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Alès : l’hommage à Brahima, victime du crash au Mali, par ses collègues de JBD

mercredi 3 septembre 2014, par Assane Koné

Le prof d’anglais est décédé cet été au Mali, dans le crash de l’avion d’Air Algérie. Hier, on a évoqué son souvenir au lycée Jean-Baptiste Dumas d’Alès.

Brahima Camissogo aurait dû effectuer sa rentrée ce 1er septembre, dans un lycée du Gabon où il avait obtenu sa mutation. Mais le destin en a décidé autrement et cet habitant de Saint-Géniès-de-Malgoirès enseignant au lycée Jean-Baptiste Dumas d’Alès depuis onze ans, a tragiquement disparu le 24 juillet dernier dans le crash de l’avion d’Air Algérie, au-dessus du Mali.

L’épouse de Brahima très touchée

Hier, ses collègues enseignants du lycée qui effectuaient leur pré-rentrée se sont tous retrouvés vers midi pour une minute de silence et un lâcher de colombes en souvenir de leur collègue. Catherine, son épouse, avait fait le déplacement « très touchée » par cette initiative. Ses deux enfants ont, quant à eux, préféré ne pas se déplacer, pensant l’épreuve trop difficile. Il est vrai que l’émotion était forte parmi les profs. C’est Anne-Claire Prono, enseignante d’EPS, qui prenait la parole la première, pour dire la douleur d’avoir perdu un ami. « Il était un professeur consciencieux, discret et estimé. Il avait toujours en tête le souci de son prochain, et c’était aussi ce qui l’animait pour partir enseigner au Gabon ».

Après qu’un autre enseignant a lu le poème de Charles Péguy De l’autre côté du chemin, Catherine, la veuve de Brahima Camissogo, a dit quelques mots. « Il est venu en France pour passer ses diplômes, des tas de diplômes, et il est resté pour moi. L’Afrique me l’a prêté vingt ans, et l’a repris. C’est ce que je me dis pour me consoler. Les différences de culture, de religion, n’avaient rien à voir avec l’amour qu’on se portait. Le message que je voudrais donner est celui de la fraternité, c’est ce qu’il aurait voulu laisser ».

Un professeur apprécié

Dans la foule, la proviseure adjointe, Mme Belkaïd essuyait une larme. « Il enseignait dans la section d’enseignement professionnelle, avec un public qui n’est pas toujours facile, mais il était plein d’empathie et avait toujours le souci de mettre les choses à la portée des élèves. Sa mort m’a bouleversée ».

Amandine, toute jeune bachelière, est aussi très émue, elle avait préparé un petit texte mais est arrivée trop tard. « Je l’ai remis à son épouse, je voulais juste dire que c’est un prof qui m’a marquée. À chaque fin de cours, il restait pour réexpliquer à ceux qui n’avaient pas compris. Il ne voulait laisser personne en chemin. Il m’a vraiment donné envie d’apprendre l’anglais ! En terminale, il n’était plus mon prof, mais quand on se croisait dans le couloir, il me posait des questions, c’était vraiment un professeur à l’écoute ».

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ÉDITH LEFRANC

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