement.

Il a salué l’organisation de la journée des décideurs, vient parachever l’atelier de formation organisé dans le but de renforcer les capacités des acteurs de la portion malienne du bassin de la Volta sur l’intégration du genre dans le système d’alerte précoce de bout en bout pour la prévision des crues et la gestion des intégrée des risques des inondations. Selon lui, cet atelier a permis de développer un cadre de documentation périodique des retours des participant (e)s sur l’utilisation et la valorisation des connaissances acquises sur l’intégration du genre dans le système d’alerte précoce de bout en bout pour la prévision des crues et la gestion intégrée des risques des inondations à tous les niveaux.

Assane Koné


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