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8 mars 2023 : Womanger pour une participation accrue des femmes à la prise de décision

mercredi 22 mars 2023, par Assane Koné

Le samedi 11 mars 2023, dans le cadre de la célébration du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, Womanager, un média féminin et féministe a organisé un panel spécial. Occasion de mener des réflexions sur la condition de la femme. C’était au Gîte Parisien Bacodjicoroni Golf.

Ce moment de partage d’expérience a enregistré la présence de Aboubacar Camara, directeur général adjoint de la promotion de la femme, Tenin Samaké, directrice de Womanager, de Farid Ayoud, représentant de l’ambassadeur de Canada.

L’objectif est d’organiser un cadre de discussions avec des experts, sur les enjeux de la participation des femmes au processus de consolidation de la paix, de la cohésion sociale par l’engagement d’un plaidoyer constructif ; d’inviter les détenteurs d’obligations à assurer une meilleure implication des
femmes au processus décisionnel local et national sur les questions de paix et de sécurité. En suite de susciter l’engagement des femmes à contribuer au développement du pays par le respect de leurs droits à tous les niveaux. Aussi, de partager les résultats de la campagne avec le public, faire un plaidoyer sur l’implication des femmes à la consolidation de la paix et la cohésion sociale.

Selon Tenin Samaké, directrice de Womanager, pour l’édition 2023 de la journée internationale des droits des femmes « le 8 mars », la thématique nationale s’intitule : « Femmes, actrices incontournables, debout pour la paix, la sécurité, la cohésion sociale et la réconciliation au Mali ». « L’occasion pour les maliennes d’orienter les débats et faire un plaidoyer sur le rôle important que jouent les femmes dans la promotion de la paix et de la sécurité », a-t-elle indiqué. Avant d’ajouter que c’est dans ce cadre et dans son rôle d’organisation féministe malienne que Womanager organise pour le 08 mars 2023 une campagne digitale sur le thème : « Mousow ye ben, lakana bengnogonya, ani gnogonfaamou sinsinbagaw ye Mali kônô ».

Ladite campagne permet non seulement aux femmes/jeunes filles de participer au débat sur les efforts de promotion de la paix/sécurité, mais aussi de favoriser la création de communautés axées sur la cohésion sociale, la paix et la réconciliation (virtuellement et physiquement). Un investissement important qui va garantir un avenir juste et sûr pour les femmes et l’ensemble des communautés.
Pour la clôture de la campagne, Womanager organise un panel de haut niveau autour du thème : « les enjeux de participation des femmes au processus de consolidation de la paix, de la cohésion sociale par l’engagement d’un plaidoyer constructif », sous la modération de Abdrahamane Mossa.

« Plus que jamais, la situation des femmes est critique. Le combat des femmes doit être le problème de tout le monde. On nous a lâché en 2010 et sa continue », a déploré Fatima Maiga, présidente de la coalition des femmes leaders, promotrice du cabinet ESSEN.

Parlant de son expérience, elle rappelle qu’en 2013, il y a eu de milliers de filles qui ont été violées dans le nord du Mali. Parmi lesquelles, une centaine de femmes ont eu le courage de porter leur cas devant la justice malienne. Elles ont été aidées par des structures. Mais, 10 ans après, en 2023, aucun de ces cas n’a été jugé. Pour elle, on fait face à une nouvelle forme de violences pour lesquelles, l’Etat dans ses difficultés est de moins en mois capable d’apporter une réponse y compris pour les déplacés du nord et du centre.

Par rapport à la loi 052, Fatima pense qu’il faut aller dans les régions du Mali, expliquer à ses sœurs et frères de commencer à embrasser l’esprit de cette loi. Car, en 2020, selon elle, il y a eu énormément de violes contre les femmes qui étaient candidates. Raison pour laquelle les femmes ne se portent pas candidates à l’élection. A ses dires, les femmes, jusqu’ici ne sont pas arrivées à avoir leur agenda de la plateforme revendicatrice de leurs hommes. La jeunesse étant l’avenir du pays, elle est la moins représentée dans tous les mécanismes au niveau de représentation pour ramener la paix dans ce pays. « Il faut que la jeunesse ait sa voix. Il faut qu’il y ait un Etat capable de donner une traduction concrète à ce qu’on appelle souveraineté pour satisfaire les besoins en développement basique des populations », a-t-elle conclu.

Nasroune Walet Ouefane, directrice exécutive de l’ONG ASDEMIN, donne son regard sur la situation des femmes et des hommes dans les zones du conflit. Elle déclare qu’en période de crise, les premières victimes sont les populations civiles. Généralement ce sont des femmes et les enfants qui sont les plus touchées. Cette crise, dit-t-elle, toutes les femmes malienne la sente dans leur chair. Selon le rapport des Nations Unies, couvrant la période du 24 janvier 2023, plus de 440 000 personnes déplacées par les violences, parmi eux, d’autres restent déplacées à l’intérieur du pays en raison de la violence et ou de menaces des conflits armés. Selon elle, certains ont besoin de l’assistance et de la compensions de nous tous.

Parmi les conséquences des conflits armées sur les femmes, elle cite, les violences basées sur le genre, l’enrôlement des jeunes dans les groupes armés, la consommation des drogues par les jeunes. Pour apporter une réponse à cela, il faut l’implication et l’engagement de tous, la solidarité vis-à-vis de ces personnes face à ces crises. « Nous sommes tous les acteurs du changement. Le changement que nous voulons, personne ne va le faire à notre place », a-t-elle rappelé.

Bintou COULIBALY


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