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2e édition du festival ciné droit libre : Les artistes africains s’engagent dans la lutte contre l’extrémisme

mercredi 18 janvier 2017, par Assane Koné

« Le droit de vivre : luttons contre l’extrémisme violent » est le thème de la 2e édition du festival "Ciné Droit Libre que la ville de Bamako accueille du 17 au 21 janvier 2017. Ciné droit libre est un festival de films sur les droits humains visant à sensibiliser, à conscientiser et à inciter les peuples africains dans l’action. Cette manifestation culturelle annuelle placée sous le parrainage de Tiken Jah Fakoly, regroupe les membres des organisations de la société civile, les journalistes, les défenseurs des droits humains, les gouvernants, les leaders d’opinion, les étudiants et élèves etc.

La cérémonie d’ouverture des activités de la 2e édition s’est déroulée dans soirée du 17 janvier 2017 à l’Institut Français du Mali sous la présidence de madame le ministre de la culture, Ndiaye Ramatoulaye Diallo en présence du coordinateur de Ciné droit libre, Abdoulaye Diallo. A ses cotés, On a noté la présence du ministre des affaires religieuses et des cultes, Thierno Oumar Hass Diallo, le ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, Mahamane Baby, la représentante de l’ambassadeur des Pays-Bas. Etaient également présents la directrice de l’Institut Français du Mali et plusieurs personnalités de marque. La soirée a été animée par l’humoriste Ivoirien Adama Dahico devant un parterre d’artistes.

Selon les organisateurs le thème de cette année est bien comme une attention particulière sur l’extrémisme violent et les questions d’intolérance religieuse et de rejet de la diversité en Afrique.

Abdoulaye Diallo, coordinateur de Ciné Droit libre s’est dit très heureux de la présence massive de ce beau monde. Selon lui, cela témoigne de l’intérêt que ceux-ci portent sur le cinéma et sur la liberté d’expression. Et de remercier vivement Myriam, représentante de l’ambassade des Pays-Bas pour son soutien son indéfectible.

Pour le Ministre de la culture, Mme Ramatoulaye Diallo, le fait d’avoir au même endroit des artistes engagés par leurs textes et leurs actions sur le terrain en Cote d’Ivoire, au Mali, au Burkina et au Sénégal aux cotés des représentants du pouvoir public peu sembler antinomique.« Ces artistes usent de l’art et de leurs talents pour décrier les maux de notre société et l’on serrait tenter de croire qu’ils ne sont pas appréciés des commis de l’Etat, mais je vous rassure que tous gouvernants qui n’osent pas se mettre face aux vérités des artistes n’œuvrent tout simplement pas pour le développement de son pays », a-t-elle déclaré.

Il faut noter que des projections de films, de conférences débats sur de nombreuses thématiques sont inscrites dans le programme. Un concert géant est aussi prévu. Les activités du festival se dérouleront à l’Institut Français, à la Maison de la presse, au Ciné Babemba, à l’Université de Bamako, sur le Terrain Chaaba et à l’Espace culturel Cheché Dramé.

Atelier de Réflexion sur le Rap au Mali

Cet atelier de deux jours s’est tenu à la Maison de la presse à l’intention des rappeurs et slameurs maliens. Il vise essentiellement à renforcer les capacités des artistes dans le domaine de l’écriture en vue de les aider à évoquer les questions sociétales d’intérêts majeurs dans leurs chansons.

Pour Master Soumy, Artiste et activiste, cet atelier se veut un moyen d’organiser le milieu et de canaliser les rappeurs en vue dune prise de conscience. A l’en croire « le Hip-hop est l’art le plus répandu au Mali. Nous avons constaté depuis un certain temps, que cette filière connait des critiques et des souillures à cause des injures et de invectives de la part de certains artistes », a-t-il avancé.

« Nous allons échanger sur plusieurs thématiques importantes dont l’extrémisme violent(…) depuis 2012, le Mali, un pays frère vit une crise multidimensionnelle, nous pensons qu’il faudrait être aux cotés de nos frères maliens pour leur redonner espoir et leur transmettre le message d’amour et de fraternité parce que nous croyons au panafricanisme. Cela à travers la musique de dire non à tout ce qui est violence », a dit Didier Awadi, activiste et pionnier du mouvement rap au Sénégal. Il a ajouté qu’il espère que ce partage d’expériences contribuera à un véritable éveil de conscience.

Oxy fru, artiste slameur et participant, s’est dit très content de participer à cette rencontre du donner et de recevoir. « Nous avons des artistes et activistes à nos cotés qui de part leurs talents et leurs expériences sont capables de nous aider à façonner notre identité », a-t-il constaté.

« Il n’y a pas d’avenir pour quelqu’un dans un pays qui n’en a pas »

Quant à Smokey Bambara, Rappeur Burkinabé, leader de la jeunesse consciente, dira qu’il était nécessaire entre Rappeurs (sénégalais, maliens et burkinabés) de savoir quelles sont les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Avant d’estimer qu’ils peuvent y remédier dans un esprit de synthèse et de solidarité. « Nous sommes conscients que notre avenir individuel dépend de l’avenir collectif c’est-à-dire de l’avenir du mouvement qu’on intègre », a-t-il estimé.

« Il n’y a pas d’avenir pour quelqu’un dans pays qui n’en a pas » paraphrasant cette citation de Feu Norbert Zongo, journaliste burkinabé, Smokey souligne que « si le hip-hop n’a pas d’avenir, tous les rappeurs qui font partie de ce mouvement seront aussi condamnés à cours et long termes. Il est facile de chanter, mais très difficile de durer dans le milieu en termes de carrières ». Et d’inviter la jeunesse africaine à dépasser son ego pour se soucier de l’intérêt collectif. « L’intérêt collectif c’est aussi ton intérêt. Sème l’esprit de solidarité », a-t-il conseillé.

Moussa Mallé Sissoko


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